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Critique de Sofiert


L'engouement pour les biographies de femmes célèbres en BD permet cette fois de découvrir l'histoire et les travaux de Maria Montessori.
Comme indiqué sur la 4ème de couverture, tout le monde a entendu parler de la pédagogue et de ses écoles, mais cette BD va permettre de découvrir son parcours et ses ambitions pour les enfants.
On apprendra d' abord qu'elle fut la 5ème femme admise comme médecin en Italie en 1896. Ainsi la BD ouvre d'emblée le volet féministe, en mettant en scène la discrimination dont elle fut victime durant ses études. Ce volet sera ouvert à nouveau lorsqu'elle représentera la délégation feministe italienne en 1899 à Londres.
Très vite, elle se tourne vers la recherche en psychiatrie et rencontre le professeur Montesano qui sera son grand amour et le père de son enfant.
Mère célibataire, elle devra mettre son enfant en nourrice à la campagne pour poursuivre sa carrière. Les auteurs évoquent vaguement la mère de Montesano qui s'oppose au mariage pour justifier ce célibat.

Ensuite, elle devient directrice de l'école d'Etat d'orthophrénie. Dans cette école, elle va travailler avec des enfants déficients qualifiés de « fous » ou de « débiles ». Au fil du temps, Maria Montessori se rend compte que ces enfants apprennent comme tous les enfants.Elle découvre que l'enfant est conditionné par son environnement, et commence un travail appuyé pour que celui-ci soit adapté au psychisme de l'enfant, et qu'il favorise le développement de ses sens. En même temps, elle élabore des jeux et du mobilier adaptés aux besoins des enfants.
Les auteurs énoncent avec sérieux les principes de Maria Montessori en la citant et en se référant à des auteurs qui l'ont influencée.
Ainsi l'idée suivante : " Sans discipline point de liberté, mais un abandon de l'enfant. Sans liberté point de discipline, que de la soumission. Enlève une notion de ce concept, et tu as alors un être aliéné. Mets les deux et tu as un être libre."
Cette idée, plusieurs fois reprise, est fondamentale pour la compréhension de cette pédagogie que certains ont parfois simplifiée ou dévoyée. Il en fut ainsi dans l'Italie de Mussolini qui détourna la méthode Montessori pour fabriquer des enfants obéissants.

On connaît moins Maria Montessori comme pacifiste. Et pourtant, l'objectif de la création de la " Ligue internationale pour l'Education nouvelle", fondée en 1921 avec d'autres pédagogues comme Piaget, est bien de bâtir la paix en eduquant les enfants. Elle déclarera à plusieurs reprises que la seule arme pour combattre les guerres est l'Education. Son amitié pour Gandhi et son amour pour l'Inde participent de cette volonté.

En 3 chapitres fournis, les auteurs développent le portrait d'une militante et d'une combattante, sur le registre de l'intime mais surtout sur celui du contexte historique et politique . le graphisme est agréable, parfois agrémenté de sépia coloré et l'alternance des plans permet d'echapper à la monotonie.
Cependant on reste dans le registre classique de la BD documentaire, avec des vignettes un peu trop sages et bien ordonnées et un dessin réaliste mais peu inspiré.
Merci à Masse critique de Babelio et aux Editions Marabulles pour l'envoi de ce roman graphique.
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