AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Petit traité d'histoire des religions (48)

Dans un monde où les religions se brassent et s'entrechoquent et où elles continuent de jouer un rôle essentiel, n'est-il pas aujourd'hui capital, pour les croyants comme pour les incroyants, d'essayer de comprendre le phénomène religieux? De mieux connaître, sans à priori, les grandes religions de l'humanité? Leurs enracinements culturels divers, comme les questions universelles dont elles sont porteuses?
Commenter  J’apprécie          120
Il me paraît important d'insister ici sur le tournant majeur que constitue l'introduction, dans l'histoire des religions, de la conversion, un phénomène inédit, impliquant l'abandon des croyances antérieures au profit d'une nouvelle croyance qui les remplace. La conversion résulte d'un choix certes libre, mais radical : sages et prophètes exigeront de ceux qui les suivent une totale fidélité. Une exclusivité qui se révélera rapidement source d'intolérance, chacune de ses nouvelles voies considérant qu'elle constitue la seule ou la meilleure voie de salut, et qu'elle est donc intrinsèquement supérieure aux autres. L'autre fait inédit découlant de la nouvelle ambition des religions à vocation universelle est l'émergence d'un prosélytisme qui devient parfois agressif. Quelques siècles plus tard, le «choc des vérités» entraînera les premières guerres de religions.
Commenter  J’apprécie          120
Historiquement, et le lecteur s'en rendra compte au cours de ce long parcours, les religions apparaissent comme ambivalentes: elles sécrètent du lien social (l'une des étymologies latines du mot "religion" signifie justement "relier"), mais aussi de la violence; de la compassion pour autrui, mais aussi de l'exclusion; de la liberté comme de l'aliénation; du savoir comme de l'obscurantisme. Certes pas au même degré selon les cultures et selon les époques. Il est donc vain de vouloir enfermer les religions dans une cas "blanc" ou "noir" et de ne rien voir en elles que des ferments de paix et de progrès, ou au contraire que des lieux d'obscurités et de violence.
Commenter  J’apprécie          110
L'élément fondamental et inédit que Zoroastre met en avant, c'est la notion de liberté de l'individu : chacun peut et doit choisir entre le Bien et le Mal. Chacun est responsable de ses actes, indépendamment de tout conditionnement, et il devra plus tard en rendre compte. C'est ainsi qu'il met en place la première religion éthique de l'histoire de l'humanité, procédant non plus en catégories de punitions terrestres ou divines, mais par rapport à un idéal du Bien.
Commenter  J’apprécie          100
On comprend mieux dès lors pourquoi la religion est ambivalente : elle est à la fois source de communion et de confrontation. Elle favorise la communion avec les membres d'une même communauté, mais aussi la confrontation avec ceux d'une autre culture.
Commenter  J’apprécie          90
Cette poussée [Les Lumières] est propre à l'Occident chrétien : nulle part ailleurs on ne la verra exprimée aussi clairement par des individus qui refusent le poids de tout déterminisme et entendent être libres de leurs critiques du système, émises au nom de la raison, séparée de la foi. Plus encore, rompant radicalement avec une manière de penser sans doute aussi vieille que l'humanité, ces individus valorisent le changement au détriment de la tradition, se pensent meilleurs que les Anciens parce qu'ils viennent après, et affirment que le mieux est toujours à venir.
Commenter  J’apprécie          70
Historiquement, et le lecteur s'en rendra compte au cours de ce long parcours, les religions apparaissent comme ambivalentes : elles secrètent du lien social, mais aussi de la violence ; de la compassion pour autrui, mais aussi de l'exclusion ; de la liberté comme de l'aliénation ; du savoir comme de l'obscurantisme. Certes pas au même degré selon les cultures et selon les époques. Il est donc vain de vouloir enfermer les religions dans une case «blanc» ou «noir» et de ne voir en elles que des ferments de paix et de progrès, ou au contraire que des lieux d'obscurité et de violence.
Commenter  J’apprécie          60
[...] La religion a deux dimensions essentielles qui se croisent : l'une horizontale qui vise à relier les hommes entre eux et à créer des communions [...] ; l'autre, verticale qui relie l'humain au monde invisible, à une transcendance, un absolu, à des esprits, à des divinités, à Dieu. c'est la référence commune à cette transcendance invisible qui crée le lien entre les croyants.

p. 362
Commenter  J’apprécie          50
Les femmes sont évidemment concernées par les lois de Manu, à vrai dire impitoyables à leur égard : "une petite fille, une jeune femme, une femme avancée en âge ne doivent jamais rien faire suivant leur propre volonté, même dans leur maison".
Code de Manu (Hindouisme)
Commenter  J’apprécie          50
Le second exemple sur lequel je vais m'arrêter provient d'une tout autre aire géographique : l'Amérique du Sud, où la sédentarisation néolithique commence au début du IIe millénaire avant notre ère, signant le début de la civilisation olmèque. Pendant un millier d'années, celle-ci reste assez rudimentaire avec une économie fondée sur la culture du maïs -ignorant l'élevage. Une brusque accélération apparaît au début du Ier millénaire, dans une zone qui, à terme, s'étendra du Mexique au Honduras, en passant par le Guatemala et le Salvador. (...) Une unité de langue et de culture commence à se dessiner, des œuvres d'art apparaissent, principalement des sculptures à figure humaine, un panthéon s'organise, mais nous disposons de bien peu d'éléments le concernant. C'est le moment d'où l'on date le début de la civilisation maya, héritière des Olmèques (...). Bien que l'on ait réussi à déchiffrer en grande partie l'écriture maya, qui s'élabore au IIIe siècle avant notre ère, notre connaissance de cette civilisation reste relativement incomplète, la majorité des traces de ce passé ayant été saccagée par les conquistadors et les missionnaires qui les accompagnaient et qui y voyaient un écueil à l'évangélisation des peuples indigènes. [p.106 - 107]
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (732) Voir plus




    {* *}