AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Continental films : Cinéma français sous contrôle allemand (6)

Les cas d'Arletty et de Mireille Balin relevaient plus de la "collaboration horizontale", que d'une quelconque collaboration artistique. Arletty affirme haut et fort avoir toujours refusé de participer à un film Continental. Elle donne d'ailleurs la liste des films qu'elle a refusés: "Pendant l'Occupation, j'ai refusé de tourner de nombreux films de la Continental (Le Dernier des Six, Vingt-cinq ans de bonheur, Les Evadés de l'an 4000 et L'Affaire des poisons...), films qui m'auraient rapporté trois ou quatre millions. (...) J'ai refusé la proposition d'Otto Abetz de quitter Paris pour Baden-Baden. Je lui ai répondu que je préférais Paris-Paris à Baden-Baden, mon affaire étant purement sentimentale et n'ayant rien de commun avec les événements politiques."
Si l'aventure d'Arletty avec Hans Jürgen Soehring est bien documentée, en revanche le destin de Mireille Balin est toujours entouré d'un certain mystère. On raconte qu'elle aurait été arrêtée près de la frontière italienne le 28 septembre 1944 avec son amant, un officier allemand. Puis on mentionne qu'elle aurait été violée et son amant assassiné. Un rapport des Renseignements généraux du 9 novembre 1945 nous raconte une toute autre histoire.
Commenter  J’apprécie          365
En plus d'un documentaire, les séances sont également pourvues d'une bande d'actualités. Le public ne semble guère goûter la propagande qui lui est servie si on en croit cette note des Renseignements généraux: "Au cours du passage d'un film d'actualités, dans le cinéma Marbeuf à Paris, représentant les bombardements de Londres, des murmures de protestation fusèrent dans la salle. Par contre, des applaudissements se firent entendre au moment où l'on passait les résultats des raids de la R.A.F sur Berlin." Seulement les démonstrations du public n'enchantent pas les occupants qui vont leur faire comprendre tout de suite ce qui est interdit: "A la sortie du cinéma, les états-civils des spectateurs furent relevés par des fonctionnaires de police allemande et la salle fut fermée par les autorités d'Occupation. "
Commenter  J’apprécie          282
(A propos du roman de Simenon, Signé Picpus)

Le roman est adapté par Jean-Paul Le Chanois, qui doit tailler sur mesure le rôle du commissaire Maigret pour son interprète Albert Préjean, qu'on n'attendait pas dans le personnage. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Georges Simenon a beaucoup apprécié le travail de Le Chanois et lui a même écrit une lettre pour le remercier. En tant que résistant de la première heure, le scénariste prend plaisir à inclure des dialogues à double sens: "J'ai mis contre la police le maximum de choses dans mon dialogue, sans outrepasser les bornes permises, mais suffisamment pour avoir marqué le coup. Je me suis amusé à faire la chose suivante: d'avoir une chatte que j'avais appelée Déa, de façon à pouvoir dire à un moment donné: "Déa est crevée." (Marcel Déat, collaborateur notoire) Ce sont des plaisanteries innocentes qui nous faisaient plaisir." Par contre, la censure ne laisse pas passer une scène où un serveur amène une bouteille de vin en disant: "1918...Une bonne année!"
Commenter  J’apprécie          220
Dès son arrivée à Paris, Alfred Greven n'a qu'un seul but: contrôler l'industrie du cinéma français du point de vue économique et artistique . Le recrutement des metteurs en scène et des stars du cinéma français pour la Continental Films n'est que la partie visible et médiatique de son activité. Il a un plan extrêmement ambitieux: créer une société verticalement intégrée qui comprendra non seulement la production de films, mais aussi l'acquisition de studios, le tirage des copies dans son laboratoire, et la distribution des films dans son propre circuit de salles, sans oublier la distribution à l'étranger.
Bien entendu, cette activité ne fait pas l'objet de la moindre publicité dans la presse. Greven fait cela en toute discrétion, en utilisant des hommes de paille de nationalité française et espagnole pour ne pas ébruiter les transactions. (...)
Greven rachète ainsi avec ses collaborateurs plusieurs circuits de salles et créé la Société de gestion et d'exploitation de cinémas (SOGEC) le 1er novembre 1940. (...) Lors de l"'aryanisation " des biens, le producteur rachète ainsi le circuit Siritzky qui comprend grand nombre de salles parisiennes, ainsi qu'au Havre, à Bordeaux, Toulouse, Nancy et Lyon. Il acquiert par la suite également le circuit Bel, composé de douze salles dans le Midi de la France.
Commenter  J’apprécie          210
A propos de l'Epuration et de Pierre Fresnay (lettre du directeur de théâtre et résistant Edouard Bourdet)

Il a toujours refusé de collaborer avec les organismes de la propagande ennemie, tels que Radio-Paris et n'a entretenu aucune relation avec des Allemands. Je suis en mesure d'apporter à cet égard un témoignage personnel. Comme je lui demandais en mars dernier, s'il pouvait m'aider dans les démarches que je tentais à l'égard de mon fils, Claude Bourdet, arrêté par la Gestapo, il ne me marchanda pas son concours et entre autres choses, il écrivit à un certain Dr Knochen, chef de la Gestapo de Paris, une lettre qui devait lui être portée par un industriel français qui avait été son camarade de collège. A cette occasion, Pierre Fresnay me fit cette déclaration: " C'est la première, et j'espère bien, la dernière exception que je fais à la règle que je m'étais fixée de n'avoir jamais de rapport avec un Allemand. Je suis heureux que ce soit en faveur de votre fils."
Commenter  J’apprécie          180
En découvrant le film "Caprices", Goebbels écrit : " C'est l'un des rares films français qui correspondent à notre critère de qualité. Il est amusant d'observer qu'il a fallu que les Allemands viennent à Paris pour donner un visage au cinéma français."
On se demande quelle aurait été sa réaction si il avait su que le scénario et le découpage étaient l'oeuvre d'un scénariste et d'un metteur en scène juifs.
Commenter  J’apprécie          171



    Autres livres de Christine Leteux (1) Voir plus

    Lecteurs (30) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Livres et Films

    Quel livre a inspiré le film "La piel que habito" de Pedro Almodovar ?

    'Double peau'
    'La mygale'
    'La mue du serpent'
    'Peau à peau'

    10 questions
    7096 lecteurs ont répondu
    Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}