Citations sur Des jours sans toi (14)
Une femme pour le corps plus que pour le cœur. Cœur fermé d’ailleurs depuis ma séparation avec la mère de Lara. De dispute en dispute, d’indifférence en indifférence, d’éloignement en éloignement, nous avons fini par en tirer la conclusion douloureuse que le divorce était la suite logique de ce naufrage conjugal. Alors nous avons entamé la procédure comme deux vieilles connaissances, prenant rendez-vous ensemble pour les avocats, les conciliations et de multiples contraintes administratives.
Depuis notre séparation, chaque discussion tournait à l’affrontement dont je sortais toujours grand perdant, abandonnant le champ de bataille assez rapidement. D’aucuns me blâmeront d’avoir un comportement lâche, mais j’ignore les raisons pour lesquelles elle s’accroche ainsi au passé alors que notre liaison est terminée depuis plus de dix ans. Pourquoi chaque fois que nous nous croisons, j’ai droit aux sempiternels couplets de ce qu’elle a vécu avec moi et j’en arrive à me demander pourquoi a-t-elle accepté, un jour, de me suivre à la mairie ?
Où es-tu ? Que t'est-il arrivé ? Fais-moi un signe, confirme-moi par n'importe quel moyen que tu n'es pas en danger. L'attente est insupportable. C'est une sensation permanente de vide au creux de mes entrailles. Chaque seconde, je manque de basculer vers une folie démentielle, profonde. Par moments, je tremble sans pouvoir me contrôler. Mon corps devient contre ma volonté, l'objet de l'expression des angoisses et des idées noires qui envahissent ma tête et noient mon imagination sous un déluge de visions sordides. Je suis sur une corde raide et seul l'espoir de te retrouver me permet d'y rester en équilibre. Combien de temps vais-je tenir, en ne sachant pas si tu es morte ou vivante ?
Bien que je veuille me convaincre du contraire, parler de l’amour et des relations sexuelles n’a jamais été simple pour moi.
Pourtant, je ne pouvais guère me prévaloir d’une haute moralité dans ma vie intime, mais le sujet se drapait de l’éducation que j’avais reçue et ce n’était pas peu dire. Certaines facettes de ce vaste domaine avaient d’ailleurs été abordées uniquement entre ma fille et sa mère.
Je n’aime pas voir les gens tristes, ce n’est pas dans ma nature. Alors, j’essaie d’apporter du réconfort. Un café peut redonner le sourire. N’hésitez pas si vous en désirez un autre. Parfois, il arrive même que la personne accepte volontiers une part de tarte aux pommes.
Feuilleter les bouquins me permettra d’avoir le temps d’assimiler que je vais devoir fouiller partout même là où je ne devrais pas mettre mon nez. Je dois me convaincre que c’est peut-être le seul moyen de découvrir un nouveau fil à suivre
Chaque vêtement la met en valeur et la rend encore plus jolie. Je peux le voir dans les yeux brillants des quelques garçons que nous croisons dans les magasins. À chaque fois, mon besoin protecteur et mon instinct de chasseur prennent le dessus. Pour passer le temps sans laisser paraître mon ennui, je cherche quelques endroits idéaux dans les rayons où je pourrais aisément et facilement dissimuler les corps des prétendants qui auraient l’audace de s’approcher trop près d’elle.
Le désespoir me gagne, même si je prends conscience que cette descente dans l’abîme noir des angoisses est due en grande partie à l’absence de sommeil. Je n’ai plus la force de m’y opposer, de m’accrocher. Ma vision se trouble. Ma tête part en avant.
Comme beaucoup de ces habitudes, elles s’insinuent d’une manière sournoise dans le quotidien, s’incrustant jusqu’à devenir impossible à éradiquer. Lutter contre elle demande alors trop d’effort et devant ce combat inégal on capitule pour mettre en place des automatismes. Puis, avec le temps, on en oublie les origines et elles s’insèrent comme une composante à part entière de la vie de tous les jours. Parfois même, elles conduisent un mariage vers le divorce.
Les canons de la beauté sont chronophages.