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EAN : 9782259207324
384 pages
Plon (23/10/2008)
3.89/5   187 notes
Résumé :
Quelle est la toute première religion de l'humanité ? Comment sont apparues les notions de dieu, de sacrifice, de salut, de délivrance, de prière, de clergé ? Pourquoi est-on passé du culte de divinités féminines à celui de divinités masculines ? De la croyance en plusieurs dieux à la foi en un Dieu unique ? Pourquoi la violence est-elle souvent liée au sacré ? Pourquoi y a-t-il plusieurs religions ? Qui sont les fondateurs des grandes traditions et quel est leur me... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Après une série de livres dans lesquels les auteurs essayaient de prouver qu'ils avaient entièrement raison et que tous les autres avaient tort, ce petit traité fait du bien. Sans prendre parti pour qui que ce soit, Frédéric Lenoir retrace l'histoire des religions des premiers temps de l'humanité à l'époque actuel.

Il met en avant les changements dans la manière de concevoir la spiritualité en fonction de l'évolution des sociétés humaines : l'homme est animiste tant qu'il est chasseur-cueilleur, les divinités se hiérarchisent avec l'apparition des villes et des hiérarchies humaines, puis les religions de salut individuel se développent quand les rites religieux deviennent trop complexes pour le commun des mortels.

Ce qui frappe le plus, c'est le mélange des idées et les concepts qui voyagent de religion en religion. Au final, les religions ne nous apparaissent plus comme des institutions rigides qui s'excluent, mais comme des courants qui s'influencent et s'enrichissent mutuellement. Il est aussi amusant de constater qu'au sein d'une religion, les différentes formes de spiritualité subsistent toujours : on retrouve des «cultes des ancêtres», les prières et les cierges pour réussir un examen ou favoriser la victoire de son équipe préférée n'est pas très éloignée des offrandes pour obtenir des meilleures récoltes, et les «punitions divines pour manque de piété» font régulièrement leur apparition à chaque catastrophe naturelle.

Le thème est vaste, l'auteur nous indique d'ailleurs dans la préface qu'il a résumé une encyclopédie entière pour réaliser ce petit traité. Il se révèle agréable à lire, très instructif, et favorise la compréhension et la tolérance envers les différents courants religieux. Une bouffée d'air frais dans le climat actuel.
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Cet essai du prolifique Frédéric Lenoir ne ment pas sur son titre : c'est en effet un excellent outil pour appréhender les sentiments religieux puis les religions organisées, de la préhistoire à nos jours.

J'ai été fasciné par ce tableau qui permet d'entrevoir beaucoup plus de porosité que je ne le croyais entre les diverses croyances au fil de l'histoire des civilisations humaines.

Frédéric Lenoir est le plus souvent purement factuel, il n'émet pas de jugement de valeur alors que défilent schismes, massacres et guerres de religion, quels que soient les continents et les époques... Il y a pourtant un sens de l'histoire : j'ai trouvé particulièrement éclairants ses commentaires sur les divers tournants axiaux, théorisés par Karl Jaspers et dont je n'avais jamais rien lu jusque-là.

Le présent n'est pas oublié dans cet essai avec une conclusion consacrée au retour de formes qu'on croyait définitivement passées dans un monde globalisé (et pollué) tels les néo-chamanismes...
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Encore un livre de Frédéric Lenoir passionnant. C'est un ouvrage de vulgarisation, mais qui donne aussi à réfléchir sur notre condition d'humain. A travers cette histoire des religions, il interroge le lecteur sur ses propres croyances. Il sait présenter les faits objectivement, de l'animisme des chasseurs-cueilleurs aux monothéismes des religions du livre pour nous amener aux nouveaux courants plus globalisants, qui, à partir des années 60 renouent avec le retour à la nature façon new-age ou accommodant les différentes tendances orientales comme la méditation, traduisant la recherche d'un « divin » plus personnel, plus en accord avec un univers dont les différents dogmes nous avaient éloignés. Il conclue par le besoin de l'humain de se relier à l'invisible mais aussi de retourner à cette nature dont nous faisons partie.
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Ce petit traité, écrit par un spécialiste des religions est tout a fait passionnant, devrait être lu par tous et servir de base à un enseignement au Lycée. Ce ne serait pas un luxe, à une époque où s'instaure une sorte de guerre des religions, entre le Christianisme et l'Islam et où l'on instrumentalise de manière démagogique la religion.
En ce qui me concerne cette vaste fresque historique qui va du paléolithique à nos jours, m' a simplement confirmé que les religions sont bien un phénomènes purement humain, inventées par les hommes, dès l'origine de l'humanité, lorsque ces hommes affrontaient une nature te des phénomènes naturels, à la fois magnifiques et inquiétants et qu'ils ne comprenaient pas.
Ils commencèrent donc, d'abord, par faire des "dons" à des entités mal définies en se disant qu'en échange, ils obtiendraient , sans doute des faveurs ou, au moins la clémence des éléments.
Ils allèrent ensuite vers le culte des ancêtres, des morts, des crânes, réaction à leur effroi et à leur incompréhension devant la mort.
Et puis, tout cela s'est affiné, précisé, développé au fur et à mesure du développement de l'humanité (sédentarisation- agriculture-élevage, naissance des villes-état...) pour aller vers le monothéisme (Judaïsme, Christianisme, Islam) et vers les "philosophies de la vie" des peuples asiatiques.
Lorsque l'on lit attentivement cette longue histoire, on y voit , sans cesse, la marque de l'homme et c'est vrai aussi, pour les religions dîtes " révélées" dont les enseignements étaient déjà en germe avant la "révélation", par exemple dans les religions pharaoniques et que les hommes ont, ensuite, transformés tout au long de l'histoire, parvenant même ,à partir d'une même "révélation" à créer des religions différentes!
Dieu est bien une invention humaine et si les religions ont apporté à l'humanité du bien ( la morale) et du beau (toutes les oeuvres crées en son nom),elles ont aussi apporté, malheureusement des crimes et des guerres
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Faire l'histoire des religions est une entreprise un peu folle parce qu'à chaque instant on risque de se laisser happer par ses convictions personnelles et de reconstruire l'évolution lente et multiforme des croyances pour la faire aboutir soit à sa propre religion, tout le reste n'ayant été que prélude au Christ ou à Mohammed, soit à sa propre absence de foi, tout n'étant depuis le début qu'invention humaine. Ce livre échappe aux deux tentations. Il cherche dans l'humain la source des religions, enquête sur la naissance du sentiment religieux au temps des chasseurs-cueilleurs qui se sentaient partie prenante de la nature et faisaient d'elle leur "Dieu", puis il montre que l'homme s'éloigne de la nature, qu'il sépare la divinité du monde, d'abord en créant de multiples dieux qui interagissent dans un système complexe comme celui de l'hindouisme, puis en sélectionnant un dieu suprême qui petit à petit devient unique. Bien sûr, il serait nécessaire d'aller voir de plus près chacune des religions brièvement expliquées, mais le lecteur se sent quand même à la fin de sa lecture un peu moins ignorant. C'est déjà ça.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Il me paraît important d'insister ici sur le tournant majeur que constitue l'introduction, dans l'histoire des religions, de la conversion, un phénomène inédit, impliquant l'abandon des croyances antérieures au profit d'une nouvelle croyance qui les remplace. La conversion résulte d'un choix certes libre, mais radical : sages et prophètes exigeront de ceux qui les suivent une totale fidélité. Une exclusivité qui se révélera rapidement source d'intolérance, chacune de ses nouvelles voies considérant qu'elle constitue la seule ou la meilleure voie de salut, et qu'elle est donc intrinsèquement supérieure aux autres. L'autre fait inédit découlant de la nouvelle ambition des religions à vocation universelle est l'émergence d'un prosélytisme qui devient parfois agressif. Quelques siècles plus tard, le «choc des vérités» entraînera les premières guerres de religions.
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Historiquement, et le lecteur s'en rendra compte au cours de ce long parcours, les religions apparaissent comme ambivalentes: elles sécrètent du lien social (l'une des étymologies latines du mot "religion" signifie justement "relier"), mais aussi de la violence; de la compassion pour autrui, mais aussi de l'exclusion; de la liberté comme de l'aliénation; du savoir comme de l'obscurantisme. Certes pas au même degré selon les cultures et selon les époques. Il est donc vain de vouloir enfermer les religions dans une cas "blanc" ou "noir" et de ne rien voir en elles que des ferments de paix et de progrès, ou au contraire que des lieux d'obscurités et de violence.
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Le second exemple sur lequel je vais m'arrêter provient d'une tout autre aire géographique : l'Amérique du Sud, où la sédentarisation néolithique commence au début du IIe millénaire avant notre ère, signant le début de la civilisation olmèque. Pendant un millier d'années, celle-ci reste assez rudimentaire avec une économie fondée sur la culture du maïs -ignorant l'élevage. Une brusque accélération apparaît au début du Ier millénaire, dans une zone qui, à terme, s'étendra du Mexique au Honduras, en passant par le Guatemala et le Salvador. (...) Une unité de langue et de culture commence à se dessiner, des œuvres d'art apparaissent, principalement des sculptures à figure humaine, un panthéon s'organise, mais nous disposons de bien peu d'éléments le concernant. C'est le moment d'où l'on date le début de la civilisation maya, héritière des Olmèques (...). Bien que l'on ait réussi à déchiffrer en grande partie l'écriture maya, qui s'élabore au IIIe siècle avant notre ère, notre connaissance de cette civilisation reste relativement incomplète, la majorité des traces de ce passé ayant été saccagée par les conquistadors et les missionnaires qui les accompagnaient et qui y voyaient un écueil à l'évangélisation des peuples indigènes. [p.106 - 107]
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Dans un monde où les religions se brassent et s'entrechoquent et où elles continuent de jouer un rôle essentiel, n'est-il pas aujourd'hui capital, pour les croyants comme pour les incroyants, d'essayer de comprendre le phénomène religieux? De mieux connaître, sans à priori, les grandes religions de l'humanité? Leurs enracinements culturels divers, comme les questions universelles dont elles sont porteuses?
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L'élément fondamental et inédit que Zoroastre met en avant, c'est la notion de liberté de l'individu : chacun peut et doit choisir entre le Bien et le Mal. Chacun est responsable de ses actes, indépendamment de tout conditionnement, et il devra plus tard en rendre compte. C'est ainsi qu'il met en place la première religion éthique de l'histoire de l'humanité, procédant non plus en catégories de punitions terrestres ou divines, mais par rapport à un idéal du Bien.
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Vidéo de Frédéric Lenoir
Extrait du livre audio « L'Odyssée du sacré » de Frédéric Lenoir lu par Mathieu Buscatto. Parution numérique le 17 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/lodyssee-du-sacre-la-grande-histoire-des-croyances-et-des-spiritualites-des-origines-nos/
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