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Citations sur Une enquête du commissaire Brunetti : Mortes-eaux (13)

Sa tenue proclamait son veuvage aussi bien, sinon mieux, que si elle avait tenu un panneau à la main, ou eu un V géant agrafé sur la poitrine. Le Sud était plein de femmes comme elle, toutes de noir vêtues et destinées à passer ainsi le reste de leur existence, tels de sombres nuages, aussi limitées dans ce qu'elles étaient autorisées à faire que les paysannes du Bengale ou du Pérou.
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Ils s’écartèrent à l’approche des policiers , créant un passage vers la forme qui gisait sur le sol.
Les pieds reposaient dans une flaque de lumière ,mais la tête était dans la pénombre. Cependant quand Brunetti vit les cheveux blonds , il sut tout de suite de qui il s’agissait. Devant lutter contre la sensation de soulagement qui l’envahissait , il vint se placer près du corps. Il crut tout d’abord que la femme avait les yeux fermés, qu’une main charitable avait abaissé ses paupières pour toujours , puis il se rendit compte qu’ils avaient disparus.
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On raconte beaucoup d'histoires sur les hommes de Pellestrina,
sur l'endurance et la force qu'ils ont acquises
dans leur lutte pour arracher leur subsistance à la mer.

Les anciens, à Venise, se souviennent de l'époque où on disait que,
été comme hiver,
ils couchaient sur le sol en terre battue de leur chaumière et non dans leur lit,
pour pouvoir s'élancer dès l'aube
et profiter de la marée qui les conduirait dans l'Adriatique,
et ainsi à des pêches miraculeuses.

Comme presque toutes les légendes qui nous rapportent
combien les hommes étaient jadis plus robustes,
celle-ci est sans doute apocryphe.

Il n'en reste pas moins que la plupart des gens, surtout s'ils sont vénitiens,
y croient dur comme fer,
tout comme ils croiraient tout ce qu'on pourrait leur raconter
sur la robustesse des hommes de Pellestrina ou leur indifférence à la douleur
- à la leur ou à celle des autres.
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Dans une tempête comme celle d'aujourd'hui, il aurait été suicidaire de vouloir traverser cette passe avec une embarcation aussi légère que celle de la police. Même un chalutier de la taille de celui de Bonsuan avait vu passer aurait eu de gros ennuis.
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Pellestrina se réveille au début de l'été, avec l'arrivée des touristes venus de Venise et de ses plages ou de Chiogga, sur le continent, pour manger des fruites de mer et boire le petit vin blanc vif, presque pétillant, qu'on sert dans les bars et les restaurants. (...)
Le poisson qu'accompagne les bussolai est souvent si frais qu'il est encore vivant quand les touristes s'embarquent pour la longue est fastidieuse traversée jusqu'à Pellestrina. A l'heure où ils sortent de leur lit, à l'hôtel, les ouïes des orats luttent sontre cet élément étranger,l 'air ; tandis qu'ils se massent sur les premiers vaporettos, au Rialto, les sardelles se débattent encore dans les filets ; et lorsqu'ils en descendent pour traverser la Piazzale Santa Marié Elisabetta, à la recherche de la navette qui les amènera à Malamocco ou à l'Alberoni, les cefali sortent tout juste de l'eau.
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Brunetti et son épouse Paola :

"Elle acquiesça.
Et il est sûr que nous n'avons aucun sens de la mémoire historique, pas en tant que société. J'ai jeté un coup d'oeil dans le livre d'histoire de Chiara, l'autre jour, et ça m'a fait peur. Dans les chapitres sur le XXe siècle, on parle de la Seconde Guerre mondiale comme en passant, en quelques lignes. Mussolini vient faire un petit tour dans les années 20, puis il est détourné du bon chemin par les méchants Allemands - et c'est terminé: Rome est de nouveau libre.Mais pas avant que nos vaillants soldats ne se soient battus comme des lions et ne soient morts en héros.
- Nous, on ne nous a jamais rien appris de tout ça à l'école, pour autant que je m'en souvienne, dit Brunetti en se servant un autre demi-verre de vin.
- Quand nous allions en classe, observa Paola après avoir pris une gorgée dans son propre verre, la droite était au pouvoir et ne tenait pas à avoir une vraie discussion sur le fascisme. Et une fois conclue l'alliance avec la gauche, il devenait gênant de parler du communisme (nouvelle gorgée). Et enfin, étant donné que nous avons changé d'alliance pendant la guerre, je suppose qu'il est délicat pour eux d'expliquer qui sont les bons et qui sont les méchants.
- Qui ça, "eux" ?
- Les gens qui rédigent les manuels d'histoire. ou plutôt, les politiciens qui décident quels seront les auteurs des livres d'histoire, ceux, du moins, qui sont destinés aux écoles.
- Et l'idée de dire la simple vérité historique ? demanda Brunetti.
- Tu passes ton temps à lire des ouvrages d'histoire, Guido : tu devrais savoir depuis longtemps que c'est quelque chose qui n'existe pas."
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- Signorina, dit Brunetti d'un ton calme mais officiel, cette affaire pourrait s'avérer dangereuse (elle ne répondit pas). Vous n'avez pas les aptitudes pour cela.
- Vous préféreriez envoyer Alvise ou Riverre ? demanda-t-elle d'un petit ton provocateur, nommant les deux plus piètres policiers de la questure. Puis elle répéta :
- Les aptitudes ?
Il ouvrit la bouche, mais elle l'interrompit une nouvelle fois.
- De quelles aptitudes vais-je avoir besoin, commissaire ? Savoir tirer au pistolet ? Immobiliser un suspect ? Sauter par la fenêtre du troisième ?
.../...
- Et à quelles aptitudes croyez-vous que j'ai fait appel, depuis que j'ai été engagé ici ? Ce n'est pas moi qui vais sur le terrain arrêter les gens, d'accord, mais c'est moi qui vous dis quels sont les gens qu'il faut arrêter, qui vous fournis les preuves qui vous aideront à les faire inculper. Et ça, je le fais en posant des questions à des gens, en réfléchissant à ce qu'ils m'ont dit et en allant poser d'autres questions à d'autres gens.
.../...
- Que j'utilise ce truc là, reprit-elle en agitant une main aux ongles rouges au-dessus de son ordinateur, ou que j'aille passer quelques jours à Pallestrina chez des gens que je connais depuis des années, voilà qui ne fait pas beaucoup de différence.
- C'est pour votre sécurité que je m'inquiète, signorina, dit-il quand il vit qu'elle s'arrêtait.
.../...
- Sans compter que je n'ai pas l'autorité pour vous envoyer là-bas. Ce serait tout à fait irrégulier.
.../...
- Mais moi j'ai celle de m'octroyer une semaine de vacances, monsieur. C'est tout à fait régulier.
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Chioggia, ville de la terre que les guides touristiques ne manquaient jamais de surnommer "la fidèle fille de Venise," était effectivement restée loyale vis-à-vis de la Sérénissime tout au long de son règne. L'animosité violente et soutenue qui existait à présent était récente et tenait à l'affrontement auquel se livrait les pêcheurs des deux villes pour des ressources en poissons qui allaient en s'amenuisant, dans des eaux qui souffraient de plus en plus des règlements imposés par le Magistro alle Acque - et qui consistaient avant tout à interdire la pêche dans des secteurs de plus en plus étendus de la lagune.
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La mouette ne fit aucun commentaire.
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Sa tenue proclamait son veuvage aussi bien, sinon mieux, que si elle avait tenu un panneau à la main, ou eu un V géant agrafé sur la poitrine.
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