C’était inutile, sa vie n’était un secret pour personne. Quand on côtoyait tous les jours des collègues, il était illusoire de croire à la possibilité de se préserver de la curiosité des autres. Il arrivait même que votre entourage soit averti d’informations vous concernant avant vous.
Elle avait reporté tout son amour sur l’enfant en lui témoignant une admiration sans bornes. Un sentiment maternel presque fusionnel. Elle l’aimait plus que sa vie, mais avait conscience de la nécessité de le laisser s’éloigner d’elle pour ne pas gâcher leur relation.
Annoncer la mort d’un proche était un moment très pénible, même pour un flic.
On peut raconter des fables à un gamin de cinq ans, mais pas à un petit homme de treize.
Attraper les poissons exigeait de la patience et la maîtrise de soi. C’était une bonne école de vie.
Les paroles de son amant avaient sonné comme un ultimatum. Elle allait devoir, contre toute attente, prendre une décision. Rien que d’y penser, l’angoisse la submergeait et sa gorge se serrait. Comment allait-elle pouvoir tout concilier sans rien briser ? Comment annoncer à son fils que son père était mort avant sa naissance, sujet devenu tabou, et qu’un nouvel homme allait entrer dans sa vie ? Elle redoutait sa réaction par-dessus tout.
Rien n’est pire que la solitude ! Nous ne sommes pas faites pour ça. En tout cas, en ce qui me concerne, je ne pourrais pas dormir seule. J’ai toujours froid aux pieds, et trop besoin qu’on me les réchauffe. Et puis pas que les pieds, d’ailleurs !
Elle détestait par-dessus tout donner des ordres, préférant attendre une initiative de ses collaborateurs. L’autorité était son point faible d’après les évaluations de ses supérieurs ; elle n’avait pas eu accès au grade de commandant. Elle était cependant consciente qu’évoluer désormais dans la hiérarchie impliquerait des aptitudes de management et de gestion du personnel.
La quarantaine commençait à se sentir et les années avaient quelque peu alourdi ses courbes. La silhouette svelte de sa jeunesse, source de fantasmes pour ses collègues de l’école de police, cédait maintenant la place à un truc plus… mûr ! Une manière très poétique de décrire les outrages du temps ! Son ventre avait perdu de sa platitude, affichant un léger renflement auquel les régimes ne pourront plus rien désormais.