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Critique de Arieste


Commençons par quelques remarques générales.

Lanmeur est comme vous avez pu le lire dans la quatrième de couverture, une planète qui envoie des contacteurs vers différents mondes afin de connaître davantage leurs peuples et de déterminer s'ils peuvent y envoyer des colons. le contacteur a ainsi une mission extrêmement délicate, puisqu'il doit transmettre des informations à son monde natal qu'il ne reverra jamais car trop lointain, mais aussi s'intégrer à un monde nouveau dont il ignore complètement les usages. Ainsi, dans ces romans vous verrez les vies de ces émissaires envoyés dans des mondes très différents les uns des autres. Les différents récits proposés dans ce volume sont donc complètement indépendants les uns des autres, même s'ils tournent autour de Lanmeur. Vous pouvez donc choisir choisir de lire tout ce tome 1 en une fois ou bien lire un roman puis en lire un autre quelques temps plus tard sans avoir besoin de vous rappeler de l'intrigue et vous pouvez aussi commencer par l'histoire que vous voulez.

Passons maintenant à Ti-Harnog, le premier de ces romans.

Ti-Harnog est le nom de cette planète sur laquelle s'écrase le vaisseau de Twern, Contacteur envoyé par Lanmeur. Twern doit donc découvrir cette planète et en apprendre les usages. Cette société de castes en apparence rigide, où chacun doit se conformer à sa vérité n'est pas facile à intégrer pour ce jeune homme dont les autres voient qu'il lui est impossible d'être natif de la planète. Pourquoi donc vous demandez-vous ? A cause de la murkéto, une transformation dont vous comprendrez tous les tenants et les aboutissants dans le livre. J'ai beaucoup aimé ce livre, cette planète à l'univers médiévalisant et aux moeurs étranges. le voyage d'exploration de Twern se transforme en une quête d'identité et d'intégration qui ne sera pas sans difficultés. Oserez-vous faire le voyage avec lui ?

Voyons maintenant le deuxième roman de ce premier tome : L'homme qui tua l'hiver.

Et là bonne surprise, je l'avais déjà lu, ce qui est bien la preuve que vous pouvez lire les romans indépendamment les uns des autres ! Je m'en rappelais plutôt bien et comme j'avais beaucoup apprécié ma première lecture, je l'ai relu. D'une traite. Cela m'a fait plaisir à la manière de ce qu'on ressent quand on revoit un vieil ami alors qu'on ne s'y attendait pas. Il faut dire aussi que ce livre avait tout pour me plaire puisque son héroïne est archéologue ! Et une vraie archéologue, s'il-vous-plaît ! Akrèn fait bien son travail et est complètement crédible dans ce rôle (c'est assez rare en littérature pour être signalé). Crédible y compris dans les obsessions propres aux chercheurs, dans le fait de vouloir explorer une cité emprisonnée sous les glaces dans un climat extrêmement pénible. Mais cela ne l'arrête pas, ni le fait de quitter sa planète sans véritable espoir de retour, ni le climat glacial, ni l'hostilité de la population locale droguée au léthé toute la journée. Il faut dire qu'ils ont de « bonnes raisons » avec un hiver qui dure depuis quinze ans. Ici, nous ne sommes plus à proprement parler au stade des Contacteurs, mais à celui de la première vague de colons d'une planète, qui comme toutes les premières vagues de colons doit défricher le terrain et constater si l'adaptation à une nouvelle terre est possible. Lorsqu'Akrèn arrive, elle comprend que l'implantation de Lanmeur n'en a plus pour très longtemps et elle se tourne vers les indigènes pour l'aider. Il s'ensuit une expédition vers cette cité des glaces que je situerai pour l'ambiance quelque part entre Jack London pour l'ambiance chiens de traîneaux et froid mordant et H.P. Lovecraft pour le côté ancienne cité étrange et flippante. Que vont-ils y découvrir ? Vous le saurez en le lisant…

Terminons avec la troisième roman de ce tome : Mille fois mille fleuves.

Changement de décor avec un monde centré sur de longs fleuves et où une jeune femme doit devenir durant une année l'épouse d'un fleuve. Mais son voyage vers la Cité Secrète et sa rencontre avec les hommes-oiseaux va changer à tout jamais sa vie. Ici les hommes de Lanmeur sont considérés comme des hommes-oiseaux tombés du ciel, et comme dans les histoires précédentes les visiteurs et les autochtones doivent apprendre à s'apprivoiser mutuellement. J'ai également adoré cette histoire (pour changer), car Ynis est un très beau personnage féminin dans toute sa complexité, tiraillée entre ses désirs et ses devoirs. La manière dont est perçu le fleuve, tel un être vivant à par entière est très intéressante, on sent comment d'anciens peuples pouvaient aimer un fleuve qui était pour eux source de vie.

Vous pensiez en avoir fini ? Désolé je vous garde encore un peu pour vous parler un petit peu des personnages féminins en général. Car ici Christian Léourier réussit le tour de force de nous dépeindre des personnages féminins très convaincants et complexes. Au point que j'ai parfois oublié que c'était un homme qui écrivait. Donc Lanmeur n'est pas juste un bon cycle de planet-opera avec des mondes fabuleux à découvrir, c'est aussi un cycle de romans psychologiques qui vaut le détour (comme la plupart des livres de SFF on est d'accord, mais je tenais à le rappeler pour ceux qui ne sont pas habitués au genre).

Un mini-paragraphe sur les nombreuses références mythologiques qui personnellement me ravissent au plus haut point. Certains auront d'ailleurs déjà saisi une référence dans ce billet avec le léthé. L'auteur explique d'ailleurs avant chaque récit quelle a été son idée de départ et celle-ci prend souvent sa source dans d'anciennes légendes.

D'ailleurs, en attendant la semaine prochaine et le billet sur le tome 2, vous allez méditer sur cette phrase tirée du Kalevala et citée dans Ti-Harnog : « Semblable à toi, très différent… »

Juste le temps de vous parler des appendices et je vous libère. On y trouve d'abord des poèmes et des chansons qui complètent Ti-Harnog et que je recommande aux amateurs du genre car elles sont très belles, on aurait envie de les chanter si seulement on en connaissait l'air… L'interview sera particulièrement intéressante pour les amateurs du genre qui y trouveront beaucoup de réponses à leurs questions. Il y a ainsi une phrase qui n'a probablement intéressé que moi sur le fait que J'ai Lu recyclait des diapos achetés aux USA pour illustrer ses couvertures, c'est peut-être un détail pour vous, mais quand comme moi on a grandi aux côtés d'une bibliothèque rempli de J'ai Lu Science-Fiction (dont les livres de Léourier), ça veut dire beaucoup.
Lien : http://arieste.wordpress.com..
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