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Citations sur Le Moine (138)

« Venez, donnez-moi la main! Mon art surpasse tout ce que jamais mortel a connu. Venez, jeunes filles, venez! Mes miroirs magiques peuvent vous montrer les traits de votre futur mari. Car c’est à moi qu’est donné le pouvoir d’ouvrir le livre du destin, de lire les arrêts du ciel et de plonger dans l’avenir. Je guide le char d’argent de la lune pâle; je retiens les vents dans des liens magiques; j’endors par mes charmes, le dragon rouge, qui aime à veiller sur l’or enfoui. Protégée par mes sortilèges, je m’aventure impunément aux lieux où les sorcières tiennent leur sabbat étrange; j’entre sans crainte dans le cercle du magicien, et je marche sans blessure sur les serpents endormis. Tenez! voici des enchantements d’une merveilleuse puissance! Celui-ci garantit la foi du mari; et celui-ci, composé à l’heure de minuit, forcera le plus froid jeune homme à aimer. S’il est une jeune fille qui ait trop accordé, ce philtre réparera sa perte. »
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Un auteur, qu'il soit bon ou mauvais, ou entre les deux, est un animal que chacun a le droit d'attaquer; car si tout le monde n'est pas capable d'écrire des livres, tout le monde se croit capable de les juger.
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Il resta quelque temps à dévorer des yeux ces charmes, qui bientôt allaient être la proie de ses passions déréglées. Une bouche entrouverte semblait solliciter un baiser ; il se pencha dessus, unit ses lèvres aux lèvres d'Antonia, et en aspira avec transport l'haleine parfumée : ce plaisir fugitif accrut son ardeur pour de plus vives jouissances. Ses désirs étaient montés à cette frénésie dont les brutes sont agitées ; il résolut de n'en point retarder l'accomplissement d'un seul instant, et d'une main impatiente il se mit à arracher les vêtements qui l'empêchaient d'assouvir sa fureur.
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Quelles tentations avez-vous vaincues ? Lâche ! vous avec fui la séduction, vous ne l'avez pas combattue. Mais le jour de l'épreuve arrivera : oh ! alors, quand vous céderez à la violence des passions, quand vous sentirez que l'homme est faible et sujet à errer ; lorsque, en frissonnant, vous jetterez l'oeil en arrière sur vos crimes et que vous solliciterez, avec effroi, la miséricorde de Dieu, oh ! dans ce moment terrible, pensez à moi, pensez à votre cruauté ! Pensez à Agnès et désespérez du pardon !
Ces derniers mots avaient épuisé ses forces, et elle tomba sans connaissance dans les bras d'une nonne qui était à côté d'elle; On l'emporta immédiatement hors de la chapelle, et ses compagnes la suivirent.
Ambrosio n'avait pas écouté ces reproches sans émotion. Une secrète angoisse au coeur l'avertissait qu'il avait traité cette infortunée avec trop de dureté. Il retint donc la supérieure, et se hasarda à prononcer quelques paroles en faveur de la coupable.
- La violence de son désespoir, dit-il, prouve qu'au moins le vice ne lui est pas familier; Peut-être en la traitant avec un peu moins de sévérité, et en mitigeant jusqu'à un certain point la punition ordinaire...
- La mitiger, mon père ! interrompit la dame abbesse : ne croyez pas que je le fasse. Les lois de notre ordre sont strictes et sévères ; elles sont tombées depuis longtemps en désuétude ; mais le crime d'Agnés me démontre la nécessité de les faire revivre. Je vais signifier mes intentions au couvent, et Agnès sera la première à éprouver la rigueur de ces lois, qui seront exécutées au pied de la lettre. Adieu, mon père !
A ces mots, elle sortit rapidement de la chapelle.
- J'ai fait mon devoir, se dit Ambrosio.
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Antonia avait observé de quel air don Christoval avait baisé cette main ; mais comme elle en avait tiré des conclusions quelque peu différentes de celles de sa tante, elle eut la prudence de se taire. Comme c’est le seul exemple connu qu’une femme ait jamais tenu sa langue, on l’a jugé digne d’être cité ici.
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Paris fut mon premier séjour. Pendant quelque temps j’en fus enchanté, comme en effet doit l’être tout jeune homme, riche, et avide de plaisir. Cependant, toute sa gaieté me laissait un vide au cœur. Je devins las de dissipation ; je m’aperçus que les gens au milieu desquels je vivais, et dont l’extérieur était si poli, si séduisant, étaient au fond frivoles, insensibles et peu sincères.
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Oui, vos veines brûleront du feu qui circule dans les miennes, et vous doublerez mes transports en les partageant !
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L'horloge du clocher voisin sonna "une heure". Je sentis un frisson soudain se répandre sur mon corps. Je tremblais sans savoir pourquoi; des gouttes froides me coulaient du front et mes cheveux se hérissaient de frayeur. Tout à coup, j'entendis des pas lents et lourds monter l'escalier. Involontairement, je me mis sur mon séant et je tirai le rideau du lit. Une simple veilleuse, brûlant sur le foyer, jetait une faible lueur dans la chambre. La porte s'ouvrit avec violence; une figure entra, et s'approcha de mon lit d'un pas solennel et mesuré. Tremblant de crainte, j'examinai ce visiteur nocturne. Dieu tout-puissant ! c'était la nonne sanglante ! (...) Je contemplais le spectre avec une horreur trop grande pour être décrite; mon sang était gelé dans mes veines. Je voulus appeler au secours, mais le son expira sur mes lèvres. Mes nerfs étaient comme garrottés dans une complète impuissance, et je restai dans la même attitude, inanimé comme une statue.
Le fantôme de la nonne me considéra quelques minutes en silence; il y avait quelque chose de pétrifiant dans son regard. Enfin, d'une voix sourde et sépulcrale, elle prononça les paroles suivantes :
"Raymond ! Raymond ! tu es à moi ! Raymond ! Raymond ! Tant que le sang coulera dans tes veines, je suis à toi !"
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Les premiers transports étaient passés; les désirs d’Ambrosio étaient assouvis. Le plaisir avait fui, remplacé par la honte. Confus et épouvanté de sa faiblesse, le moine s’arracha des bras de Mathilde; son parjure se présentait devant lui : il réfléchissait à l’acte qu’il venait de commettre, et tremblait aux conséquences d’une découverte; il envisageait l’avenir avec horreur; son coeur était découragé, envahi par la satiété et le dégoût; il évitait les yeux de sa complice. Un sombre silence régnait, pendant lequel tous deux paraissaient en proie à de pénibles pensées.
Mathilde fut la première à le rompre. Elle prit doucement la main du moine, et la pressa sur ses lèvres brûlantes.

— Ambrosio! murmura-t-elle d’une voix tendre et tremblante.
Le prieur tressaillit à ce son : il tourna les yeux sur Mathilde; elle avait les siens remplis de larmes; sa joue était couverte de rougeurs, et ses regards suppliants semblaient lui demander grâce.
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Paris et sa gaieté ne me retinrent que peu de temps ; tout y est superficiel, veule, vide, sans sincérité. C'est le théâtre de l'immoralité et du clinquant ; l'amour s'y appelle prostitution et l'amitié trahison ou crapule. Les Français perdent leur temps en petites disputes, en querelles d'alcôve ou de clocher. J'abandonnai Paris avec dégoût et dirigeai mes pas vers les Allemagnes
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