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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai une mauvaise manie quand je lis des essais féministe ; je coche les cases dans lesquelles je me reconnais tout en acceptant ce qui est écrit comme vérité. Ça avait commencé avec la bd Les Crocodiles, de Mathieu Thomas aux éditions @lelombard (que je te recommande en passant si jamais t'as pas lu).

À chaque fois le constat est le même, j'ai un sale goût dans la bouche, j'ai grave honte de ce qu'on dégage, de ce qu'on produit en tant que mec, qu'on soit conscient ou ignorant de notre toxicité mascu (mais ça devient hypocrite de pas le ressentir je pense).

Parce que ouais je suis carrément d'accord avec le principe d'On ne naît pas mec, mais ça donne vraiment pas envie d'en devenir un non plus même quand on l'est déjà. L'essai de Daisy Letourneur est brillant d'humour et d'ironie. Et je considère que ce sont deux armes vraiment utiles en matière de pédagogie quand elles sont utilisées à des fins bienveillantes (et c'est le cas ici, + d'espace de parole, de visibilité du genre, des minorités, …).

C'est un essai plus accessible que les premières publications de Mona Chollet, mais aussi un peu plus virulent, rentre-dedans et moins centré sur le féminisme blanc et hétérnormé. L'idée étant que oui si on considère que ce féminisme là permet une déconstruction de la masculinité telle qu'on la connait aujourd'hui, alors bien sûr que cet essai est légitime.

Tant mieux s'il dérange, s'il bouscule, si on s'insurge.

Ça ne servirait pas à grand chose que je m'étale trop. En tant que mec on a souvent tendance à se branler sur ce qu'on vient d'apprendre au détriment de personnes plus compétentes en la matière (et c'est un tort dont je suis pas fier, je le jure).

Si vous voulez un super avis sur ce livre, allez lire celui de @sorciere.misandre , à mon avis ça vous sera difficile de ne pas repasser par votre librairie pour vous procurer cet ouvrage indispensable selon moi (parce que peu importe la maturité on sera jamais foutu d'apprendre par nous-même, vive les manuels !)

Sans déconner c'était maxi !


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J'ai adoré ce formidable petit essai à la fois sarcastique et très réjouissant. L'autrice nous régale de dessins drôles et critiques, de punchlines frappantes et de réflexions très bien menées et documentées, sources à l'appui.
Les sujets évoqués sont très variés et couvrent le spectre des masculinités. On y parle de la construction des genres dans notre société, des inégalités économiques, du patriarcat comme système, de l'impact des normes genrées sur l'éducation, le travail, la famille...
Cette autrice est une femme trans qui a vécu une socialisation dans le genre masculin, puis une transition vers le féminin. Son expérience illustre parfaitement son propos. Elle met en lumière les changements qui lui viennent de l'extérieur. Par exemple, les félicitations envers un père investi disparaissent quand elle devient une sorte de mère comme les autres, qui remplit simplement son rôle...
J'ai adoré son sens de l'humour. Elle nous fait grincer des dents, elle nous fait rire, elle synthétise de nombreux éléments et fait des propositions politiques (par exemple sur le développement de crèches plutôt que l'allongement du congé paternité).
Si vous avez la pop culture mais aussi les clins d'oeil à Simone de Beauvoir, cet essai va vous plaire.
Je mets des extraits en slide. C'est une pépite !
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Même l'homme le plus déconstruit du monde bénéficie du patriarcat"
Une pause dans la fiction pour cet essai féministe sous un autre angle. Ici l'autrice aborde la question des hommes et des masculinités. Un essai facile à lire et à mettre entre toutes les mains, des hommes comme des femmes. Ça parle d'éducation, de nature, de construction sociale, de patriarcat, de virilité, de déconstruction, de violences, de culture du viol.... le tout bien évidemment très sérieusement sourcé.
"150 féminicides par an en France. 213000 victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part des conjoints des femmes. L'amour des hommes est plus dangereux que la misandrie des femmes".
Y'a encore du boulot....
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Dans ce « petit traité féministe sur les masculinités », Daisy Letourneur nous explique clairement – et avec humour – en quoi On ne naît pas mec.

La meilleure méthode pour vous recommander de lire ce livre, c'est de vous présenter son sommaire (swipez !).

J'aime les productions de la collection Zones, j'aime ces sujets et j'aime particulièrement la manière dont ces enjeux essentiels et complexes nous paraissent beaucoup plus clairs sous la plume de Daisy Letourneur. Elle accompagne son propos de dessins – hilarants – et, comble de l'universalisme bookstagramien, sa plume est d'une fluidité agréable ! Ça nous parle, ça se lit facilement, rapidement, c'est drôle, incisif : à lire +++++
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D'aucun penseront peut-être : encore un livre sur la masculinité, écrit par une femme qui plus est, qui va accuser les hommes d'être responsables de tous les maux de la terre. Daisy Letourneur, femme trans, militante féministe, n'est certes pas tendre avec les hommes. le propos est direct et musclé. L'auteure est en quelque sorte une révolutionnaire du genre : la prise de conscience des hommes ne suffit pas, ce qu'il faut c'est mettre à bas le patriarcat qui perdure et profite même aux hommes pourtant bien intentionnés. Elle dynamite au passage quelques concepts très en vogue : elle ne croit pas plus à l'idée de « masculinité toxique » qu'à la figure du « gentil garçon ». Mais qui a dit que, pour aborder ces thèmes, le discours devait forcément être sentencieux et austère ? Daisy Letourneur évoque avec beaucoup d'humour des questions qui ne prêtent pourtant guère à rire, et les illustrations qui agrémentent le livre sont assez drôles. J'ai regretté que parfois, cela manque de nuance, et que l'auteure mette un peu pêle-mêle tous les hommes dans le même panier. N'y a-t-il point de planche de salut pour les hommes bien intentionnés ? Sommes-nous tous immatures, insensibles, et victimes de l'injonction à la virilité qui pèse sur nous ? Une lecture qui interpelle, dérange, sans être moralisateur ni prétendre offrir une recette miracle.
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Ce livre est un essai, mais n'a pas grand chose d'académique. D'abord, parce que l'autrice n'a pas la formation adéquate et surtout car le livre se lit un peu comme un blog, rien de plus naturel puisqu'il est écrit par l'autrice du blog La Mecxpliqueuse et qu'il en est l'aboutissement.

Ainsi, Daisy Letourneur a gardé un phrasé drôle pour des sujets importants, un ton même franchement hilarant ! le livre est moins sur la transition (pourquoi/comment/le chemin, etc) que sur les différences sociales entre le fait d'être considéré homme ou femme dans l'espace public/médiatique, etc. Par exemple, elle raconte qu'avant sa transition, quand elle a créé le blog « le Mecxpliqueur » – qui était donc le blog féministe d'une personne assignée homme -, elle était beaucoup plus invitée sur les plateaux télés contrairement à après sa transition et donc visiblement concernée. Enfin bon, on est plutôt sur un état des lieux vraiment drôle (je l'ai déjà dit ?) et assez éclairant (mais pas avec de grandes révélations) sur notre société. C'est somme toute, une lecture plaisante et bien écrite qui se lit vite et qui n'agressera pas les curieux qui ont peur de changer de genre en lisant trois phrases !

Daisy Letourneur le dit : elle sait que son lectorat va être féminin. En tant que femme, ça nous parle et ça nous rassure de voir qu'on n'est pas seule à se rendre compte qu'on se fait marcher sur la gueule par tout un système (encore plus si on est handie ou racisée.) Mais Daisy, elle a possédé le male gaze pendant des années, elle a évolué dans la société en tant qu'homme blanc cis hétéro (le quatuor gagnant) à un moment de sa vie. Cela lui a donc permis de tirer les conclusions qui constituent ce livre (avec humour, je le redis, mais c'est vraiment super drôle comme livre, il y a même des petits dessins sarcastiques, on adore !) C'est un peu comme si elle avait oeuvré de « l'autre côté du miroir » en caméra caché, on est finalement plus sur une étude de terrain journalistique qu'un essai.
C'est donc une drôle de bête que ce bouquin entre l'essai et le témoignage : de formation journalistique, tout est chiffré, sourcé, revérifié… Ce qui n'arrange pas notre wish-list de livres.

Mais voilà, pour peu qu'on ait déjà lu deux ou trois livres féministes, on apprend assez peu de choses, c'est pourquoi Daisy Letourneur aimerait bien un lectorat masculin. Parce qu'elle sait leur parler, qu'elle a évolué dans « leur gang » a un moment donné, et qu'elle a des conseils à leur donner. Des conseils ? Non, pas pour transitionner, parce que vraiment c'est la croix et la bannière, on est montré du doigt, traité de monstre, victime de violences et d'agression, etc. Alors non, ce n'est pas un livre de conversion sur la transidentité. En revanche, ce qu'elle aimerait montrer aux hommes (et qu'à défaut, elle montre aux femmes lectorat oblige) : c'est que le genre est performé. On le joue. Tous. On joue a rouler des épaules ou pas, à faire des grands pas ou des petits pas, le genre auquel on s'identifie conditionne notre manière de s'asseoir (ça, je l'avais remarqué ado et j'aime beaucoup en jouer, ça surprend toujours les gens !)

Bref, qu'est ce qu'il nous dit ce livre ? Ce livre il prend le contre pied de ce qui est déjà fait : on étudie les femmes, les minorités, tout ce qui est considéré comme « autre » mais autre par rapport à quoi ? A l'homme blanc cis hétéro. Alors, le postulat de ce livre, pourquoi ne pas regarder de ce côté-ci pour comprendre le monde et notre société ? Et vous verrez, c'est vraiment pas bête !
Lien : https://barauxlettres.wordpr..
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