Pour ce premier roman traduit en français, l'autrice allemande
Ulla LENZE s'est inspirée de la vie de son grand-oncle et d'une correspondance familiale.
Elle nous présente l'histoire de Josef, jeune allemand émigré aux Etats-Unis dès 1925, devenu Joe dans sa nouvelle vie, puis Don José quand il s'expatrie à nouveau vers l'Argentine et le Costa Rica après la seconde guerre mondiale.
Sans espoirs et sans amis, Joe ne vit guère le rêve américain. Il n'aime pas son travail d'imprimeur et peine à survivre. Il aime le jazz et vit dans le quartier pauvre de Harlem. Il est heureusement animé d'une passion pour la communication radio qui lui permet de s'évader partout dans le monde et surtout de rencontrer Laureen, jeune américaine avec laquelle il aura une liaison sans grand amour…
Le conflit européen rattrape Jo, récupéré malgré lui par des activistes clandestins allemands chargés de diffuser les idées nazies et voler des informations à transmettre secrètement en Allemagne. Cet espionnage sans grand conviction le mènera pourtant à sa perte. Il sera arrêté par le FBI et emprisonné de longues années sur Ellis Island, avant de regagner sa terre natale et vivre un temps chez son frère, Carl. Mais l'Allemagne détruite n'est plus son pays, il ne communique guère avec sa famille avec laquelle il ne partage plus rien et il repartira vite vers l'Amérique latine grâce aux appuis d'anciens nazis.
Josef est un anti-héros, invisible et dépassé par les événements, sans grande personnalité qui subit les choses et se montre incapable de prendre position. le lecteur comprend qu'il n'adhère pas aux thèses nazies mais il se montre incapable de refuser de coopérer avec les forts à bras qui font pression sur lui. de même, de retour chez lui, dans l'Allemagne dévastée d'après-guerre, il ne peut exprimer ses ressentis et s'adapter… Il se laisse porter par la vie et les déboires qu'il subit sans vraiment choisir.
Malgré les découvertes liées à l'histoire mal connue des émigrés allemands aux Etats-Unis et des réseaux d'espionnage, censés encourager la montée du nazisme au moment de la seconde guerre mondiale, le parcours surprenant de cet homme sans grande conviction m'a ennuyé.
La trame temporelle est confuse et les allers-retours perpétuels entre 1953, 1929, 1940… nuisent à la fluidité de lecture. Ils lassent et empêchent l'adhésion du lecteur. Cette histoire de vie n'embarque guère.
J'ai lu ce roman dans le cadre du prix des lecteurs du festival des littératures européennes de Cognac 2021.