Citations sur Le désir, une philosophie (41)
L'apport de René Girard consiste surtout à avoir dévoilé la puissance du désir mimétique dans nos vies alors que nous sommes convaincus de la spontanéité de tous nos désirs. Il nous incite ainsi à un effort de lucidité et de discernement, à la manière de Spinoza et de Freud, qui ont démystifié la croyance en la toute-puissance de notre libre arbitre, alors que la plupart de nos actes sont déterminés par des affects inconscients.
Au lieu de nous épuiser à traquer nos mauvais désirs, concentrons-nous sur ceux qui augmentent notre joie, car le meilleur moyen de changer, c'est de désirer ce qui nous comble.
La survie de nos sociétés dépend de la juste orientation de nos désirs et cela ne peut se faire sans qu'ils soient polarisés, de manière ultime, par le respect du vivant, le soucis d'autrui et la recherche de la vérité. Il est donc plus que jamais nécessaire de mettre de la conscience sur nos désirs : tel est sans doute le plus grand défi de notre époque.
Pour mener une existence juste et bonne, nous devons mettre de la conscience sur nos désirs. J'ai ce désir : est-il juste de le réaliser pour moi-même et pour les autres ?
On constate l'élan vital partout en œuvre dans la nature, ses capacités de résistance, d'adaptation et de créativité, et c'est aussi pour cela que nous avons besoin de nous relier à elle comme modèle de sagesse de vie.
La souffrance et la frustration viennent du fait que nous orientons notre désir infini vers des choses finies, qui ne pourrons jamais étancher notre soif d'infini.
Sans cette force du désir, on n'est plus humain. Un être humain qui ne ressent plus aucun désir est un mort-vivant. Il est fondamentalement un être désirant et c'est grâce au désir que nous jouissons pleinement de la vie.
Dans la vie, tout est question de désir et de motivation. Et lorsque nos désirs sont mal orientés et abîment notre santé ou nous rendent tristes, la meilleure solution est d'apprendre à les réorienter vers des objets qui nous mettent dans la joie.
La béatitude n'est pas le prix de la vertu, mais la vertu elle même, et cet épanouissement n'est pas obtenu par la réduction de nos appétits sensuels, mais c'est au contraire cet épanouissement qui rends possible la réduction de nos appétits sensuels.
Spinoza - p, 146
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/la-beatitude-n-est-pas-le-prix-de-la-vertu-mais-la-vertu-elle-meme-5082873
Le message révolutionnaire de Jésus était trop subversif et l'Eglise, tout en le proclamant, l'a bien vite "recadré", en restaurant une certaine primauté de la loi et la peur de la punition divine.