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Considéré comme un cycle important de la SF française, ce 1er tome du "cycle de Lanmeur" est ma 1ère incursion dans l'oeuvre de Christian Léourier, incursion qui ne restera pas isolée. J'ai été vraiment charmée par cette lecture.

Ce 1er tome est constitué de 3 romans, "Ti Harnog", "L'homme qui tua l'hiver" et "mille fois mille fleuves", 3 récits à la fois très différents des autres tout en ayant des points communs. Les 3 romans vont conter un périple au cours duquel le personnage principal apprendra à se connaître.

Ma lecture de "la main gauche de la nuit" d'Ursula le Guin est très récente, je n'ai donc pas pu m'empêcher d'y penser en lisant "Ti Harnog". Il présente bien des similitudes avec l'oeuvre de le Guin : le représentant d'une organisation interplanétaire envoyé sur une planète, des autochtones à l'identité sexuelle originale, un dangereux périple dans une terre hostile... Ce cousinage avec "la main gauche de la nuit" ne m'a pas gênée. Si "Ti Harnog" n'est pas aussi ultime que le roman de le Guin, il est tout de même un excellent récit qu'on prend un immense plaisir à lire. Si on peut regretter que la géographie de la planète ne soit que peu évoquée, le côté ethnologique de ce planet opera est parfaitement réussi. On découvre en profondeur la société de Ti Harnog, son organisation en castes, ses rites... Cette plongée dans une civilisation étrangère est très dépaysante et complètement passionnante. de plus, les personnages sont fouillés et les relations qu'ils entretiennent dépeintes avec subtilité.
L'aspect du roman évoquant la force fondatrice des mythes est très intéressant.

"L'homme qui tua l'hiver" propose une autre perspective. Dans "Ti Harnog" on suivait les pas d'un contacteur chargé de faire connaissance avec une planète avant le rassemblement. Dans "l'homme qui tua l'hiver" l'histoire se déroule alors que la colonisation a déjà eu lieu. J'utilise le terme de "colonisation" volontairement tant les relations entre Lanmeuriens et indigènes rappellent les relations colons / autochtones. le récit, véritable aventure trépidante, est passionnant. Et Léourier réussit le tour de force d'intéresser le lecteur au destin d'un personnage fort peu sympathique.

Quant au dernier roman du recueil, "mille fois mille fleuves", il propose encore un nouveau point de vue. Ici l'histoire n'est pas racontée du point de vue d'un envoyé de Lanmeur mais du point de vue d'une autochtone. J'ai eu plus de mal à rentrer dans ce récit mais peu à peu j'ai abandonné toute résistance, j'ai accepté de me laisser porter par l'étrange poésie de ce roman et j'ai finalement été séduite.

Ce 1er tome du "cycle de Lanmeur" m'a beaucoup plu, intelligent tout en étant très divertissant, dépaysant, très humain et servi par une écriture très agréable.

Challenge Multi-défis 2017 - 34 (16 - le 1er tome d'une série)
Challenge Pavés 2017 - 1
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Le cycle de Lanmeur prend son origine dans la volonté de la planète du même nom de regrouper les humanités éparpillées dans l'univers dans un grand Rassemblement, une seule et unique civilisation universelle. A cette fin, elle envoie des éclaireurs préparer le terrain, les contacteurs. C'est l'occasion pour l'auteur de nous dépeindre des civilisations humaines originales et variées. le présent livre contient les trois premiers romans du cycle, trois planètes : « Ti-Harnog » et sa société de castes non poreuses où l'on naît fille et se métamorphose en homme à mi-chemin de sa vie, Nedim à l'orbite excentrique où hiver et été durent des décennies et régissent les croyances des autochtones (« l'Homme qui tua l'hiver »), et la planète du Vieux Saumon, monde né de l'amour du Ciel et de l'Eau où les hommes vivent sur et par les fleuves (« Mille fois mille fleuve »). En sus le livre contient plusieurs poèmes et chansons du monde de Ti-Harnog qui étaient restés inédits.
J'ai chroniqué en détail ces romans et leurs civilisations dans leurs pages respectives. Ici je veux m'attacher un peu à Lanmeur.

Lanmeur est en fait très peu évoqué dans cette première intégrale. On la devine. On s'en fait un portrait imparfait, un portrait en ombres chinoises. Lanmeur a un rêve superbe: rassembler les humanités dispersées, fragiles; et elle se donne les moyens de le réaliser. On imagine avec vertige l'ampleur économique, humaine et matérielle du projet ; il englobe forcément l'activité de chacun sur des millénaires. Car il s'agit d'envoyer dans toutes les directions de l'espace des vaisseaux d'exploration, des commerçants, puis des colonies, qui mettront des décennies rien que pour le voyage aller. L'auteur a en effet pris le parti de se soumettre à la Relativité Restreinte et la technologie de Lanmeur ne permet pas d'atteindre une vitesse suffisamment proche de la lumière pour que les effets de « contraction du temps dans le référentiel du vaisseau » soient perceptibles (comme c'est le cas dans les romans d'Ender par exemple). Il leur faut donc employer l'hibernation pour maintenir les voyageurs en vie pendant le long voyage. Des décennies entre chaque contact ; les Lanmeuriens espèrent-ils vraiment établir un quelconque lien rassembleur qui ne génèrera pas ses propres dérives de civilisations ? Gageure ! Mais les Lanmeuriens y vont !

Au deuxième regard, on s'aperçoit que les motivations des Lanmeuriens sont plus tristement prosaïques. Derrière le Rassemblement on sent vite poindre la colonisation, la volonté d'établir sa suprématie. Les Lanmeuriens méprisent pour la plupart les civilisations qu'ils explorent. Ils sont là pour apporter le progrès, pour guider, fermement si besoin. Ils sont là pour piller les trésors de ces régions éloignées. Ils sont là pour se tailler de nouveaux domaines. Ils rappellent vraiment l'expansion européenne que notre monde a connue. A une grosse différence près cependant : Lanmeur n'apporte aucune religion, aucun prosélytisme. Ce sont des technocrates athées et des marchands (pour la plupart) qui rappellent plutôt la structure étatique chinoise.

La confrontation de ce monstre attirant et inquiétant avec des civilisations riches, exotiques, portées à la religion et à la superstition, fait des étincelles et allume des feux que nous conte Christian Léourier dans une langue poétique, utilisant un vocabulaire riche qui m'a souvent obligé à ouvrir le dictionnaire (antienne, contempteur, squamifère, coprophore, etc. ce dernier mot n'est même pas dans le dico). Ce ne sont pas des romans d'action, épiques et batailleurs. Ce ne sont pas des romans de hard-science. Ils sont… comment dit-on, des romans d'atmosphères, d'ethnologie, de découverte de l'autre.

Je n'en reviens d'être passé à côté de ces romans dans ma jeunesse. Il est vrai qu'à l'époque mes tentatives de lecture de SF française ont été des déceptions. Caché au milieu de la « nouvelle vague » verbeuse et pessimiste se trouvait donc un conteur extraordinaire à la hauteur de Jack Vance. Je suis vraiment content de le découvrir, même si tard.

Vivement la suite !
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[CS] J'étais impatient de retrouver Léourier, ayant dévoré, enfant, « le messager de la grande île ». Me procurer, après tant de temps, son principal cycle non dédié à la jeunesse était un mélange de joie et d'appréhension. Les deux étaient sans doute excessifs.
*
Ce livre regroupe les 3 premiers romans du cycle de Lanmeur : Ti-Harnog (1984, L'Homme qui tua l'hiver (1986) et Mille fois mille fleuves (1987). Ma première impression, et là une intense déception, a été que Léourier a pillé sans vergogne Le Guin. Comme dans le cycle de l'Ekumen (à partir de 1968) il y a un monde central cherchant à unifier une humanité dispersée en usant de diverses manoeuvres, la première consistant à envoyer un petit nombre d'émissaires. C'est un prétexte fécond pour proposer toute une suite de romans indépendants mais connectés. Dans le premier de ce cycle il y a aussi un plagiat non moins net de « la main gauche de la nuit », simplement ici et au lieu d'avoir une planète avec des êtres qui, comme nos mammifères, n'ont de sexualité qu'à de brèves périodes il y a dans Ti-Harnog des êtres qui sont d'abord des femmes puis des hommes au cours de leurs vies, imitant en cela certains de nos poissons. La façon d'écrire des rencontres entre civilisations largement non violentes est aussi très similaire, tout comme certaines façons d'écrire ou le fait de se centrer sur les relations intimes entre quelques personnages.
En soi s'inspirer d'autrui est naturel mais faire de tels emprunts sans au moins évoquer voire remercier la source m'a déçu venant d'un écrivain que j'admirais beaucoup enfant.
*
Ceci étant dit qu'énoncer sans résumer ou déflorer la lecture ? Léourier me semble globalement inférieur à sa source tant sur le plan de l'imagination que de la profondeur des personnages ou de la cohérence de ses mondes. Les relations entre les principaux protagonistes sont aussi moins susceptibles de donner à penser et à ressentir. Il manque un « quelque chose » ici à Léourier pour passer de l'écriture « appliquée » de bons livres de science-fiction à la création de livres mémorables. Peut-être est-ce justement ce manque d'une créativité ou d'idées profondément novatrices qui l'ont amené à ce relatif plagiat ?
Pour autant c'est de la bonne science-fiction, la plume est assez riche, le vocabulaire diversifié, les mondes assez convaincants ; l'ensemble est à la fois cohérent et assez plaisant à découvrir. Les 3 romans de ce livre sont fort différents et, en oubliant ma déception initiale, j'ai pris plaisir à les aborder. Je voudrais octroyer une mention spéciale au dernier : « Mille fois mille fleuves » où je trouve que Léourier a réussi à donner une impression convaincante d'un monde vivant autour du concept de l'eau et des fleuves. La fin me semble assez pauvre mais la lecture m'a souvent sinon charmé du moins séduit. Et le fait de ne pas devoir en passer par une traduction est un atout supplémentaire pour pouvoir profiter d'une certaine musicalité ici explicitement recherchée.
*
Dans ces critiques synthétiques je donne juste une impression de lecture, laissant à qui le désire la possibilité de rechercher ailleurs plus de détails ou un résumé. Ici mon conseil serait, pour qui ne connaît aucun des deux auteurs cités, de commencer par découvrir « la main gauche de la nuit », que je juge très supérieur. Concernant ce regroupement de livres en particulier il n'est sans doute pas un « indispensable », sauf pour qui se passionne pour la science-fiction française, mais c'est l'occasion de passer un agréable moment pour qui aime ce genre. Je recommanderais donc la lecture dans ce cadre, sans qu'il faille en attendre trop par ailleurs.
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Lanmeur est une planète qui envoie des "contacteurs" sur d'autres planètes pour prendre contact avec et surtout pour les rassembler sous son autorité . Ces contacteurs sont formés pour ça et ne reviennent pas sur Lanmeur ,ils font leur vie sur la planète où ils atterrissent. Cette intégrale regroupe trois romans :
-Ti-Harnog est sans doute le plus original ! Twern , le contacteur, se fait passer pour amnésique et ne révèle jamais son origine . Il découvre un monde où les gens sont divisés en caste ( dont l'importante change en fonction des événements) et où les femmes subissent la Murkéto , une métamorphose qui les change en homme ...L'apparition de Twern va bouleverser dans une certaine mesure cette planète , lui qui n'a pas de barbe comme tous les hommes . Ce premier récit est assez fascinant mais les événement s'enchaînent un peu vite sans que je comprenne bien le pourquoi et le comment . J'a retrouvé un peu d'Usula le Guin dans ce premier tome : l'idée des contacteurs et ces femmes qui deviennent hommes .
-L'homme qui tua l'hiver : Akrèn se trouve sur la planète Nédim , dont les villes tombent en ruine et sur laquelle les habitants passent le temps à boire du Léthé, une drogue ...Akrèn se lance dans une expédition pour trouver les origines de la planète ,en compagnie de rudes indigènes qui veulent aux , rencontrer leurs dieux pour tuer l'hiver qui s'abat sur la planète ...vaste programme ! Au travers d'Akrène , on ressent le dépaysement , la solitude et on s'interroge sur les étranges coutumes des nédans . J'ai trouvé ce tome plus fascinant encore que le précédant car il s'y dégage une atmosphère particulière...peut-être le fait des paysages glacés .
-Mille fois mille fleuve : est finalement mon préféré. Cette fois l'histoire est racontée du point de vue d'une autochtone , une épouse d'un fleuve . Car dans ce monde les fleuves font l'objet d'un culte ,chaque année une femme est marié au fleuve sacré . Mais lorsque la jeune fille se rend auprès du Vieux Saumon , le dirigeant sacré , elle y rencontre un contacteur et commet l'irréparable avec lui . Pour moi c'est le meilleur récit car j'ai adoré l'univers de cette planète et la volonté et le courage d'Ynis et Stern pour être ensemble . C'est poétique et mystique :)
Un cycle qui est un classique de la science-fiction dont je prends vraiment plaisir à lire , de par son originalité et son renouvellement à chaque tome .
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Mon Avis : J'ai passé un bon moment de lecture avec cette intégrale offrant trois textes qui nous font découvrir des univers vraiment fascinants et passionnants, se révélant aussi plein de mystères et de poésie. Les histoires varient et nous offrent des moments agréables avec rebondissements et retournements de situations, même si certaines paraissent assez classiques. Les différents personnages rencontrés se révèlent intéressant à découvrir même si certains se révèlent un peu trop dans l'excès. Au final trois récits différents avec leurs points forts et leurs points faibles qui sont intéressants à découvrir, le tout porté par une plume soignée et efficace. Je lirai la seconde intégrale avec plaisir.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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J'ai rencontré Christian Léourier par hasard à Saint-Maur en poche. le cycle de Lanmeur m'a attiré parce qu'il avait des similitudes avec celui de l'Ekumen d'Ursula le Guin (La main gauche de la nuit est tellement bien). J'ai donc lu ce premier tome de l'intégrale, qui contient les trois premiers tomes du cycle et s'intitule "Les contacteurs".

Chaque livre raconte une histoire détachée du reste qui prend place sur une planète différente. L'intérêt réside bien sûr dans la découverte de sociétés différentes qui ne connaissent pas encore le voyage interstellaire.

La première se place sur une planète qui fonctionne avec un système politique particulier. Ti Harnog a quelques similitudes avec le fameux romans de le Guin : un étranger d'une autre planète, obéissant à un dessein supérieur, détonne aux milieux des autochtones par ses spécificités qui diffèrent de ce qui normal. Dans le roman de Christian Léourier, les habitants naissent tous filles et deviennent des hommes vers le milieu de leur vie. C'est un concept intéressant qui marque une construction sociale et structurelle différente d'une société où la dichotomie des deux sexes est la norme.

J'ai bien apprécié le contexte de ce premier livre. Malgré quelques longueurs qui faisaient traîner le récit à quelques moments, le rythme soutenu permet d'accrocher l'attention jusqu'au bout. Les personnages sont charismatiques et bien croqués, en particulier le Conteur. L'auteur a fait un gros travail de recherche dans sa construction de monde, ce qui permet à ce premier roman du cycle de poser des bases solides et donner envie de lire la suite.

Le second, l'homme qui tua l'hiver, est celui dans lequel j'ai eu le plus de mal à me projeter. Mais il a fini par me convaincre. Cette fois, une terre où les saisons durent des années est déjà colonisée par Lanmeur et est incluse dans le grand Rassemblement. Nous suivons une archéologue qui souhaite découvrir et étudier une cité sacrée pour les autochtone.

Là aussi, l'auteur installe un contexte intéressant en construisant tout d'abord une relation complexe entre colons et colonisés. Mépris, violence et conflits rythment la vie difficile de cette planète engoncée dans un hiver d'une grande rudesse qui dure depuis des années et durera bien des années encore. Les autochtones ont donc un caractère tout aussi abrupts. Ils ont un grand nombre de légendes et de mythes, ce qui permet une fois de donner du corps à cette histoire qui gagné en qualité au fil des pages pour nous laisser sur des dernières pages brillantes.

Mille fois mille fleuves prend un angle différent. Si les deux romans précédents nous laissaient voir les choses du point de vue des contacteurs, cette fois-ci, c'est celui d'une habitante que nous avons. Ynis appartient au peuple des fleuves. Amoureuse d'un homme avec lequel elle a grandi, elle est cependant choisie pour devenir l'épouse du fleuve de son village et doit donc rejoindre un temple sacré où elle fera la rencontre des hommes oiseaux, qui viennent de mondes lointains.

L'histoire est une fois plus merveilleusement racontée et suit l'évolution d'Ynis, le texte prenant en effet la forme d'un journal. Le style est d'abord souple et fluide comme l'eau. La jeune femme un peu naïve s'endurcit au fil des épreuves pour devenir plus rugueuse. Les phrases se raccourcissent pour devenir plus âpres et directes, se détachant de la poésie première pour se parer d'une simplicité désarmante.

Une fois de plus, je salue la créativité de l'auteur, qui parvient à créer des sociétés uniques. Ici, le peuple des Fleuves est inspiré de l'Asie, mais possède également ses propres rites et croyances. Et une fois de plus, les contacteurs bouleversent parfois le fragile équilibre des mondes.

Une belle lecture pour ma part, malgré quelques lenteurs par moment et un roman un peu en-dessous des deux autres. le cycle nous sert des aventures à la rencontre de peuples différents. Il est proprement fascinant de découvrir des coutumes et des façons de pensée radicalement différents des nôtres. le travail de recherche et de construction est vraiment admirable. du planet opera comme je l'aime !
Lien : https://lageekosophe.com/
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Le rôle des contacteurs est d'entrer en relation avec les populations de chacune des planètes habitées de l'univers, de les observer et d'envoyer des informations à la planète-mère, Lanmeur. le but de Lanmeur est de parvenir au Rassemblement : réunir toutes les populations humaines. La réalité est moins idéale : bien souvent l'objectif non avoué est de profiter des richesses des planètes ainsi découvertes.

Ce premier volume (qui en comportera deux) de l'Intégrale du Cycle de Lanmeur raconte trois histoires. Trois histoires totalement indépendantes mais qui ont pour point commun de s'intéresser à la rencontre de Lanmeur avec trois planètes.

Ti-Harnog

Twern est un contacteur qui décide de simuler l'amnésie quand il entre en contact avec les habitants de la planète Ti-Harnog. Son matériel de transmission d'informations étant hors service, il se retrouve dans l'impossibilité de jouer le rôle pour lequel il a été formé auprès de Lanmeur. Sa présence suscite énormément de questions et ravivent d'anciennes croyances ; dans cette société régie par des castes, il faudra en créer une nouvelle dont il sera l'unique membre.

L'homme qui tua l'hiver

On part à la rencontre de Nédim, une planète colonisée par Lanmeur sur laquelle l'hiver est très rude et dure très longtemps en raison de l'orbite de la planète autour de son soleil. Akrèn est archéologue. Elle cherche sur Nédim les traces d'une cité mythique, Gogleth. Et ce n'est pas l'hiver qui l'arrêtera ...

Mille fois mille fleuves

L'histoire nous est contée par une autochtone de cette planète traversée de milliers de fleuves. Ynis vit dans un village sur le fleuve Finllion. Elle est choisie pour être l'épouse du fleuve, puis doit entreprendre un long voyage vers la Cité Secrète pour rencontrer le Vieux Saumon, dieu vivant, gardien des traditions et de la cohésion des différents peuple vivant sur les fleuves. A la Cité Secrète, elle fera la connaissance des hommes-oiseaux qui ne sont autre que des contacteurs envoyés par Lanmeur. Elle s'éprendra de l'un d'eux et devra fuir tout ce qu'elle connaissait jusque là.

Ces romans nous font littéralement plonger dans des mondes complètement différents des nôtres, l'immersion est totale, souvent contemplative. C'est vraiment cela qui m'a accroché dans ces romans, plus que les histoires des personnages : les descriptions de ces sociétés régies par des règles bien précises et en lien avec les particularités géographico-climatiques de leur planète. L'imagination de Christian Léourier est sans fin ! Il explique d'ailleurs ce qu'il a voulu faire avec son Cycle de Lanmeur dans une interview disponible à la de ce premier volume.

Je suis vraiment contente d'avoir découvert ce cycle grâce à l'action combinée de la revue Bifrost qui a consacré un numéro complet à l'auteur en janvier dernier et à cette ressortie inopinée du cycle aux éditions Ad Astra, alors que les livres n'étaient plus disponibles qu'en bouquinerie.

Le tome 2, Les enfants du Léthé, sortira le 20 aout et est d'ors et déjà disponible à la précommande. Il contiendra Les racines de l'oubli, La Loi du Monde et le secret (nouvelle inédite !).

Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Les habitants de Lanmeur ont une grande ambition : celle du Rassemblement, qui unirait les planètes habitées de par l'univers, sous une bannière commune… à savoir, la leur. Dans ce but, des contacteurs sont envoyés comme des graines de pissenlit aux confins des mondes à des fins de recrutement. Leur mission : analyser et trouver les leviers d'appui pour « assimiler » la nouvelle planète…
Voici une mission quasi divine qui ne nous est pas totalement étrangère : nous avons tous en tête deux ou trois pays qui, soit par le soft power, soit par le hard power, ont l'idée d'intégrer les différentes sociétés terriennes dans une même culture… économique…
Mais fin de la parenthèse, car si Lanmeur est bien présente dans cette première intégrale des romans de Christian Léourier, c'est en creux : la parole est surtout donnée aux planètes visitées (trois dans ce premier volume, soit trois novellas) et à leurs spécificités, leur originalité, leur culture propre qui risquent potentiellement de disparaître par l'assimilation.
Chaque lecteur sera plus ou moins sensibles aux thématiques abordées et aura de fait une préférence pour l'une ou l'autre des novellas/chapitres. Personnellement, j'ai une tendresse particulière pour « Ti-Harnog » et ses habitants qui, au fur et à mesure de leur vie, son amener à changer de genre, dans un cycle, une boucle évolutive intéressante.

Un mot cependant des critiques lues ça et là et notamment des ressemblances constatées avec l'Ekumen de le Guin. Certes, on retrouve une idée commune, mais est-ce à dire que Lanmeur n'apporte rien de nouveau ? Je me porte totalement en faux de cette idée : ce serait comme prétendre que tous les auteurs de romans d'amour plagient Shakespeare ou Jane Austen ! Dans le genre qu'est la science-fiction, il n'est pas rare qu'une bonne idée soit reprise et développée d'une autre manière, avec une voix originale. Lanmeur n'est qu'un prétexte pour parler de ce qui est important : les autres cultures.
Le monde est suffisamment vaste pour que tous y trouvent leur place !
Alors si vous aimez Le Guin, ne boudez pas votre plaisir et venez découvrir Léourier… et inversement.
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Commençons par quelques remarques générales.

Lanmeur est comme vous avez pu le lire dans la quatrième de couverture, une planète qui envoie des contacteurs vers différents mondes afin de connaître davantage leurs peuples et de déterminer s'ils peuvent y envoyer des colons. le contacteur a ainsi une mission extrêmement délicate, puisqu'il doit transmettre des informations à son monde natal qu'il ne reverra jamais car trop lointain, mais aussi s'intégrer à un monde nouveau dont il ignore complètement les usages. Ainsi, dans ces romans vous verrez les vies de ces émissaires envoyés dans des mondes très différents les uns des autres. Les différents récits proposés dans ce volume sont donc complètement indépendants les uns des autres, même s'ils tournent autour de Lanmeur. Vous pouvez donc choisir choisir de lire tout ce tome 1 en une fois ou bien lire un roman puis en lire un autre quelques temps plus tard sans avoir besoin de vous rappeler de l'intrigue et vous pouvez aussi commencer par l'histoire que vous voulez.

Passons maintenant à Ti-Harnog, le premier de ces romans.

Ti-Harnog est le nom de cette planète sur laquelle s'écrase le vaisseau de Twern, Contacteur envoyé par Lanmeur. Twern doit donc découvrir cette planète et en apprendre les usages. Cette société de castes en apparence rigide, où chacun doit se conformer à sa vérité n'est pas facile à intégrer pour ce jeune homme dont les autres voient qu'il lui est impossible d'être natif de la planète. Pourquoi donc vous demandez-vous ? A cause de la murkéto, une transformation dont vous comprendrez tous les tenants et les aboutissants dans le livre. J'ai beaucoup aimé ce livre, cette planète à l'univers médiévalisant et aux moeurs étranges. le voyage d'exploration de Twern se transforme en une quête d'identité et d'intégration qui ne sera pas sans difficultés. Oserez-vous faire le voyage avec lui ?

Voyons maintenant le deuxième roman de ce premier tome : L'homme qui tua l'hiver.

Et là bonne surprise, je l'avais déjà lu, ce qui est bien la preuve que vous pouvez lire les romans indépendamment les uns des autres ! Je m'en rappelais plutôt bien et comme j'avais beaucoup apprécié ma première lecture, je l'ai relu. D'une traite. Cela m'a fait plaisir à la manière de ce qu'on ressent quand on revoit un vieil ami alors qu'on ne s'y attendait pas. Il faut dire aussi que ce livre avait tout pour me plaire puisque son héroïne est archéologue ! Et une vraie archéologue, s'il-vous-plaît ! Akrèn fait bien son travail et est complètement crédible dans ce rôle (c'est assez rare en littérature pour être signalé). Crédible y compris dans les obsessions propres aux chercheurs, dans le fait de vouloir explorer une cité emprisonnée sous les glaces dans un climat extrêmement pénible. Mais cela ne l'arrête pas, ni le fait de quitter sa planète sans véritable espoir de retour, ni le climat glacial, ni l'hostilité de la population locale droguée au léthé toute la journée. Il faut dire qu'ils ont de « bonnes raisons » avec un hiver qui dure depuis quinze ans. Ici, nous ne sommes plus à proprement parler au stade des Contacteurs, mais à celui de la première vague de colons d'une planète, qui comme toutes les premières vagues de colons doit défricher le terrain et constater si l'adaptation à une nouvelle terre est possible. Lorsqu'Akrèn arrive, elle comprend que l'implantation de Lanmeur n'en a plus pour très longtemps et elle se tourne vers les indigènes pour l'aider. Il s'ensuit une expédition vers cette cité des glaces que je situerai pour l'ambiance quelque part entre Jack London pour l'ambiance chiens de traîneaux et froid mordant et H.P. Lovecraft pour le côté ancienne cité étrange et flippante. Que vont-ils y découvrir ? Vous le saurez en le lisant…

Terminons avec la troisième roman de ce tome : Mille fois mille fleuves.

Changement de décor avec un monde centré sur de longs fleuves et où une jeune femme doit devenir durant une année l'épouse d'un fleuve. Mais son voyage vers la Cité Secrète et sa rencontre avec les hommes-oiseaux va changer à tout jamais sa vie. Ici les hommes de Lanmeur sont considérés comme des hommes-oiseaux tombés du ciel, et comme dans les histoires précédentes les visiteurs et les autochtones doivent apprendre à s'apprivoiser mutuellement. J'ai également adoré cette histoire (pour changer), car Ynis est un très beau personnage féminin dans toute sa complexité, tiraillée entre ses désirs et ses devoirs. La manière dont est perçu le fleuve, tel un être vivant à par entière est très intéressante, on sent comment d'anciens peuples pouvaient aimer un fleuve qui était pour eux source de vie.

Vous pensiez en avoir fini ? Désolé je vous garde encore un peu pour vous parler un petit peu des personnages féminins en général. Car ici Christian Léourier réussit le tour de force de nous dépeindre des personnages féminins très convaincants et complexes. Au point que j'ai parfois oublié que c'était un homme qui écrivait. Donc Lanmeur n'est pas juste un bon cycle de planet-opera avec des mondes fabuleux à découvrir, c'est aussi un cycle de romans psychologiques qui vaut le détour (comme la plupart des livres de SFF on est d'accord, mais je tenais à le rappeler pour ceux qui ne sont pas habitués au genre).

Un mini-paragraphe sur les nombreuses références mythologiques qui personnellement me ravissent au plus haut point. Certains auront d'ailleurs déjà saisi une référence dans ce billet avec le léthé. L'auteur explique d'ailleurs avant chaque récit quelle a été son idée de départ et celle-ci prend souvent sa source dans d'anciennes légendes.

D'ailleurs, en attendant la semaine prochaine et le billet sur le tome 2, vous allez méditer sur cette phrase tirée du Kalevala et citée dans Ti-Harnog : « Semblable à toi, très différent… »

Juste le temps de vous parler des appendices et je vous libère. On y trouve d'abord des poèmes et des chansons qui complètent Ti-Harnog et que je recommande aux amateurs du genre car elles sont très belles, on aurait envie de les chanter si seulement on en connaissait l'air… L'interview sera particulièrement intéressante pour les amateurs du genre qui y trouveront beaucoup de réponses à leurs questions. Il y a ainsi une phrase qui n'a probablement intéressé que moi sur le fait que J'ai Lu recyclait des diapos achetés aux USA pour illustrer ses couvertures, c'est peut-être un détail pour vous, mais quand comme moi on a grandi aux côtés d'une bibliothèque rempli de J'ai Lu Science-Fiction (dont les livres de Léourier), ça veut dire beaucoup.
Lien : http://arieste.wordpress.com..
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Après avoir lu le quart de couverture, je m'attendais à plonger dans un grand space-opera du type Rama (Arthur C. Clarke). Que neni.
Cette première intégrale comprend 3 romans :

Ti-Harnog (thème : le changement)
L'homme qui tua l'hivers (thème : la mort)
Mille fois mille fleuves (thème : l'amour)

Chaque volume est assez court : environs 130 pages en moyenne par roman. Chaque récit peut se lire indépendamment des autres, car les personnages y sont chaque fois différents de même que la planète sur laquelle se déroule l'histoire. le lien ? Lanmeur et ses « Contacteurs« .

C'est donc complètement à côté de mes pompes que j'entame la lecture de Ti-Harnog, premier roman de cet intégrale. A côté de mes pompes car je m'attendais à plus de SF. Hors me voici auprès d'un type qui vient d'une planète que l'on devine très évoluée d'un point de vue technologique, mais qui évolue sur une planète dont la population en est restée à un stade proche de notre ère médiévale. le tout enrobé de croyances et d'une certaine forme de magie qui n'est que suggérée.
La science-fiction est bien présente, évidemment. Mais elle reste en arrière plan face à l'ampleur de ce qui se déroule sous nos yeux.

J'ai donc été plutôt secouée par cette approche inattendue. N'en déplaise aux fans absolus, je n'ai que peu accroché à Ti-Harnog et c'est probablement pour la raison que je viens de citer. Encore que certains passages m'ont beaucoup fait penser au cycle du Guerrier de Mars, de M. Moorcock (une horreur absolue). Il y a aussi cette histoire d'hommes qui naissent femmes avant de se transformer en mâles à partir d'un certain âge… l'idée de base n'est pas mauvaise mais a eu beaucoup de mal à se frotter à ma tolérance du plausible.

Mais pour les deux tomes suivants, je savais à quoi m'attendre. J'étais déjà dans le bain. Ces mondes-là m'ont bien plus parlé que Ti-Harnog. Il est difficile de les décrire sans faire de spoiler, je ne m'y attellerai donc pas. Et puis d'autres l'ont fait mieux que moi.

Chronique complète et lien vers une interview sur La Magie des Mots
Lien : http://lamagiedesmots.be/cyc..
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