Il y a plus d'un siècle, grâce à ses principes novateurs, Maria Montessori bouleversait la pédagogie. Écoutez la donner les secrets de sa méthode dans une archive de 1949.
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Établir la Paix durablement est le travail de l’éducation. La politique ne peut qu’éviter la Guerre.
L'enfant n'est pas un vase que l'on remplit mais une source que l'on laisse jaillir.
On pourrait comparer la vie de l'homme aux trois étapes de la vie du Christ : d'abord le Bambino, miraculeux et sublime, c'est l'époque de la « sensibilité créatrice », de la construction mentale, si intense en activités qu'il y faut déposer toutes les semences de culture.
Vient ensuite l'époque de l'adolescence époque des révélations intérieures, des sensibilités sociales. C'est celle où le Christ, adolescent, est venu discuter avec les Docteurs, oublieux de sa propre famille ; Il ne parle pas comme un écolier, mais comme un Maître éblouissant. Et puis, Il se consacre aux travaux manuels, et exerce un métier.
Enfin, vient l'Homme, qui se prépare à sa mission dans le monde. Et que fait-Il pour se préparer? Il affronte le diable et le vainc. C'est la préparation. L'homme a la force de connaître et d'affronter les dangers, les tentations du monde pour s'aguerrir et pour vaincre. Au sens littéral, les tentations de vaincre sont celles de l'Evangile : la tentation de la possession et la tentation du pouvoir. Il existe en l'homme quelque chose qui est au-dessus des tentations ; il peut comprendre le seul moyen de créer un monde purifié, puissant et riche : savoir vaincre individuellement la tentation de la possession et du pouvoir.
C'est la voie de son règne. Mais, pour la trouver par l'éducation, il faut se tourner vers l'Enfant, et le considérer sous un autre aspect.
La nature devait constituer l'intérêt prépondérant chez l'enfant jusqu'a 12 ans ; après douze ans, il nous faut développer chez lui le sentiment de la société qui doit contribuer à amener plus de cormpréhension entre les hommes et, par suite, plus d'amour. Développons dans ce but l'admiration et la compréhension du travail et de la vie de l'homme. Forçons sur les travaux pratiques (avec la terre, les gaz, etc..), Faisons participer l'enfant à quelque travail social ; aidons-le intellectuellement, par les études, à pénétrer le travail de l'homme dans la société, afin de développer chez lui cette compréhension humaine et cette solidarité quí manquent tant aujourd'hui.
Quand la morale apportera aux générations futures le sentiment d'attachement non plus seulement à la patrie, mais à l'humanité entière, la base de l'amour et de la paix sera construite.
II faut donc que les enfants acquièrent une expérience personnelle en achetant eux-mêmes des objets, et qu'ils se rendent compte de ce qu'ils peuvent acheter avec l'unité de monnaie de leur pays.
Ainsi, que peut-on acheter avec 1 franc ? Et quand j'ai acheté pour 1 franc de papier chez le papetier, mon franc n'a pas disparu. Il achètera encore des objets qui valent chaque fois 1 franc. C'est toujours le même franc qui passe de main en main, apportant chaque fois à quelqu'un ce dont il avait besoin. Pour combien de marchandises a pu acheter un franc frappé il ya cinquante ans ? L'argent que nous manions ainsi est toujours le résultat du travail des hommes; il doit toujours rester un moyen.
Or, il s'agit bien, dans le scoutisme, d'une réunion d'enfants qui ont sollicité leur adhésion à cette société ; et cette société se propose, avant tout, un but moral ; celui, par exemple, de défendre les faibles, et de se maintenir à un certain niveau moral ; ici, l'enfant peut promettre ou refuser ; aucun maître ne l'oblige à entrer dans cette société ; mais c'est de propre chef quil doit obéir à des principes s'il veut en faire partie. Et le fait de se trouver ainsi, réunis entre individus qui ont librement accepté les principes d'une société, constitue un attrait pour cette société dont les limites ne sont plus les murs d'une pièce, mais seulement des limites d'ordre moral.
Les scouts se donnent donc une règle de vie dont la difficulté et la dureté dépassent ce que I'on aurait cru possible d'être supporté par des enfants de cet âge. Ainsi, les longues promenades, les nuits en plein air, la responsabilité de se propres actions, le feu, les camps, etc... représentent autant d'efforts collectifs. Le principe moral qui se trouve à la base nécessite une adhésion de l'individu : c'est l'adhésion de I'individu à la société. Et c'est là l'essentiel.
Autour de l'enfant qui a besoin de voir les choses pour lourde et les comprendre, règne une atmosphère déprimante, due à la sous-estimation de l'adulte pour son intelligence. La puissance de l'intelligence enfantine reste insoupçonnée. Ce que nous souhaitons, nous à qui l'enfant a révélé à cette puissance d'intelligence, c'est de reprendre la véritable idée de Comenius, en apportant aux enfants le Monde lui-même.
Quand l'enfant sort, c'est bien le Monde lui-même qui s'offre à lui. Au lieu de fabriquer des objets qui représentent des idées et de les enfermer dans une armoire, faisons sortir l'enfant; montrons-lui les choses dans leur réalité.
L'adulte est pour lui un objet particulier d'amour. [...] L'adulte passe à côté de cet amour mystique sans s'en apercevoir. Et ce petit être qui nous aime grandira et disparaîtra. Qui donc nous aimera jamais comme lui.
Considérer l'école comme un endroit où l'on débite l'instruction, c'est un point de vue; mais considérer l'école comme une préparation à la vie, c'en est un autre. Et dans ce dernier cas, l'cole doit satisfaire à tous les besoins de la vie.
Une éducation qui consiste à corriger l'enfant, ou à lui faire accepter la suppression de ce qui constitue véritablement son existence, est une éducation qui pousse l'enfant vers une anomalie.
Aussi, le scoutisme qui, en dehors de l'ecole, a apporté aux enfants une vie organisée, nous a toujours paru intéressant.
Puisque l'esprit humain est mathématique et philosophique, cherchons dans les proportions raisonnables à tourner l'esprít de l'enfant vers la mathématique et la philosophie.
Voici donc un principe essentiel de l'éducation : enseigner les détails, c'est apporter la confusion ; établir la relation entre les choses, c'est apporter la connaissance.