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3,06

sur 56 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La vitalité des premières pages fait augurer du pire comme du meilleur. Les dialogues sont trash, et ne permettent aucun doute sur l'âge des personnages, unis par une cause commune : se faire remarquer par leur prestation théâtrale dans le cadre de leurs études. Si le succès escompté n'est pas au rendez vous, le but initial de leur production sera détourné : les trois étudiants vont consacrer leur créativité à la rédaction d'un pamphlet révolutionnaire ! Un malheureux concours de circonstances va considérablement modifier leur projet !

Très original par la forme, le roman fait alterner la narration de l'un des étudiants, des pages qui évoquent des tracts politiques, mais aussi des scènes théâtrales, le lecteur est sans cesse déstabilisé. Mais on ne s'ennuie pas une seconde en suivant les aventures rocambolesques des révolutionnaires en herbe.

Le parti pris du texte polymorphe cache cependant des réflexions muries sur notre mode de vie, qui ressemble fort à une volonté de scier la branche sur laquelle on est assis.

Mes réticences initiales ont vite été vaincues par les surprises et le rythme de ce roman très atypique.

384 pages Notabilia 17 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Comment parler de ce roman qui est impossible à étiqueter !?
A partir d'une trame éventuellement vraisemblable,à savoir la création d'un collectif révolutionnaire par des étudiants en théâtre en quête de reconnaissance et de sens à leur vie, Eden Levin nous embarque dans une histoire sans dessus dessous. le scénario de départ ne semble être que le prétexte à élucubrations et digressions sur le système capitaliste et ses aberrations, tout ceci dans un langage qui passe de la vulgarité à de grandes réflexions intellectuelles. Les ruptures de style empêchent toute fluidité dans la lecture ce qui est évidemment volontaire, tout plutôt que la banalité !
Ce procédé m'a donné l'impression de visionner des courts métrages dont certains décrivent des scènes apocalyptiques, d'autres surréalistes,d'autres absurdes. J'ai beaucoup aimé la façon dont très souvent,le décors se fond avec le vivant au point t d'annihiler la frontière entre les matériaux et l'humain.
L'auteur joue de l'autoderision comme de l'humour sarcastique et m'a accrochée à son récit à mon propre étonnement.
L'adjectif qui me vient à l'esprit pour conclure sur la nature de ce roman est " psychédélique "...Un petit voyage qui m'a entraînée bien loin de mes sentiers habituels et qui a su titiller mes neurones !
J'en remercie Babelio ainsi que les éditions Notab/Liam que je ne connaissais pas jusqu'à ce Jeudi!
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Voici un livre bien étrange mais inoubliable. Pas tant par l'histoire qui sert de fil conducteur : des jeunes qui décident de former un groupe révolutionnaire "Jeudi", notamment parce qu'ils se réunissent le jeudi. Mais tout va déraper alors même qu'ils sont pas vraiment prêts à la lutte. Surtout, ce sont les idées qu'il véhicule ce premier roman, très fortes (le moment sur le changement en particulier) : si les actions de ce jeune groupe ne sont pas encore calibrées, en revanche les réflexions sur notre monde moderne remuent, les phrases claquent, c'est même plutôt énormes pour une jeune tête (mais on le sait déjà, le changement, non pas les réformes, viendront de la jeunesse, et les gouvernements feraient bien de s'en méfier). Ce n'est pas un livre commun, du coup j'adhère, j'adore
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Si 'on s'attend à un déroulement classique on constate rapidement qu'on a tout faux.
On découvre le mélange des genres : roman, extraits d'articles de journaux, de publicités, théâtre ...
On va des considérations sur la valeur de ce que doit être l'individu, sur les relations amicales du collectif : "il vaut mieux nous que je quand c'est face à tous",
et, plus sérieusement sur l'origine du capitalisme et sa dénonciation, excellente.
J'ai interprété ces ruptures comme un exercice de style, un désir de casser le classique.
Une forme de révolution non sanglante contrairement aux affrontements qui suivent.
Et si l'humain était l'ultime maillon de la destruction finale ?

Ce qui est certain, c'est que j'avais du mal à me séparer de ce texte dont j'ai particulièrement apprécié le travail d'écriture.
Un coup de maître pour un coup d'essai ?

Merci aux éditions NOTABILIA dont j'avais déjà lu quelques ouvrages et à Babelio notre cher intermédiaire.

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Livre inclassable qui utilise tous les types d'écrits : le sketch de théâtre, l'essai, la presse et le roman avec intrigue et personnages.
Trois jeunes étudiants, bientôt quatre, se rencontrent tous les jeudis pour monter un collectif théâtre. Quand Elena publie un livre révolutionnaire signé "collectif jeudi", les ennuis commencent. Aux prises avec un autre groupe révolutionnaire violent, ils sont obligés de se défendre et de prendre les armes. le récit vire au jeu vidéo avec beaucoup de morts et finit en une apothéose de feu.
Agacée d'abord par le côté vulgaire des dialogues et l'écriture inclusive, j'ai ensuite été surprise par les changements de style et les réflexions de l'auteur puis conquise par les critiques de notre société consumériste . J'ai enfin compris pourquoi il faut brûler les voitures.
Une lecture dérangeante qui ne manque pas d'humour et qui interroge sur notre passivité !
Merci beaucoup à babelio et aux éditions Notabilia que je vais explorer pour d'autres lectures.
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Au début de ce livre, jme suis dit bon, ok, ça va être assez déjanté et ce sera divertissant. C'est bien. Mais bon, je ne serai sans doûte pas transcendée.
Grosse erreur !
Ce livre, il parle fort fort fort d'engagement politique, il parle du collectif (Jeudi, étant le nom du collectif dans cette histoire), de comment l'on crée l'union, la fusion, comment c'est inconçevable d'imaginer la vie sans le groupe, sans ta meute.
C'est très inspirant, et la surprise de voir ce livre évolué est assez agréable, on évolue avec, on se sent changé à la fin, et ça, c'est bien
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Ah waouh : Jeudi, c'est une sacrée expérience.
Dans ce roman atypique qui ne s'interdit rien, tant sur la forme que sur le fond, on suit l'éponyme collectif de théâtre monté par des étudiants parisiens qui se définissent un objectif commun : générer et mener LA révolution. Rien que ça. On va vite le voir, le “pourquoi” de la chose est bien mieux défini que le “comment”. Et quand leur route croise celle d'un autre collectif spécialisé en théâtre et en révolution, bien plus offensif que le leur, vient le moment d'éprouver leurs ambitions au contact de la dure réalité.
Car il ne peut exister, en France, qu'un seul collectif de théâtre révolutionnaire. Sortez les fusils.

Dès ses premiers chapitres, Jeudi met en place une intertextualité très intéressante qui nous donne à lire, en parallèle de l'histoire, des pages d'actualité/publicité, des extraits du livre révolutionnaire publié par Elena, la fondatrice du collectif... et d'autres choses dont je vous laisse la surprise. On passe d'un enchaînement d'actions folles au long déroulé de l'histoire de l'automobile à échelle mondiale, de ses liens avec l'essor du capitalisme et la soumission des peuples. Quand on ne vire pas carrément dans l'horreur organique, façon Lovecraft germaphobe, quand un personnage se fait quelques angoisses dans un hôpital. Tout ça en conservant une cohérence de ton et de narration assez effarante, toute tournée vers son explicite refus d'entrer dans les cases.
En dépit de ces digressions, le roman parvient à camper une poignée de personnages bien identifiés, qui se coulent sans difficulté dans cette atmosphère barrée et sans cesse en surenchère. On s'attache à eux pour le meilleur comme pour le pire, car l'intrigue ne leur fait pas de cadeaux et ne renonce à aucune mise à l'épreuve pour servir son propos : faire la révolution, c'est pas facile. Vraiment pas.

Malgré ses airs foutraques, il est évident qu'il faut une sacrée maîtrise narrative pour composer ce bazar organisé qu'est Jeudi ; Eden Levin fait une impressionnante démonstration de son talent en la matière avec ce premier roman qui augure bien des merveilles pour la suite de sa carrière.
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Livre lu dans le cadre d'une opération "Masse critique" Babelio.
Je connaissais et estimais la maison d'édition Notabilia (dont il faut d'ailleurs souligner le caractère très esthétique des maquettes), notamment grâce au travail de Sophie Divry, qu'elle édite. Cette maison d'édition publie des fictions qui conjuguent, la plupart du temps, un regard acéré sur la société et une recherche (voire, une inventivité) narrative et stylistique hors du commun. Bref, Notabilia, c'est souvent le gage de lire de la littérature et cette fois encore, je n'ai pas été déçu.
Eden Levin recense en effet dans un roman foisonnant un grand nombre des paradoxes auxquels nous sommes confrontés dans la vie contemporaine, et, par l'intermédiaire de ses curieux personnages saltimbanques et militants, offre au lecteur l'occasion d'un positionnement. le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on ne s'ennuie pas. Alors, pourquoi pas 5 étoiles (peut-être que je les donnerais dans quelques années, ou si j'avais eu d'autres attentes avant d'ouvrir le livre, bref les critiques s'adressent ici plutôt à la critique). Eh bien d'une part le roman est peut-être justement "trop" foisonnant et demande au lecteur de s'accrocher pour bien suivre la pensée de l'auteur, les divagations de la narration. C'est maîtrisé mais ce n'est pas forcément une lecture de plage. D'autre part, on peut se demander (mais l'auteur est très jeune) la valeur du positionnement choisi par les personnages face à l'importance des enjeux. Enfin, l'argument central d'un conflit entre deux bandes rivales ne m'a convaincu qu'à moitié, je l'ai trouvé, quoi que divertissant, un peu artificiel.
J'attendrai cependant avec impatience les prochaines sorties d'Eden Levin.



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