Citations sur Une enquête du commissaire Brunetti : Brunetti et le ma.. (42)
- As-tu au moins la preuve que ce Gorini est un charlatan?
- C'est l'histoire de sa vie - une suite d'entourloupes en tous genres.
- Ah, murmura-t-elle, voilà qui me rappelle un peu nos chers dirigeants.
… il ignorait tout des raisons pour lesquelles les vieilles femmes avaient été la cible favorite des inquisiteurs. Peut-être parce qu’il y a beaucoup d’hommes stupides et méchants et que les vieilles femmes sont faibles et sans défense.
(Points, p. 16)
Brunetti songea avec quelle perfection les rituels de la Rome préchrétienne […] se fondaient dans ceux de l’Italie moderne; les mauvais esprits étaient écartés à coup de tisane magique (hors de prix) ou de goupillon, et l’avenir révélé par des cartes. Les siècles passent et nous n’apprennent rien.
(Points, p.297)
En octobre, le visage du vice-questeur rappellerait un café macchiato (1) dans lequel il y aurait, au fur et à mesure du passage des semaines, de plus en plus de crème, décembre voyant la proportion s’inverser complétement.
(1) expresso surmonté d'une petite couche de mousse de lait, chez nous, on dit « café noisette »
- Il en a toujours été ainsi, observa Brunetti.
- Les femmes font le boulot et les hommes s'en attribuent le mérite ? demanda-t-elle, toujours en colère.
- J'en ai bien peur.
Paola tenait de son père sa vision sardonique du monde... Mais c'était de sa mère qu'elle avait hérité ce sens de l'ironie avec lequel elle adoucissait ce qu'elle voyait.
"Pense un peu aux frères et aux soeurs aînés de tes copains de classe. Combien d'entre eux ont-ils trouvé un emploi correct ? Ils ont toutes sortes de "super diplômes" dans toutes sortes de "super domaines", mais ils squattent le domicile familial et vivent aux crochets de leurs parents. Et... ce n'est pas parce qu'ils préfèrent se la couler douce, mais parce qu'il n'y a pas de travail pour eux. S'ils ont de la chance, on leur offre des contrats temporaires, mais on les vire dès que c'est fini et les boîtes reprennent quelqu'un d'autre pour six mois."
Trop oppressé par la chaleur pour seulement ouvrir un des dossiers qui traînaient sur son bureau, Brunetti poursuivit sa rêverie : comment convaincre les Roumains d'arrêter de faire les poches des touristes, les Gitans d'envoyer leurs gosses cambrioler les maisons ? Et ce n'était qu'à Venise. Sur le continent, les requêtes auraient été autrement sérieuses : comment demander aux Moldaves d'arrêter de vendre des mômes de treize ans et aux Albanais de renoncer à vendre de la drogue ? Il considéra même un instant la possibilité de convaincre les Italiens - des hommes comme Vianello et lui - de renoncer à rechercher des prostituées mineures et de la drogue bon marché. p.23
Tout le monde avait commencé à préparer ses affaires pour les vacances. Paola avait édifié, sur leur commode, une pile de livres dont la composition changeait chaque jour en fonction des ouvrages qu’elle comptait inscrire à son cours de littérature anglaise de la rentrée suivante. Guido en étudiait les titres tous les soirs et devint donc le témoin amusé de la lutte qui se déroulait : La foire aux vanités laissa la place à De grandes espérances, substitution que Guido attribua au poids des livres ; Mr Ashenden, Agent secret, tint bon trois jours mais finit par être remplacé par Au cœur des ténèbres, bien que la différence de poids parût minimale aux yeux de Guido. Barchester Towers prit le pas sur Middlemarch, suggérant que la règle du poids était de nouveau en vigueur, Orgueil et Préjugés, en pole position depuis le premier soir, fit la course en tête jusqu’au bout.
Trois soirs avant le jour prévu pour leur départ, sa curiosité l’emporta.« Comment se fait-il que tous les gros livres ont disparu, mais que le plus gros de tous, ce pavé de Vikram Seth, A suitable Boy, soit resté ?
- Oh, celui-ci ce n’est pas pour mon cours, répondit Paola comme si la question la surprenait. Cela fait des années que j’ai envie de le relire. C’est ma petite récompense.
- Et de quoi merites-tu d’être récompensée ?
- Tu demandes ça à quelqu’un qui enseigne à Cà Foscary ? Au département de littérature anglaise ? répliqua-t-elle, prenant un ton faussement outragé.
"Tu crois que nous aimons nos enfants davantage ? demanda-t-il à Vianello.
- Davantage que qui ? Et qui ça, nous ?
- Nous, les hommes. Ceux de notre génération. Davantage que nos pères.
- Je ne sais pas. Vraiment pas."