Citations sur Le désir, une philosophie (41)
La béatitude n'est pas le prix de la vertu, mais la vertu elle même, et cet épanouissement n'est pas obtenu par la réduction de nos appétits sensuels, mais c'est au contraire cet épanouissement qui rends possible la réduction de nos appétits sensuels.
Spinoza - p, 146
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/la-beatitude-n-est-pas-le-prix-de-la-vertu-mais-la-vertu-elle-meme-5082873
« On passe son temps à imiter les désirs des autres. »
La survie de nos sociétés dépend de la juste orientation de nos désirs et cela ne peut se faire sans qu'ils soient polarisés, de manière ultime, par le respect du vivant, le soucis d'autrui et la recherche de la vérité. Il est donc plus que jamais nécessaire de mettre de la conscience sur nos désirs : tel est sans doute le plus grand défi de notre époque.
L'apport de René Girard consiste surtout à avoir dévoilé la puissance du désir mimétique dans nos vies alors que nous sommes convaincus de la spontanéité de tous nos désirs. Il nous incite ainsi à un effort de lucidité et de discernement, à la manière de Spinoza et de Freud, qui ont démystifié la croyance en la toute-puissance de notre libre arbitre, alors que la plupart de nos actes sont déterminés par des affects inconscients.
La nature n'a aucune peur de la différence, celle-ci est au contraire sa richesse. On constate l'élan vital partout à l'oeuvre dans la nature, ses capacités de résistance, d'adaptation et de créativité.
Pour mener une existence juste et bonne, nous devons mettre de la conscience sur nos désirs. J'ai ce désir : est-il juste de le réaliser pour moi-même et pour les autres ?
La faim a beau les tenailler, il leur manque le désir de se nourrir, le désir de vivre. On a observé le même phénomène chez des humains dont le striatum a été endommagé à la suite d’un accident : ils perdent leur capacité à désirer.
Le philosophe français Henri Bergson avait déjà bien pressenti ce rôle fondamental du plaisir dans le processus de l’évolution, lorsqu’il affirmait il y a plus de cent ans : « Le plaisir n’est qu’un artifice imaginé par la nature pour obtenir de l’être vivant la conservation de la vie1. » On sait aujourd’hui que c’est un neuromédiateur, la dopamine, qui est la principale source du plaisir et qu’elle récompense ainsi toute action positive des renforceurs primaires.
C’est grâce au cortex que l’être humain a fabriqué des outils et des technologies de plus en plus sophistiqués, qu’il a pu créer des organisations sociales complexes, se projeter dans l’avenir, ou encore développer un langage perfectionné. Le cortex cérébral est la principale arme de l’être humain, celle qui en a fait le maître de notre planète, alors qu’il était plus vulnérable que de nombreuses autres espèces.
Nous voulons et désirons toujours autre chose, toujours plus, toujours mieux. Les découvertes les plus récentes des neurosciences confirment non seulement ce fait, mais en apportent une passionnante explication.