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4,2

sur 5725 notes
Mais quel pied !!!!
Veuillez excuser la trivialité de l'expression mais il est tellement rare de se régaler autant en lisant.
Comment offrir tant de plaisir au lecteur ? La recette de la générosité selon Lemaitre :

1- un art de la narration qui respire le brio !
Aucun temps mort, le récit est mené tambour battant à la Dumas. Et ce dès le premier chapitre qui s'ouvre sur l'enterrement du grand banquier Marcel Péricourt, 7 ans après la mort de son fils Edouard ( cf Au revoir là-haut ). Tout le monde est prêt et bim, grosse claque ( que je tairai ) . Un gag ? Non, une tragédie, d'emblée, et à partir de là ça rebondit, ça virevolte à tout va, sur un rythme haletant. de l'extérieur, on peut se dire que cette avalanche de drames qui s'abat sur Madeleine Péricourt est too much, mais non, le lecteur s'enivre de ces rebondissements à foison et en redemande.

2- des personnages formidablement campés
On les voit, on les sent, on les aime, on les déteste, Lemaitre soigne tous ses personnages, même les secondaires, chacun a droit à son coup de projecteur, à sa description. Et quels personnages féminins !!!! Madeleine, bien sûr, personnage effacée d'Au revoir là-haut, qui est au coeur de ce livre : un magnifique personnage qui a tout perdu puis retrouve sa dignité, sa liberté, s'émancipe jusqu'à la réalisation ultime d'un vengeance planifiée à la machiavel. Mais aussi la traîtresse Léonce et son irrésistible derrière, Vladi la nurse polonaise à la sexualité débridée et la loyauté infaillible.

3- des dialogues truculents
On se marre tout le temps, j'ai même laissé échapper des rires à voix haute tellement la plume est alerte, grinçante, ironique, cynique lorsque Lemaitre décrit ses personnages ou les travers de cette époque. Un festin pour les amoureux de la belle écriture.

4- un arrière-plan historique passionnant
Cette fresque romanesque est aussi la chronique de l'entre-deux-guerres, la crise des années 30, l'affirmation du capitalisme, la montée du fascisme, la vague nazie qui s'apprête à submerger l'Europe ( le titre vient de là ), toute la complexité de ce temps est formidablement rendue.

La suite, la suite, la suite !!!!!
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Une belle revanche.
Après le suicide d'Edouard Péricourt qui clôt Au revoir là-haut, Couleurs de l'incendie s'ouvre sur un double drame. le hasard, la destinée, la fatalité, la contingence font que la famille Péricourt le même jour perd son patriarche, Marcel, banquier riche et respecté, et voit Paul, son unique héritier mâle grièvement blessé.

Madeleine, la mère de Paul et la fille de Marcel, héritière légitime de l'empire Péricourt va connaître une période sombre où au désespoir de voir son fils handicapé va s'ajouter la banqueroute et le déclassement. Mais Madeleine n'a pas dit son dernier mot. En femme intelligente, elle va remonter la pente et prendre sa revanche sur les hommes qui ont précipité sa chute. Et quelle revanche !

Scandales boursiers, politiques, sanitaires, judiciaires, trafic d'influence, avec un rare talent, Pierre Lemaitre nous plonge dans l'époque trouble des années trente, celles qui préludent à l'incendie qui va enflammer une partie du monde. Par des personnages attachants et inoubliables comme Madeleine et Paul, ou détestables comme ceux qui provoquent leur ruine pour mieux s'enrichir, sur un rythme endiablé, Pierre Lemaitre nous transmet sa passion de l'Histoire parce qu'il joue avec elle (il dit être inspiré par Dumas), et c'est jubilatoire.


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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♫La vengeance est un plat qui n'a plus nul goût tiède
Que certains mangent froid, comme Stirbois s'est mangé son cèdre
La vengeance est un met au goût de presque rien
Au goût de longtemps après, dont ne veulent même pas les chiens
La vengeance est un pensum, raccourcir les sous-hommes
Le ver qui rogne la pomme, sous le ciel d'aluminium
Nappé par le vide
Une ravine rapide
Des phares qui ne répondent plus
Moi ce sera ça, et pas plus♫
-Vengeance- Benjamin Bioley-2012-

Nulle évanescence mais Vengeance et Rancoeur
Cri du coeur, moitié surprise, moitié frayeur
Un non-dit, un SI Dense, Un sans dit
Colère, évidence ressentie
On soigne le nervosisme par le fouet
Vingt mille livres brûlés sur le bûcher
Vénalité éditoriale, corruption, fraude fiscale
Explosion de vérités, technocratie, égo légal
"Monsieur le Président, droit dans les yeux"
Parlementarisme décadent, je ne vois que du feu...
Retourner sa veste, stratégie à la Napoléon
Gabegie républicaine, parallèle à Macron !
Pour que les dieux s'amusent beaucoup, selon Cocteau,
Il faut que le héros tombe de Haut
Sortir les tuyaux, gravir la grande Echelle
Au feu les pompiers, Au-revoir là-haut, Albert Dupontel
Voilà Madeleine avec Léonce, elles minaudent
une couleur : le Bleu est une couleur chaude !
Lutte anti-fascisme, ou Offrande passive
Autodafé, antidathé et contre-offensive
Trilogie incendiaire, propos sincères et honnêtes
Voir par le petit bout de la lorgnette
Tout feu tout flamme, Femmes Allumettes.

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Février 1927. le Tout-Paris s'est déplacé pour assister aux obsèques de Marcel Péricourt. Encore ébranlée par la mort de son père, Madeleine, l'héritière légitime du banquier, reste malgré tout forte et digne, attentive aux moindres détails, soutenue par Léonce, sa dame de compagnie, et André, le précepteur de son fils, Paul, âgé de 7 ans. Ce dernier ayant échappé à la vigilance de l'assemblée, c'est grimpé au second étage de l'immeuble, debout sur l'appui de la fenêtre, qu'il apparaît. Avant de venir s'écraser sur le cercueil de son grand-père. Une chute qui laissera le jeune garçon handicapé. Un premier drame pour Madeleine qui, en tant que riche héritière, sera l'objet de convoitises, notamment de la part de Gustave Joubert, le fondé de pouvoir de la banque Péricourt, ou encore de Charles Péricourt, le frère de Marcel, lésé lors du partage de l'héritage...

Quelle fresque romanesque au coeur de laquelle Pierre Lemaitre nous plonge ! Dans cette entre-deux guerres, période foisonnante, aussi bien politiquement qu'économiquement, où l'Europe change peu à peu de visage, l'auteur décrit avec force et bourrasque le déclin puis la renaissance d'une femme forte, rusée et trahie par les siens. Une vengeance orchestrée aussi sournoisement et malignement que ces hommes perfides, vénaux et corrompus. L'auteur donne ainsi vie à des personnages truculents et résolus. Que ce soient ces hommes imbus d'eux-mêmes ou ces femmes telles que la courageuse Madeleine, la rusée et arriviste Léonce ou l'insaisissable et joyeuse Vladi. Au contexte historique passionnant, ce deuxième volet, aussi vif que profond, aussi sombre que lumineux, se révèle haletant et captivant de bout en bout. D'autant que l'écriture est riche, foisonnante et sagace, et les dialogues truculents.
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Belle surprise que nous préparait Pierre Lemaitre en nous livrant la suite de son roman "Au-revoir là haut".
On retrouve Madeleine Péricourt qui doit assister aux funérailles de son père, le richissime banquier Marcel Péricourt en 1927.
Son escroc de mari croupit en prison. Elle a un petit garçon, Paul, 7 ans qui vient de perdre son grand protecteur et tombe de la fenêtre au moment où toute la foule est rassemblée pour l'enterrement.
Il en restera infirme, sur une chaise roulante. Au début, on se demande s'il va survivre...
Gustave Joubert continuera à gérer les affaires de Madeleine qui sera entourée d'escrocs prêts à sa perte mais à escroc, escroc et demi.
A ce petit jeu, Pierre Lemaitre nous avait déjà montré dans "Au-revoir là haut" qu'il était capable d'imaginer une escroquerie "monumentale".
Ici, nous le retrouvons en pleine possession de son imagination, de son style plus qu'agréable.
Il ne se passe pas un paragraphe sans qu'un fait nouveau survienne. Le Pierre Lemaitre des polars est présent également.
Tout cela dans un contexte historique qui semble bien vrai avec un fond de nazisme qui commence à poindre le bout du nez , un contexte économique vacillant et prompt aux tricheries de toutes sortes. Evidemment , on connaît l'étendue de l'imagination du romancier, heureusement pour notre plaisir de lecteur.
L'épilogue fait un énorme saut dans le temps pour nous présenter les personnages dans le futur.
Et pourtant, un troisième tome est prévu. De quoi sera-t-il fait?
Une chose est certaine, je ne le raterai pas et ce, dès sa sortie.

Challenge pavés 2018


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" ... Madeleine n'était qu'une boule de rancune, animée par une vengeance froide. Inhumaine. "
Cette phrase, à mon sens, pourrait résumer le roman !

Le destin des Péricourt sera la trame qui permettra à Pierre Lemaitre de tisser sa trilogie. Et, après "Au revoir la-haut ", j'ai trouvé que ce deuxième volet a encore gagné en intensité .

Les caractères des personnages sont fouillés et on retrouve avec effroi ou ravissement ( c'est selon ! ) des pervers, machiavéliques à l'extrême , ceux- là mêmes qui fourmillent dans tous les romans du maître et qu'il pare toujours de l'enveloppe la plus adéquate à la situation ou au milieu social : même si c'est sans surprise, je dois dire qu'il force à chaque fois mon admiration : pointues les connaissances en la matière !

A cela vient s'ajouter une galerie de portraits de femmes : toutes différentes de part leur caractère , leur âge ou leur situation sociale mais si semblables dans leur asservissement , ployant sous le même joug misogyne qui leur interdit tout pouvoir en cette époque des années 30 . Et, c'est l'un des moteurs du roman et pas des moindres !

Malgré la densité de l'oeuvre, l'intérêt ne faiblit pas, au contraire : les situations cocasses pimentent souvent le récit qui parfois grince d'un humour bien noir ou alors bon enfant .

Cependant, aÏe ,aÏe aïe ! ... j'ai une petite, une toute petite critique à faire au sujet du personnage du jeune Paul , le fils de Madeleine , l'héritier déchu .
Une maturité hors normes certes mais qui dépasse parfois les limites de la crédibilité quand même , créant ainsi une sorte d'anachronisme : selon certaines situations, l'enfant de huit ou neuf ans raisonne comme un adulte d'expérience .
Mais, cela dit, c'est un des principaux personnages et il reste le plus sympathique au demeurant.

Outre l'intrigue, prenante et savoureuse , ce livre est un véritable condensé historique.
A travers la satire sur la grande bourgeoisie , c'est toute une époque qui resurgit et sont mis en exergue les profonds changements de la société dus à l'apparition de la technocratie et à son influence sur les gouvernements européens avec en filigrane la sourde montée du nazisme et la crise économique.

Ce roman reste une fiction divertissante mais encore plus passionnante parce qu'elle nourrit la réflexion sur notre monde actuel.
Dois-je dire que j'attends la suite ? oui bien sûr !
mais avec patience...

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Quand on " sort " un livre de sa PAL , ne racontons pas d'histoires , on en a déjà beaucoup entendu parler , en bien ou en mal , du reste , mais tout de même......Pourtant , je n'avais pas lu vos commentaires avisés , chers ami(e)s babeliotes ( je dis ami(e)s en toute sincérité , sans aucune arrière-pensée , sans ironie mal placée...).Non , si je parle d'ironie , d'arriéres-pensées , c'est parcequ'il me semble avoir trouvé un maître , et quel maître, Lemaitre , quoi .Car pas la peine de le cacher , pour de l'ironie mordante , du cynisme glaçant, du fiel empoisonné , de la vengeance implacable , on va en avoir " en veux - tu , en voilà " et ça "décoiffe " , je vous l'assure ...La douce et belle Madeleine n'est pas une sainte et elle va s'en donner à coeur joie dans cette histoire , oh , oui , moi je vous le dis , il ne faut pas " la chercher " et certains auraient bien mieux fait de s'abstenir en certaines circonstances , que je n'ai pas envie de vous dévoiler ce soir , vous verrez bien .Et puis il y a ce " couple " improbable , Simon et Solange , couple bien étrange qui , au final....Et monsieur Dupré , ah , monsieur Dupré , quelle belle " sainte - nitouche " , quant à Gustave , André , Léonce , Hortense et les autres , "joker" , si vous permettez , pour eviter d'en dire trop ...Je préfère vous laisser le brio de Lemaitre pour pénétrer l'âme de personnages obnubilés par la puissance , l'argent , bref la puissance de l'argent , pourvoyeuse des plus basses vilénies humaines .C'est fort , puissant , il ne manque pas un bouton de guêtres.....
Le fond est sombre , les personnages sont sombres , mais attention , un immense incendie va tout illuminer de ses flammes ...Ce bon bouquin est une excellente suite "d'au- revoir là-haut ", et enfonce admirablement un peu plus le clou . Ah , ça , c'est certain , le troisième volume ne restera pas si longtemps dans ma PAL .Encore un problème à venir , cette affaire...Bon , allez , on verra bien en temps et en heure .En attendant , j'y retourne moi , dans ma PAL , et je me demande bien.......
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Qu'on y entre de plein pied, à reculons ou d'un air distrait, le résultat est souvent le même une fois dans l'univers mordant et coloré de Pierre Lemaître, on a du mal à lâcher l'affaire.
Le décor à peine planté, les personnages à peine présentés, l'implacable mécanique se met en branle : manipulations, chantages, trahisons ou collusions, c'est de la magouille en col blanc pour ces bourgeois, banquiers, politiques ou journalistes aux traits exagérés, les événements se déchaînent et c'est du pain blanc pour le lecteur aux traits tirés.
Du grand roman spectacle, transposé cette fois dans les années 30.
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Précédemment dans Au revoir là-haut
L'on se souvient de Madeleine Péricourt, fière héritière de Marcel Péricourt, vénérable « emblème de l'économie française » et richissime fondateur de l'empire financier Péricourt.

Alors c'est pas pour cafter mais ici la routourne va tourner, les nuisibles s'en mettre plein les fouilles et cette pauvre Madeleine se trouver dans une mouise noire que ça fait peine à voir.

Allumeeeer le feu… beuglait feu Jean-Phi qui n'était que presque embryon au temps des déboires de Madeleine, mais qu'à cela ne tienne, si Madeleine n'est pas rancunière elle a de la mémoire, et c'est à la lettre qu'elle suivra ce judicieux conseil tout droit venu du futur, merci Jean-Phi.

Mis à part un épilogue un peu vite expédié à mon sens, en matière de vengeance, décidément, Pierre Lemaitre et son ironie coutumière font dans la jubilation de compète. Un vieux fantasme collectif que cette notion de revanche sur les malhonnêtes, les pervers, les cupides, les arrivistes ou les faux-culs, d'où réjouissance indéniable à la lecture de ce deuxième volet d'une trilogie qui promet.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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La « suite » de Au-revoir là-haut n'en est pas une, sinon sur le plan de la chronologie. Pierre Lemaître a juste repris en chemin l'un des personnages du célèbre Goncourt pour construire une nouvelle histoire. Peu importe. On retrouve d'emblée ce style particulier , à la fois décalé et méticuleux qui fait reconnaître rapidement l'auteur.
C'est Madeleine qui est objet de toutes les attentions. Elle hérite d'une grande fortune et même peu féru d'histoire , on sait bien qu'il ne fait pas bon être riche aux alentours de 1929. Et pourtant c'est un événement beaucoup plus cruel qui vient infléchir la courbe de ce destin de petite fille riche. Paul , le fils unique, s'est défenestré et restera infirme.
C'est le début d'un lente descente aux enfers, entre abus de confiance et traitrise.

J'ai nettement préféré la deuxième partie, où Madeleine met en place des stratégies machiavéliques pour se reconstruire et se venger. C'est jubilatoire.
C'est aussi peu à peu que l'on découvre la vérité à propos de l'accident de Paul. Pas d'enquêteur officiel mais des révélations savamment distillées comme dans un bon polar.
On aime beaucoup aussi l'amitié improbable entre le jeune garçon et la diva fantasque, qui donne une bande-son au roman.

Pierre n'a plus à faire ses preuves en ce qui concerne l'écriture. La mélodie des mots qui le caractérise est là pour réjouir le coeur des fans dont je fais partie.

Il ne reste qu'à attendre le prochain opus : il y a suffisamment de personnages assez sombres pour s'offrir de magnifiques panoplies de collabo….
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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