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3,43

sur 68 notes
Georgie va faire une rencontre étonnante en interpellant une vieille dame en train de récupérer à la poubelle les affaires de son mari, qu'elle vient de mettre dehors. Il s'agit d'une émigrée juive polonaise et pas du tout démunie malgré son habitude de faire les poubelles du quartier. Elle va s'attacher à Georgie, qui écrit des articles dans un journal spécialisé dans les adhésifs, et l'entraînera à sa suite dans une série d'aventures pour conserver à tous prix sa maison, une vieille baraque jolie mais en ruine. Agents immobiliers véreux, maisons de retraite mouroirs, services sociaux défaillants, des chats par dizaine, le tout sur fond de séparation de Georgie, qui ne sait plus trop où elle en est. Des personnages étonnants, un va-et-vient un peu déconcertant entre une histoire assez drôle et cocasse et les drames du conflit israelo-palestinien. J'ai trouvé ce livre divertissant, c'est vrai mais un peu long et je n'ai pas vraiment accroché, je n'ai jamais vraiment compris où l'auteur voulait nous mener.
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Géorgie, dont le couple vole en éclats, écrit des articles pour la revue "Adhésifs dans le monde moderne", tout en rêvant d'être un écrivain reconnu.
Elle fait la connaissance d'une vieille dame dont la maison tombe en ruine et qui vit en faisant les poubelles et en achetant à bas prix les produits périmés d'une grande chaine de magasins.
Des vies en morceaux, un secret... Des pages d'histoire sur le Conflit israélo-palestinien que j'ai trouvé intéressantes car vu sur un angle inhabituel. Mais ces sujets historiques graves semblent scotchés entre d'autres sujets futiles.
La colle, l'adhésion en trame du roman : c'est une bonne idée ! Mais j'ai eu du mal à adhérer, cela m'a paru un peu laborieux. La fin me semble aussi un peu rapide
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geniale
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Alors que chez d'autres auteurs, nous aurions eu une histoire pleine de bons sentiments, ici nous lisons davantage une satire de la société moderne.
Les personnages, complètement largués (au sens propre ou au figuré), feront alors passer au lecteur des heures savoureuses.
Là une vieille femme qui fouille dans la poubelle mais habite une maison hors de prix (délabrée, mais tout de même), là une femme fraîchement larguée par son mari et qui tente de retrouver dans les bras de bads boys une nouvelle identité, là un fils complètement ahuri qui pense que la fin du monde est proche, là un agent immobilier véreux, et là des chats qui feraient mieux de ne pas mettre plus le bronx dans la maison, voire même de faire profil bas.
Wonder Boy, c'est à toi que je m'adresse.
Ils nous font tous sourire, et ce, même dans les situations les plus désespérées. Et là est le talent du narrateur : derrière cette gentille histoire se glisse subrepticement une jolie critique sociale, mais sans jamais être moralisatrice. Même lorsque l'histoire se fait plus sérieuse lors de l'évocation du conflit israélo-palestinien.

Encore une fois avec Marina Lewycka, les situations rocambolesques foisonnent pour le plus grand plaisir du lecteur. C'est fin et très drôle !
Quant aux adhésifs de l'histoire, il serait dommage de ne pas tenter de se frotter à ces personnages qui n'ont rien du pot de colle dont on souhaite se débarasser.
Lien : http://www.bricabook.com/arc..
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Je ne connais pas le premier roman (« une brève histoire du tracteur en Ukraine ») de cette auteure, je me promets de le lire car j'ai beaucoup apprécié son humour et son style.
Le talent de la traductrice Sabin Porte m'a bluffée. L'auteure joue avec les accents de chaque personnage, et avec les déformations des mots de la mère de Georgina qui souffre d'une légère surdité, c'est très drôle en français (petit exemple son père qui doit être opéré de la prostate et risque d'être « imputent »), je me demande comment c'était en anglais.
Le fil conducteur, c'est peut être la rupture de Georgina et de son mari Rip, à moins que ce soit la colle ! Ou le chat Wonder-boy qui tue les oiseaux et qui saute sur toutes les chattes du quartier !!
Peu importe ce roman survole beaucoup des problèmes de notre monde, la solitude et la déchéance des personnes très âgées, les malaises de la jeunesse, les conflits sociaux de la Grande Bretagne, les conflits du monde actuel, ceux du XX° siècle aussi.
Tout cela dans une sombre histoire de maison et d'héritage, dont on a très envie de connaître la fin. On ne peut pas la raconter, ce serait dommage pour le suspens, on peut quand même dire que c'est bien imaginé !
L'amitié entre Georgina, hantée par sa séparation douloureuse et sa voisine très âgée, Madame Shapiro, permet de découvrir le monde de l'hôpital pour les personnes âgées et les problèmes de la dépendance quand des intérêts financiers sont en jeu. Ce n'est pas très réjouissant.
À travers madame Shapiro qui est juive et qui a 82 ans, on suit le parcours tragique des juifs européen et la belle exception danoise.
Comme sa vieille et trop belle maison a besoin de réparations, nous ferons la connaissance d' Ali l'ex ingénieur palestinien reconverti en plombier, et d e la tragédie des palestiniens chassés de leurs maisons en 1947 pour permettre la création d'Israël . (C'est la deuxième fois cette année qu'un livre réunit le destin des juifs et des palestiniens « la maison au citronnier »).
Le récit est loin d'être linéaire et Georgina, est aussi la fille de parents ouvriers qui ont connu les terribles grèves de mineurs.
Mère d'un ado tenté par des gourous religieux qui sévissent sur le net
Amante d'un Mark qui l'attache du velcro aux montants de son lit, et qui oublie de la détacher alors que son fils rentre du lycée…
Tout cela prend peu à peu sa place dans le roman, qui du coup est un touffu, un peu trop peut-être, la colle a beau être le fil conducteur on s'y perd un peu.

Lien : http://luocine.over-blog.com/
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Dans ce roman-comédie, auquel la multiplication des personnages et des intrigues parallèles – mais, au fond, quelle est l'intrigue principale ? – donne un air de soap-opera, , il y a quelques personnages ou fils conducteurs, souvent olfactifs : le premier est, sans aucun doute, Wonder Boy, un « malabar avec une tête affreuse et trois pattes noires », puant, violent, et obsédé sexuel, qui pisse à peu près partout et d'abord sur les pieds de la narratrice, ce qui ouvre l'intrigue ; il y a aussi, d'une puissance olfactive encore plus efficace, Canaan House, la maison de Mrs Shapiro, « quelque part entre le quartier de Stoke Newington et celui de Highbury », qui, en plus de loger son habitante humaine, sert d'asile de nuit comme de jour à Wonderboy sus-mentionnée, aux victimes félines de ses pulsions sexuelles et aussi quelques autres mâles congénères de même espèce, sept en tout ; comme Mrs Shapiro, en plus de collectionner les chats, ramasse tout ce qui peut se trouver dans les poubelles et dans les rayons produits périmés des supermarchés, avec un faible pour le poisson avarié, autant dire que la géniale bâtisse en ruines, avec ses « bow-windows victoriens », son « porche roman orné de colonnes torsadées soutenant de petites arches rondes », ses « exubérantes cheminées Tudor et une hallucinante tourelle digne de Dracula, dont un des côtés était agrémenté de fenêtres gothiques », en plus d'être ce que les agences immobilières appellent ‘demeure de caractère', est un concentré de puanteurs décrit avec une telle fascination et esprit d'analyse par Georgie, la narratrice, que le lecteur, tout le long de l'histoire, en a plein les narines. le souper aux poissons variés (et avariés) arrosé de vin blanc a de quoi vous dégoûter du cabillaud pendant 6 mois et est un grand morceau d'anthologie gastronomique…

L'autre fil conducteur – ou faudrait-il dire adhésif – de l'histoire sont les adhésifs, justement, toutes sortes d'adhésifs et de colles, réels ou symboliques, d'où le titre : ce qui colle et ce qui se décolle, ce qui prend et ce qui lâche, ce qui se ressoude ou non : les mariages, les liaisons extra-conjugales, les gouttières en fonte, les lavabos, les porte-brosses à dents…

Georgie Sinclair, épouse aimante de Rip Sinclair, mère de deux adolescents, Ben et Stella, un matin comme un autre, après une scène de ménage au sujet d'un porte-brosse à dents à fixer au mur de la salle-de-bain, se retrouve plaquée par son mari qui, vexé, part vivre non chez sa mère, mais chez son meilleur pote, lequel a une femme aussi, qui, bref… entre fureurs et adultères plus ou moins entrelacés, ce sont quelques mois initiatiques que l'on pourrait intituler « mes six mois de divorce en cours », entre larmes, intoxication alimentaire et dépravation sexuelle à l'aide de menottes-sparadrap (toujours les adhésifs …). Plus quelques flash back arrosés de larmes sur le début et la fin d'un mariage entre une fille de mineurs du Yorkshire laminés par l'ère thatchérienne et le fils d'une famille aussi cultivée que fortunée, et la constation rancunière et lacrymale que divorcerd'un salaud infame dont on est encore fort éprise et que l'on désire toujours, même, après 20 ans est une entreprise ardue.

L'autre intrigue est celle de Canaan House, aux relents de poisson et de pisse de chat. Mrs Shapiro, dont l'âge paraît mystérieusement osciller entre 90 et 70 ans, échappe tant qu ‘elle peut aux services sociaux et aux agences immobilières véreuses, attirées comme des requins assoiffés de sang par cette maison quasi à l'abandon et hors de prix et sans titre de propriété à opposer pour en défendre les murs … Georgie – qui, à part divorcer et taper des articles sur les polymères pour le journal Adhésifs dans le monde moderne, et se faire du souci pour son fils obsédé par l'Armageddon, n'a que ça à faire –, se lance dans une enquête de détective pour contrer les agents véreux Wolfe & Diabello (ce qui n'empêche pas certains ébats torrides avec le second), pour brouiller le flair des services sociaux concernant autant les remugles du logis de Mrs Shapiro que les zones d'ombres de son passé – qui est vraiment Mrs Shapiro ou plutôt qui est la vraie Mrs Shapiro, qui son mari Artem a-t-il aimée avant-guerre, qui a-t-il épousée à Londres et de qui est son fils, Chaim ?

Comme souvent dans les romans humoristiques britanniques, l'histoire est heureusement agrémentée par une foule de personnages loufoques et bien campés : Mark Diabello, l'agent immobilier à la jaguar noire, « à la voix sirupeuse et aux yeux mouchetés d'éclats noirs et or », Cindy Baddiel, l'assistance sociale compatissante, experte en relaxation, rose et rebondie comme un marshmallo ; Ralph et son père, Tatie ; des personnages aussi émouvants, tous porteurs d'un morceau d'Histoire en plus de la leur : les parents de Georgie, dont la vie résume la gloire et la fin des mines du Yorkshire ; Mr. Ali, le bricoleur palestinien, flanqué de ses deux neveux, les inénarrables Incapables, qui amènent dans leur caisse à outils toute la tragédie palestinienne en deux générations, afin de réparer une maison dont l'énigme se situe autant en Biélorussie juive que dans le Danemark occupé, et finalement dans les grandes heures du sionisme et des pionniers de 1948.

Il n'y a pas beaucoup de véritables méchants – même Wonder Boy a ses quart d'heure de tendresse et d'offrande de souris mortes, comme on le voit à la fin –, dans un happy-end, certes un peu surfait, emprunté au cinéma, où tout le monde a droit à son petit quart d'heure de conclusion et à la perspective d'une vie de couple heureuse.

« Des adhésifs dans le monde moderne » est un roman avec quelques ficelles narratives un peu convenues mais éprouvées et qui ont déjà fait recette dans ce genre de littérature, efficaces, et soutenues par toute une galerie de personnages attachants et drôles. Une histoire qui se lit d'une traite (on a envie de savoir à QUI appartient cette maison, finalement) et fait passer un bon moment.

http://sohrawardi.blogspot.com/2011/06/des-adhesifs-dans-le-monde-moderne.html
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J' ai trouvé ce livre rempli d' humour et de tendresse. Deux personnes qui ne se connaissaient pas et qui a priori n' auraient rien à partager commencent par partager leur solitude, et de là jaillit une nouvelle amitié. C' est le livre de l' improbable ou comment une femme classique et rangée, rencontre une vieille dame extravertie et légèrement folle sur les bords...

Que l' on croit au non au destin, elles étaient sûrement faites pour se rencontrer...



Les passages relatifs au désoeuvrement de Georgie après avoir été abandonnée par son mari sonnent juste, et on se prend facilement d' amitié pour elle, on a envie de la voir relever la tête et reprendre goût à la vie. C' est justement sa nouvelle amie qui va lui permettre cette transition. S' occupant de la maison délabrée de Mrs Shapiro admise à l' hôpital, elle devra se débattre contre les mauvaises intentions d' agents immobiliers peu scrupuleux et prêts à tout pour récupérer la demeure.



Elle découvrira au tournant beaucoup de secrets jalousement gardés depuis des années, qui mettent au jour une nouvelle image de cette amie singulière. Certains passages assez drôles et légers, rendent ce livre agréable à lire, et nous transmettent un message, un fil conducteur : chaque être a ses tourments, et a besoin d' attaches même s' il affirme le contraire. Les liens, les attaches se font et se défont tout au long d' une vie, les plus solides ne sont pas ceux qu' on croit toujours...

J' ai apprécié cette métaphore qu' on retrouve au fil des pages, l' auteur rapproche sans cesse les relations humaines des substances adhésives ou collantes... On ne refait pas sa vie, on ne change pas une vie de fond en comble comme on voudrait souvent le croire. On construit son présent et son futur sur les bases de son passé et de son expérience. A mesure que les années passent, une page nouvelle vient se coller par- dessus de celles déjà écrites... C' est peut- être une jolie banalité mais c' est vrai!





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Ça y est, vous le trouvez désormais un peu partout sur la blogosphère littéraire, cet ouvrage étant l'objet d'une opération masse critique spéciale organisée par Babelio. Ca peut en agacer certain, je conçois.

Mais ne vous en détournez pas pour autant, il vaut vraiment le coup d'oeil, et sans ce système je ne l'aurais jamais découvert. le lecture de ce livre m'a entrainée dans une nuit presque blanche, tant l'histoire m'a absorbée.

On y retrouve Georgie, a.k.a Georgine, Georgia, Mrs George … C'est une mère de famille sujette à quelques crises de nerfs, écrivain contrariée de roman à l'eau de rose, auteur d'articles dédiés faute de mieux à des colles et glues en tous genre, qui paraissent dans une revue spécialisée.

Mais comme elle le dit à un moment, on s'habitue.

Son fils Ben est un ado qui a l'air gentil mais paumé, à cette période obsédé par la fin du monde et le retour de l'Antéchrist. Il a une soeur qui fait sa vie, ailleurs. Les enfants sont grands et n'ont plus vraiment besoin d'elle, ce qui lui rappelle de façon assez cruelle son age.

Vient s'ajouter au tableau la séparation de Georgie d'avec son Mari , Rip, cette séparation étant issue d'une discussion assez cocasse (une sombre histoire de "chenilles" à fixer dans le mur pour installer un porte brosse à dents) qui dégénère en bataille de mousse de lait.

Donc Rip fuit l'hystérique de service et file s'installer chez des amis, un couple dont l'union va être mise à rude épreuve par cette arrivée.

Moralement ruinée et désespérée, Georgine finit par mettre à la benne les affaires de Rip. Les disques, les vêtements, les paperasses … Cet aspect du récit n'est d'ailleurs pas sans rappeler les confessions d'une célèbre trentenaire poissarde avec les hommes, fan de bouquins de développement personnel, et dont le journal a inspiré un film, Bridget pour ne pas la nommer.

C'est qui introduit une autre facette de l'histoire : la rencontre avec une vieille excentrique, qui se présente comme Mrs Noémie Shapiro. Cette dame, à la fois mystérieuse et très extravertie, ressemble à une clocharde, sent le fromage et le pipi de chat, fréquente les discounts alimentaire (tout comme Georgine, d'ailleurs, qui exprime ici les séquelles d'une éducation ouvrière et des manies maternelles) et pourtant possède une superbe maison qui va attirer bien des convoitises (3eme facette de l'histoire, on y arrive). On va découvrir plus tard des accointances mystérieuses avec Israël, un premier amour interné en Allemagne pendant la guerre, un mari musicien virtuose mort d'un cancer, un fils caché qui n'est pas son fils, etc, bref, de quoi nourrir l'appétence naturelle de Georgie pour la Romance et attiser sa curiosité.

Les convoitises sur la maison se font jour lorsque suite à une chute (puis deux) de Noémie. Un ténébreux complots entre services sociaux et agences immobilières vient s'ajouter au roman, lui donnant une fragrance d'intrigue simili policière, et rendant d'ailleurs Georgie complètement parano. (Et accessoirement lui offrant une nouvelle aventure de nature à lui faire oublier

La galerie de portraits se complète au fur et à mesure de personnages hauts en couleurs: des agents immobilier au sex-appeal troublant et à la poésie hasardeuse, des palestiniens qui s'installent dans la maison moyennant travaux (mal) réalisé, un fils de retour d'Israël qui n'est pas celui de Noémie mais celui de la « vraie » madame Shapiro et qui revendique la propriété de la maison, la dite maison devenant une reproduction miniature du conflit israélo-palestinien.

Mais finalement tout sera bien qui finira bien, quoique de façon surprenante.

C'est un livre qui ne manque pas de sel, frais, coloré et remuant, même si parfois on sent le fil brouillonner. C'est très souvent drôle, parfois nettement moins, et le message, une vraie tendresse. Tous humains, avant toute chose, et soumis aux mêmes tourments. Et cette quête d'affection , d'attaches, symbolisée par l'adhésif tout au long des chapitres (qui ont d'ailleurs pour la plupart comme titres des noms d'adhésifs) est vraiment touchante.

Un très agréable moment, donc.
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Georgie Sinclair traverse une mauvaise passe. Après une dispute ridicule avec son mari, toujours bien trop occupé à accomplir "quelque chose qui puisse contribuer au progrès de l'humanité et façonner les générations futures", celui-ci vient de quitter la maison familiale. Désemparée, elle jette la totalité de ses affaires dans une benne. C'est à cette occasion qu'elle fait la connaissance de Mrs Shapiro, une vieille dame excentrique, reine de la récupération et grande amoureuse des chats. Quelques jours plus tard, Georgie la recroise au supermarché en train de traquer la promotion. Les 2 femmes se rapprochent et la vieille dame se révèle une proche voisine. Mrs Shapiro vit dans une immense maison délabrée colonisée par les chats et une crasse sans nom. D'origine juive, elle vit seule depuis la mort de son mari, rescapé des camps de concentration. Georgie et Mrs Shapiro finissent par lier amitié. Aussi quand la vieille dame fait une chute sérieuse qui l'envoie à l'hôpital, Georgie prend la responsabilité de s'occuper de la maison et de nourrir les chats. Les choses se compliquent quand plusieurs agents immobiliers et une assistante sociale intéressée se mettent en tête de vendre la maison à leur avantage et de laisser la "vieille" dans une maison de retraite. Indignée par leurs méthodes douteuses, Georgie est prête à défendre Mrs Shapiro et à enquêter sur son passé quelque peu mystérieux.

Au fur et à mesure que l'intrigue avance, la vie et le passé de Mrs Shapiro se découvrent à travers le récit qu'elle en fait à Georgie mais aussi par l'enquête quelque peu cachée que la jeune femme initie. Ses découvertes montrent des incohérences et laissent planer des doutes qui se verront bien évidemment éclairés à la fin de l'histoire.
On y découvre une histoire d'amitié improbable entre des femmes de 2 générations différentes.
Georgie est une femme moderne qui se débat avec un job de rédactrice à domicile pour un journal nommé "des adhésifs dans le monde moderne" qui traite des colles et des adhésifs divers et variés de ce bas monde. Elle voit à peine sa fille aînée qui vit sa vie en toute indépendance et doit gérer un fils adolescent à moitié mutique qui préfère passer sa vie devant son ordinateur (" je suis un cyber-ado, m'man. J'ai grandi avec l'hypertexte") et s'inquiéter de thèses apocalyptiques plutôt que d'échanger avec sa mère. Ses envies d'écriture ne donnent pas grand chose et Georgie transpose laborieusement ses soucis et ses fantasmes personnels dans un roman à l'eau de rose qu'elle essaie de composer. Fantasmes qui ne demandent qu'à s'épanouir au contact des quelques hommes farouchement sexy croisés depuis son célibat.
Mrs Shapiro, elle, reste assez mystérieuse sur son passé. Elle se donne des âges différents et rechigne à parler d'elle-même pour mieux conter l'histoire chaotique de son mari. Elle se préoccupe bien plus du bien-être de ses chats accariâtres et joyeux pisseurs ainsi que de l'avenir amoureux de "Georgine", comme elle l'appelle, et n'hésite pas à lui prodiguer des conseils bien à elle.
Les autres personnages sont tout aussi savoureux et attachants : l'artisan palestinien serviable qui a vu sa famille massacrée, ses neveux incapables mais prêts à tout pour se trouver un toit, un agent immobilier qui souffle sur la braise de la sensualité endormie de Georgie, un invité israélien de dernière minute, un mari qui ne s'avoue pas vaincu, etc...
Bref des personnages en tout genre, bien loin de pouvoir s'accorder tous ensemble. Et pourtant. Tout ce petit monde réussira à se mêler ! Georgie sait qu'il existe une colle pour chaque chose en ce monde et, tel les adhésifs qui font son quotidien, sera le ciment qui donnera sa cohésion au groupe.

" Peut-être que si l'on réussissait à améliorer la cohésion humaine, les autres détails - les lois, les frontières, la Constitution - se régleraient d'eux-mêmes. Il suffirait de trouver l'adhésif le mieux adapté aux supports. La clémence. le pardon. Si seulement ça existait en tube."

Premier roman de Lewycka que je lis et une très bonne surprise ! Voilà un roman que l'on dévore sans interruption et qui, sous des dehors de roman léger, évoque des sujets plus graves.
Le lecteur s'amusera des différents portraits qui lui sont offerts et du savoureux mélange donné par cette galerie de personnages. L'humour est omniprésent et de nombreux dialogues réjouissants parsèment le texte.
Des histoires d'amitié et d'amour compliquées qui n'oublient pourtant pas les grandes questions : problème du 3ème âge, escroqueries immobilières, adolescence difficile, conflit israélo-palestinien, diaspora juive, ... Evoqués sans la gravité habituelle des journaux télévisés, ces multiples thématiques donnent de la profondeur à une histoire pleine de rebondissements épiques.

"Des adhésifs dans le monde moderne" se révèle un roman facile à lire, à l'écriture simple et accessible à tous mais loin d'être une vulgaire bluette sans intérêt, il offre au lecteur une véritable comédie où amour et humour sont au rendez-vous !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Livre lu dans le cadre d'un partenariat entre le site Babelio et les éditions des Deux Terres, que je remercie tous deux.

Georgie n'a pas le moral. Son mari vient de la quitter, sa fille est loin de la maison, et son fils passe le plus clair de son temps devant son ordinateur, à naviguer sur des sites internet inquiétants parlant de complot et d'apocalypse.
Alors sa rencontre avec une vieille voisine, Mme Shapiro, vient quelque peu éclairer un quotidien tristounet, fait de rédaction d'articles sur les adhésifs en tous genres et de verres de vin éclusés pour se remonter le moral.
Naomi Shapiro vit seule dans une grande maison, entourée de chats malodorants, dans des conditions d'hygiène douteuses. Ces deux solitudes vont s'unir peu à peu, et lorsque la vieille dame va se retrouver à l'hôpital, Georgie va prendre soin de la maison et de ses occupants. Mais des personnes peu scrupuleuses ont des vues sur cette bâtisse, et sa tâche ne sera pas de tout repos.
Très attirée par la quatrième de couverture, j'avoue avoir été déçue par cette lecture qui m'a été proposée par le site Babelio. Si les personnages sont attachants, j'ai eu un peu de mal à croire à cette histoire de promoteurs immobiliers véreux, et l'auteur m'a parfois perdue dans sa narration qui souvent traîne en longueur.
J'ai en revanche apprécié que la grande Histoire rejoigne la petite, et la manière délicate dont Marina Lewycka aborde le conflit Israélo-Palestinien dans son roman. Un roman d'une grande légèreté empreint de gravité, mais qui se termine un peu rapidement, comme en queue de poisson. En happy end qui oublie de prendre en compte le volet sombre du sujet…ce que j'ai regretté.

Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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