Citations sur Le cycle de Lanmeur - Intégrale tome 1 : Les Contacteurs (11)
- Qu'arrive-t-il après la mort ? insista Twern.
Talhael posa sur lui des yeux candides.
- Comment le saurais-je? Je suis vivant.
- Tu es un Conteur. Ne connais-tu aucun récit sur ce qui se passe après?
- Qui mordrait à une telle fable?
- Les hommes ont peur de la mort, argumenta Twern. Ils sont prêts à croire n'importe quoi.
- Mais comment pourraient-ils croire ce qui n'est pas vrai? s'insurgea Talhael.
- Tes histoires sont donc toutes vraies?
- Bien sûr! s'écria le Conteur. Puisque je les raconte!
[Ti-Harnog]
- Comment se fait-il qu'aucun Justicier ne soit sorti de la tente ? demanda Twern.
- Que viendrait-il y faire? s'indigna Talhael.
- Je pensais que les Justiciers jugeaient...
- De quel droit le feraient-ils? Leur rôle se borne à garantir l'application de la peine, qu'ils l'administrent eux-mêmes, ou qu'ils jeûnent sur le seuil du condamné, jusqu'à ce qu'il paye son tribut.
- Et si celui-ci ne s’exécute pas?
- Alors, le Justicier meurt de faim. Sa mort rachète la faute. Mais le coupable subit la vindicte des Justiciers. Sa vie durant, ils jetteront l'opprobre sur lui et sa descendance.
[Ti-Harnog]
Ils avaient un proverbe: "Amants comme les rives d'un fleuve..." Une fois, elle lui en avait expliqué le sens: les berges suivent le même cours, jamais elles ne se séparent, et pourtant, jamais elles ne se rejoignent.
[Mille fois mille fleuves...]
S'il est une chose pire qu'un homme sans barbe, c'est un homme sans caste.
Sans toi, ils ne sont qu'une tache dans notre ciel. Ils corrompent notre harmonie. Il faut un idéal un peu fou pour compenser leurs pensées grises. Le Vieux Saumon a besoin de toi. L’univers s'est brusquement agrandi. Si le Rassemblement conserve un sens à tes yeux, tu dois L'aider à intégrer toute cette humanité nouvelle dans l'ordre que sa sagesse maintient.
[Mille fois mille fleuves]
Enfin, il parla. Je ne compris pas d'abord le sens de son discours de bienvenue, tant le son de sa voix m'émouvait. Elle était le vent dans les joncs, le flot sur le galet. Elle résonnait comme le cri du héron, au crépuscule, et caressait comme l'aile du martinet, au lever du soleil. Et tandis qu'il parlait, je ne pouvais détacher les yeux de son corps presque nu aux muscles allongés et fermes comme ceux des poissons.
[Mille fois mille fleuves]
Enfin Talhael fit son entrée. Entouré de quatre Serviteurs porteurs de torches, le front ceint d'une couronne de feuillage, une cape de pourpre jetée sur une robe blanche serrée à la taille par un ceinturon réhaussé de pierres dures, le bourdon enguirlandé de chèvrefeuille, il avança majestueusement, les yeux mi-clos, vers la place qui lui était réservée.
[...] qui pourrait imaginer la splendeur du lac artificiel qu'enserrent les murailles ? Tous les matins, on y verse une jarre puisée à chacun des fleuves de la planète. Mais aussi une goutte de neige et une larme dérobée à l'océan.
[Mille fois mille fleuves]
- Comment tue-t-on l'hiver ?
- Je le défierai en combat singulier. Et je le vaincrai avec l'aide de mes ancêtres.
[L'homme qui tua l'hiver]
L'homme de la fin est l'homme des commencements. [Ti-Harnog]