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Critique de lacerisaie


Cette fois c'est fait, j'ai lu "le carnet d'or". Des jours, des semaines qu'il accompagne mes moments lecture. Pas n'importe lesquels, les rigoureux, les concentrés. Et je reste perplexe. Que dire de ce roman de plus de 600 pages dense, foisonnant et exigeant?
Ai-je aimé? Oui, aucune hésitation. Et pourtant il y a eu des interruptions, d'autres romans se sont intercalés, pauses nécessaires, respirations. Mais il y a eu aussi les jours d'immersion, les longs partages, la connivence, la jubilation et tout ces moments sans lecture mais avec dans la tête des réflexions, des questions. En fait je crois que je suis surtout admirative.


Je suis bluffée par ce portrait de femme dans l'Angleterre des années 50 qui nous propose une multiplicité de thématiques politiques et sociales ancrées dans le contexte historique de l'aprè guerre.
Anna écrivaine vit à Londres, elle élève seule sa fille. Indépendante, engagée, elle a soif de liberté. Elle est en plein bouleversement comme l'est la société dans laquelle elle est plongée. Anna écrit, Anna questionne le monde, remet en cause le communisme auquel elle adhère, Anna vit sa sexualité de manière assumée et libre, Anna aime, Anna perd la raison.


Mais surtout je suis bluffée par ce travail de construction, cette réflexion sur la fiction, l'écriture. le carnet d'or est un récit fragmenté qui par petites touches construit une réalité, un portrait sensible et profond d'une femme, d'une époque, d'une societé. le roman se structure en différents écrits:
un roman "femmes libres" scindé en cinq parties entrecoupées de carnets: "un noir qui concernera Anna Wulf l'écrivain, un rouge pour la politique, un jaune où j'écrirai des histoires à partir de mon expérience et un bleu où j'essaierai de tenir mon journal".
Textes multiples, écritures multiples: récits, dialogues, pensées, analyses, descriptions, notes qui s'entrelacent, se répondent, se questionnent. Anna (Doris Lessing ?) aborde la politique, le racisme, les relations parents/enfant, la sexualité, les relations, homme/ femme, la folie...
Cette forme interrroge le travail de l'écrivain. D'une réalité, d'une expérience à la fiction par le travail d'écriture. Comment rendre compte de la complexité du réel et de l'être humain sans fragmenter, sans compartimenter? Comment ne pas trahir ce réel, ne pas le rendre fade?

Il faudrait plusieurs lecture pour être sûre de ne pas trahir, pour construire une analyse. Ces quelques phrases sont mon ressenti immédiat, sans trop de recul. Tentez l'expérience, c'est rude mais impressionnant!

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