Citations sur Le désir, une philosophie (41)
Autrement dit, le désir sexuel n’est pas nié ou évité : il est présent au début, mais demande à être dépassé et doit conduire les deux amants vers un amour-désir des choses les plus nobles, jusqu’à la contemplation de la Beauté en soi. C’est évidemment un programme d’une grande exigence, que bien peu d’êtres humains vivent, mais cela reste néanmoins un idéal vers lequel il est possible de tendre, et une issue pour sortir du piège infernal du désir-manque, qui rend le bonheur impossible.
« Si la vie vaut jamais la peine d’être vécue, cher Socrate, c’est à ce moment où l’homme contemple la beauté en soi […]. Songe donc quel bonheur serait pour un homme s’il pouvait voir le Beau lui-même, simple, pur, sans mélange, et contempler, au lieu d’une beauté chargée de chairs, de couleurs et de cent autres superfluités périssables, la beauté divine elle-même sous sa forme unique. »
Le message révolutionnaire de Jésus était trop subversif et l'Eglise, tout en le proclamant, l'a bien vite "recadré", en restaurant une certaine primauté de la loi et la peur de la punition divine.
La souffrance et la frustration viennent du fait que nous orientons notre désir infini vers des choses finies, qui ne pourrons jamais étancher notre soif d'infini.
Pour Jésus, celui qui commet un péché est simplement une personne qui oriente mal son désir. Rien ne sert de le punir, de le juger ou de le culpabiliser : il faut rééduquer son désir afin qu'il apprenne à bien l'orienter. Et pour y parvenir, l n'y a qu'un remède : l'amour.
Ironie : l'obsession sanitaire s'oppose à l'état de santé, elle est littéralement insane, à la fois malsaine et démente.
On constate l'élan vital partout en œuvre dans la nature, ses capacités de résistance, d'adaptation et de créativité, et c'est aussi pour cela que nous avons besoin de nous relier à elle comme modèle de sagesse de vie.
Peu importe la cause de notre ivresse, ce qui compte, c'est de vivre l'expérience de cet état modifié de conscience qui nous donne ce sentiment de force accrue, de plénitude, d'accomplissement, ce sentiment d'être relié au Tout.
Au lieu de nous épuiser à traquer nos mauvais désirs, concentrons-nous sur ceux qui augmentent notre joie, car le meilleur moyen de changer, c'est de désirer ce qui nous comble.
Nos désirs s'accompagnent toujours d'idées et ces idées peuvent être vraies ou fausses, adéquates ou inadéquates. Freud montrera quelques siècles après Spinoza que nous projetons souvent inconsciemment sur l'autre des attentes infantiles non résolues, ou bien l'image d'un parent qui nous a peut-être maltraités, et nous reproduisons sans le savoir un scénario névrotique dans notre vie amoureuse.