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Belle réflexion autobiographique sur l’histoire de deux familles et de deux pays... qui en redeviennent un seul. le titre allemand, tiré d’une chanson de Noël très populaire en RDA, est bien plus beau que le titre français : « Haltet euer Herz bereit » qui pourrait se traduire par « Tenez votre cœur prêt ». Ce texte est une belle analyse des contradictions d’un Etat construit sur un rêve... et qui devra affronter la réalité. D’où « la prison de la loyauté » (page 238).
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Le titre, en français, est réducteur : histoire d'un allemand de l'est alors que c'est l'histoire d'une famille de l'Allemagne de l'est. Eine Ostdeutsche Familiengeschichte.
Alors une fois que l'on sait cela, on comprend mieux ces longues pages sur la période nazie traversée à leur façon par les deux grands-pères de Maxim Leo. Ces pages sont à mon avis les plus intéressantes. C'est, arrivé à la page 162 que je me suis enfin convaincu que je n'étais pas en train de perdre mon temps. Maxim Leo nous explique alors simplement et concrètement comment « der kleine Mann » est devenu partisan d'Hitler, c'est-à-dire comment l'Allemagne a basculé dans le nazisme.

Les pages sur le régime politique de la RDA sont un peu fadasses, elles manquent de fond et d'anecdotes croustillantes. A l'Est rien de nouveau !

Ensuite la période relative à « Die Wende » est survolée. On sent bien la fin du règne socialiste ; mais Maxim Leo aurait pu passer plus de temps à nous expliquer cette possibilité d'une troisième voie : ni le communisme d'avant, ni le capitalisme consumériste de l'Ouest. Comment les Ossies ont pu se remettre aussi facilement entre les mains des Wessies ? la question n'est même pas évoquée.

Enfin rien sur l'après. 89 chute du mur ; le livre fut écrit en 2009. Que sont devenus les protagonistes pendant cette période ? Contents de leur nouveau sort ; plus ou moins heureux, ont-ils eu des regrets, Ont-ils eu l'impression d'être pris au piège de la Real politique?

Somme toute un bon livre qui se lit agréablement, mais malgré tout superficiel.
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Roman, autobiographie ?
Peu importe, la plume est avisée, l'écriture fluide et agréable. L'histoire se déroule tel un film, où il est facile de s'attacher à la multitude de personnages et de membres de la famille.
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Maxim Leo est un journaliste allemand qui a vécu à Berlin-est jusqu'à la chute du mur. Il avait alors près de 20 ans. Dix ans plus tard son grand-père maternel, Gerhard Leo, est victime d'une attaque, il perd l'usage de la parole. Alors qu'il rend visite à l'hôpital à cet homme qui fut un apparatchik du régime est-allemand, Maxim est amené à s'interroger sur les relations de sa famille avec la RDA.

Les deux grands-pères de Maxim, Gerhard qui s'engagea à 19 ans dans la résistance française et Werner, ancien soldat de la wehrmacht, ont soutenu la fondation de la RDA. Les parents de l'auteur, Anne et Wolf, portent un regard plus critique sur leur patrie. Ce couple d'intellectuels n'hésite pas à discuter de ses doutes concernant le régime, Wolf de façon souvent virulente. Maxim quant à lui a su très tôt qu'il passerait un jour à l'Ouest et ne s'est pas senti de lien avec cet Etat-prison dans lequel il grandissait. Pas avant sa disparition, en tout cas :

"Ceux de l'Ouest commençaient déjà à me taper sur les nerfs. Ils parlaient de la RDA comme s'il s'agissait d'une zone touchée par une épidémie de choléra. On disait que nous étions corrompus par la dictature, que notre caractère était faible et notre formation insuffisante. Je prenais ça pour moi, ce qui me déstabilisait encore plus, moi qui voulais n'avoir jamais rien eu à faire avec la RDA. Mais il s'installa tout d'un coup, ce sentiment que je n'avais jamais éprouvé auparavant : ce "nous" qui avait eu tant de mal à me venir aux lèvres. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi proche de la RDA qu'après son naufrage."

J'ai apprécié cet ouvrage que j'ai trouvé intéressant. D'abord pour la découverte des personnage qu'il présente, personnages qui ont été des acteurs de l'histoire du 20° siècle. Dagobert Lubinski, mort à Auschwitz, qui avait créé un parti communiste dissident, KPO, en 1928. Wilhelm Leo, avocat qui plaida contre Goebbels puis dut s'exiler en France. Gerhard le résistant et Werner le sympathisant des régimes autoritaires.

Ensuite pour le récit des derniers jours de la RDA. La fébrilité, l'excitation, l'attente qui ont agité les Berlinois dans les semaines qui ont précédé la chute du mur sont bien rendues. Je retrouve un peu de l'ambiance du film Good-bye Lénine.

Enfin parce que Maxim Leo brosse un portrait nuancé de ce qu'a pu être la vie d'une famille d'intellectuels dans l'ex-RDA et ses liens avec ce pays. Au moment de la chute du mur c'est Anne, la mère de l'auteur, adhérente du parti communiste depuis son adolescence, qui fait le plus facilement son deuil de la RDA tandis que Wolf est déstabilisé par l'arrivée de cette liberté qu'il attendait tant et vit aujourd'hui encore, d'une certaine façon, à l'Est.

Tout cela est écrit de façon très vivante, l'auteur raconte de nombreuses anecdotes de son enfance, la lecture est facile.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Maxim Leo, comme beaucoup de Berlinois de l'Est, vit encore aujourd'hui dans le quartier qui l'a vu grandir, et qu'il a vu évoluer au cours de sa vie mais aussi, surtout, au cours de l'histoire incroyable de sa famille. Ce livre évoque les destins incroyables, parfois profondément opposés, de ses grands-parents et de ses parents, dans une Allemagne et une France bouleversées par les événements successifs du XXe siècle.
L'auteur parvient à ancrer parfaitement la diversité des parcours des membres de sa famille dans les guerres successives et la douloureuse séparation des deux Allemagnes. Cette histoire résonne encore dans la vie berlinoise contemporaine : une lecture indispensable si vous connaissez bien (ou souhaitez connaitre) la ville. le récit de Maxim Leo est captivant, dans un style littéraire très accessible et agréable.
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C'est un livre que j'ai lu il y a déja quelques années, mai je tenais à rédiger une critique pour peut-être donner l'envie à d'autres de le lire. Ce n'est pas un roman, mais l'on suit la vie de la famile de l'auteur au travers de l'histoire de l'Allemagne ces 60 dernières années. C'est un récit captivant et bien menné qui nous permet de mieux comprendre la vie en RDA.
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Maxim Leo, une vingtaine d'années lors de la chute du mur de Berlin, a grandi en RDA. S'il a, a priori, peu de raisons de rêver à l'Ouest, qu'on lui présente à l'école comme le paradis des fascistes et du capitalisme le plus abject, ses parents eux, ne sont pas des purs produits de la République Démocratique Allemande.

En réalité, c'est le lourd héritage d'une famille qui a traversé le début du vingtième siècle que Maxim Leo porte. Son histoire personnelle est également celle de cette famille qui a vécu le nazisme, la guerre, les camps et le communisme. En explorant les parcours individuels de ses parents, grands-parents et parfois arrières grands-parents, Leo se réapproprie sa propre vie et tente de donner sens à son propre parcours.

Or, on peut dire qu'il s'en est passé des choses dans sa famille.

Pour commencer il faut dissocier la branche maternelle de la branche paternelle : elles suivent à elles-seules des itinéraires pratiquement incompatibles. Avec son grand-père maternel Leo explore les thèmes de l'exil, de la résistance en France. le danger mais aussi les coïncidences les plus heureuses jalonnent ce parcours irréel. Gerhard a fui l'Allemagne nazie avant que ses origines juives ne fassent de lui une cible du régime nazi. abandonnant tout il trouve, avec ses parents, refuge en France où il s'engage après l'armistice de 40 dans la résistance. Elle marquera son passage de l'enfance à l'âge adulte.

Avec son grand-père maternel, l'auteur navigue dans les eaux plus sombres du nazisme. Werner est un jeune homme qui vit ses meilleures années sous un régime qui se nourrit de la crise économique qui secoue le pays et s'attire la bienveillance du peuple en créant des emplois, améliorant la vie des allemands... Par ailleurs, la guerre ne touche que tardivement l'Allemagne sur son propre territoire. Ce n'est que durant les dernières années du conflit que Werner affronte réellement sa réalité. Finies les escapades au ski ou au bord de la mer. Finie la vie tranquille et les multiples opportunités que le nazisme offrait à Werner. S'ensuivent alors la mobilisation, la captivité en France durant de longues années, et finalement un retour "chez soi" aussi improbable que subit.

Toujours, cette question du retour, du sentiment d'appartenance à un pays est posée. Comment se sentir chez soi dans un pays qui s'est illustré par sa foi en le national-socialisme (surtout après que l'horreur des méfaits commis par les nazis a explosé au grand jour) ? Comment peut-on parler de retour quand ce qu'on l'on retrouve est un autre pays qui tente de liquider les traces de sa culpabilité ?

Car il serait utopique de croire qu'après la guerre tous les nazis ont disparu. Bien au contraire, l'histoire de la famille de Leo est la petite histoire qui illustre à échelle réduite la grande Histoire. Celle de milliers de partisans, de fonctionnaires de l'énorme machine nazie qui retrouvent une place, sous de nouvelles identités, dans de nouvelles administrations cruellement en recherche de compétences.

La RDA est l'histoire d'un rêve, celui d'un pays duquel les fascistes sont officiellement bannis, en lisière du mur qui sépare bientôt Berlin en deux. Car voila ce que l'idéologie du Parti défend : le mur n'est qu'un rempart contre les fascistes et les capitalistes, tous dangereux, et tous envieux de la paix et de l'égalité qui règnent en RDA. C'est par le recours à des raccourcis qu'on élude les questions des petits curieux que ne se satisfont pas des réponses qu'on leur fait pourtant apprendre à la télévision, à l'école et dans les journaux, tous censurés et alignés sur le discours officiel, autrement dit, la propagande du Parti.

La république a des allures de monde Orwellien où les murs ont des oreilles et des yeux. Où dans les réunions clandestines six personnes sur dix sont des espions de la Stasi. Où vos collègues vous espionnent et rédigent des rapports interminables que vous lirez quelques années plus tard, probablement avec horreur, dans les dossiers de la Stasi rendus publics. Vous ne savez jamais vraiment où se situe la limite et vous frôlez la prison sans même le savoir, par des actes bénins.

Et pourtant, la RDA est aussi ce lieu à l'abri des événements récents, où ceux qui avaient perdu leur patrie (exil, condamnation des années du national-socialisme...) ont retrouvé une société dans laquelle s'investir. une société bercée d'idéaux nobles qui, au tournant de la seconde guerre mondiale, procurent de l'espoir et de l'optimisme nécessaires à la reconstruction, du pays.

C'est au communisme, au parti, à leur patrie, que les parents de Maxim Leo donnent les meilleures années de leur vie. Son père artiste et sa mère journaliste puis historienne sont constamment tiraillés entre ces idéaux pour lesquels ils se donnent corps et âme d'un côté, et leur sens critique de l'autre. Eux qui ont fait de la RDA leur patrie pratiquement par hasard (ils s'y trouvaient au moment où le pays s'est fermé comme une huître), oscillent entre le bonheur que leur procure leur implication dans un modèle qu'ils croient juste, et la terreur que leur inspire un régime aussi peu démocratique et libertaire.

Pour ces personnes qui ont tout donné pour la réussite et la concrétisation des idéaux communistes, la chute du mur, la brutale disparition de la RDA sont l'effondrement de toute une vie. Tout à coup le pays n'existe même plus, soudain englouti par l'Allemagne de l'Ouest dont les habitants ne peuvent pas comprendre ce qu'ont vécu ceux de l'Est.

Entre préjugés, confusion, joie et peur s'improvisera alors la nouvelle Allemagne, celle que les gens de ma génération ont toujours connue.

Ce livre est un brillant témoignage sur l'histoire d'une Allemagne que le vingtième siècle a dotée d'une identité multiple, mouvante et difficile à appréhender, et où tout n'est ni tout blanc ni tout noir, et où les grands-pères sont des tombeaux dont il faut extraire les secrets avant qu'ils ne s'éteignent.
Lien : http://erutarettil.com/?p=1924
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Maxim Leo est un journaliste, né en ex RDA. A travers l'histoire de sa famille, il retrace la vie de l'autre côté du mur avant que celui ne tombe.
Très beau portrait de sa mère, véritable communiste prise au piège d'un état délirant.
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nous apprend à connaître la vie en Allemagne de l'Est
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Peut-on résumer l'histoire d'un pays par l'évocation de biographies familiales ? Sans embrasser intégralement l'histoire de l'Allemagne contemporaine, c'est assurément le pari que réussit Maxim Leo dans son ouvrage « Histoire d'un Allemand de l'Est ». Maxim Leo est journaliste au Berliner Zeitung, il est le fils d'Anna et de Wolf .Sa mère était hautement impliquée dans la défense de la République démocratique allemande, son père était beaucoup plus critique vis-à-vis du régime .Ses deux grands-parents, Werner et Gerhard ont connu des destins très divergents quant à leurs choix politiques respectifs.

Gerhard, après avoir participé à la Résistance en France, a contribué à la naissance de la RDA. Ce n'est pas à proprement parler un récit des vies de ces personnages mais plutôt la description des conséquences de leurs choix sur la vision du monde de Maxima Leo .

Un constat s'impose à la lecture de cet ouvrage : le simplisme n'y est jamais présent pour décrire ce que fut vraiment la RDA, prison à grande échelle et régime totalitaire détestable pour les uns, tentative de bâtir une nouvelle société sur les débris du nazisme et rempart contre le fascisme pour les autres.
Beaucoup d'interrogations sont décrites avec une grande justesse, parmi lesquelles la conception de l'engagement politique d'Anne, mère de Leo : « Pour Anne, le parti est plus qu'une organisation, il est plus que les hommes et les femmes qui le composent. (…) Cette foi dans le grand Tout, dans la ‘cause', comme on dit chez elle, sera sa consolation plus tard, lorsqu'il lui arrivera d'être désespérée par le quotidien banal de la RDA. »

La justification ultime du militantisme communiste est elle aussi très bien résumée : « Son père faisait la même chose lorsqu'il ne savait plus quoi faire, lorsque l'absurdité qu'il défendait dépassait les limites. « J'ai risqué ma vie pour ça », telle était la phrase qui faisait taire Anne lorsqu'elle était dans sa famille. » Etait-ce une illusion, une réassurance contre le passé nazi de l'Allemagne ? La réponse de Maxim Leo concernant ses deux grands-pères ne laisse guère prise au doute : « La RDA était une sorte de pays de rêve où ils ont pu oublier ce qui les avait accablés jusque-là .Nouvelle foi contre ancienne souffrance : tel était le pacte fondateur de la RDA. Ils n'ont jamais pu voir le grand mensonge qu'était ce grand rêve-parce que leurs propres mensonges existentiels auraient été alors révélés. »

Ce livre est aussi une évocation du caractère exceptionnel des destins des membres de la famille de Maxim Leo .Il permet de comprendre, à défaut d'admettre, ce que furent les origines de la société est-allemande. Il dit vrai, ne blesse personne, c'est un récit décisif pour comprendre l'histoire de l'Allemagne réunifiée.

Lien : http://bretstephan.over-blog..
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