>
Critique de Kirzy
Spécimen : enfant maintenu en gestation artificielle pendant quinze années, un virus malformant l'utérus empêchant les femmes de mener à bien leur grossesse . Donne naissance à un membre actif et productif de la Communauté qu'il intègre, prêt à se battre pour affronter l'ennemi invisible au-delà des frontières. Mathilde, 20 ans, est l'une de ces premiers spécimens. Elle s'occupe des futures générations qui grandissent au Centre de gestation. Lorsqu'une panne dans le programme compromet la viabilité de certains spécimens, Mathilde cherche à tout prix le moyen de sauver ceux qui sont menacés. Ce qu'elle découvre remet en question tout ce qu'on lui a toujours inculqué. Désormais, elle n'a plus qu'un choix : se taire ou combattre.
Dans ce roman d'anticipation, Julie de Lestrange reprend les thématique classiques de SF dystopique: eugénisme et manipulations génétiques de type post-humanisme / humain augmenté dans le cadre d'une science dévoyée instrumentalisée ; totalitarisme et désinformation de populations conditionnées pour garantir la continuité d'un système politique bâti sur le mensonge ; collapsologie et catastrophes climatiques faisant basculer l'humanité dans un chaos. Mais l'auteure ne se contente pas de remâcher du Aldous Huxley ou du George Orwell. Elle est parvenue à élaborer un ingénieux scénario syncrétique, accessible à un large public, à l'efficacité narrative qui n'a rien à envier à la série Hunger games en brassant d'autres thèmes autour de la quête de soi, de l'amitié, de la famille et de l'amour.
La première partie plante avec clarté le décor de la Communauté et introduit le personnage de Mathilde, héroïne attachante, aisément identifiable. Elle est celle dont les yeux se décillent, celle qui va passer de l'aveuglement disciplinée à une rébellion muée en résistance. On ne naît pas humain, on le devient. Et Mathilde le deviendra en sortant de sa Communauté pour se frotter à la réalité du monde qui l'entoure, à commencer par la frontière interdite. Les événements s'accélèrent à partir de la deuxième partie, accompagnés d'un casting bien ficelé ( surtout tous les personnages de la Frontière ou les parents biologiques de l'héroïne ).
Même si on devine l'issu de certaines péripéties, même s'il y a parfois quelques raccourcis psychologiques qui permettent de faire avancer le récit ( l'évolution psychique de Mathilde, son, passage à l'action et sa transformation en résistante coriace sont un poil rapides ) , on est happé par la vivacité de la narration qui s'appuie sur un sens du détail très immersif. Décors naturels et urbains sont particulièrement bien décrits, tout comme les objets technologiques qui entourent les personnages ( comme cet ondophone, sorte de téléphone greffé au poignet, contenant une puce qui enregistre le moindre acte de la vie de son propriétaire ). J'ai beaucoup apprécié la touche biblique apocalyptique autour de l'arche du titre ou des prénoms de deux personnages clefs ( Noah/ Noé et son père Lamech ).
Un excellent roman initiatique, très divertissant, qui fait réfléchir à la nécessité de rester vigilant afin de ne pas stagner au stade de sujet soumis désinformé, pour au contraire se muer en citoyen responsable et éclairé. Parfaitement accessible à de jeunes lecteurs type lycéens ou à des lecteurs non spécialistes de SF ( c'est mon cas ).
Dans ce roman d'anticipation, Julie de Lestrange reprend les thématique classiques de SF dystopique: eugénisme et manipulations génétiques de type post-humanisme / humain augmenté dans le cadre d'une science dévoyée instrumentalisée ; totalitarisme et désinformation de populations conditionnées pour garantir la continuité d'un système politique bâti sur le mensonge ; collapsologie et catastrophes climatiques faisant basculer l'humanité dans un chaos. Mais l'auteure ne se contente pas de remâcher du Aldous Huxley ou du George Orwell. Elle est parvenue à élaborer un ingénieux scénario syncrétique, accessible à un large public, à l'efficacité narrative qui n'a rien à envier à la série Hunger games en brassant d'autres thèmes autour de la quête de soi, de l'amitié, de la famille et de l'amour.
La première partie plante avec clarté le décor de la Communauté et introduit le personnage de Mathilde, héroïne attachante, aisément identifiable. Elle est celle dont les yeux se décillent, celle qui va passer de l'aveuglement disciplinée à une rébellion muée en résistance. On ne naît pas humain, on le devient. Et Mathilde le deviendra en sortant de sa Communauté pour se frotter à la réalité du monde qui l'entoure, à commencer par la frontière interdite. Les événements s'accélèrent à partir de la deuxième partie, accompagnés d'un casting bien ficelé ( surtout tous les personnages de la Frontière ou les parents biologiques de l'héroïne ).
Même si on devine l'issu de certaines péripéties, même s'il y a parfois quelques raccourcis psychologiques qui permettent de faire avancer le récit ( l'évolution psychique de Mathilde, son, passage à l'action et sa transformation en résistante coriace sont un poil rapides ) , on est happé par la vivacité de la narration qui s'appuie sur un sens du détail très immersif. Décors naturels et urbains sont particulièrement bien décrits, tout comme les objets technologiques qui entourent les personnages ( comme cet ondophone, sorte de téléphone greffé au poignet, contenant une puce qui enregistre le moindre acte de la vie de son propriétaire ). J'ai beaucoup apprécié la touche biblique apocalyptique autour de l'arche du titre ou des prénoms de deux personnages clefs ( Noah/ Noé et son père Lamech ).
Un excellent roman initiatique, très divertissant, qui fait réfléchir à la nécessité de rester vigilant afin de ne pas stagner au stade de sujet soumis désinformé, pour au contraire se muer en citoyen responsable et éclairé. Parfaitement accessible à de jeunes lecteurs type lycéens ou à des lecteurs non spécialistes de SF ( c'est mon cas ).
