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Un beau jour de printemps est un livre beau, fort et pudique sur la vie et la société chinoise. A plusieurs reprises, j'ai vérifié l'époque où se passaient les événements qui y sont décrits. 1979. Après ma naissance. En refermant le livre, je me suis dit que j'avais quand même sacrément de la chance d'être née en France.
Pour en revenir à Un beau jour de printemps, ce livre est porté par l'écriture précise et impartiale de l'auteure (et de sa traductrice). Sans emphase ni effet de style, elle nous immerge dans le petit village de Rivière Fangeuse, nous introduit auprès de ses habitants, tisse des liens entre eux, nous fait partager le cours de leurs pensées et leur mode de vie, et effleurer du doigt les conséquences du régime politique encore en oeuvre en Chine. Sans éclats, sans pamphlet, sans jugement, Yiyun Li nous livre des tranches de vie, des personnages dont on se dit qu'on pourrait les reconnaître dans la rue si on les croisait. Elle ne dénonce pas, elle témoigne, sans jamais tomber dans la facilité. Il en ressort un livre coup de poing délivré sans violence, et dont la conclusion est que ceux qui vivent là-bas ont une pilule bien amère à avaler. Mais qu'ils n'ont d'autre choix que de l'avaler.
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La fin des années soixante-dix, quelque part dans une province chinoise rurale, pauvre et crasseuse. Tout est régenté par la « parti », les moindres faits et gestes des uns et des autres sont épiés par une population aux abois, par des agents infiltrés dans toutes les couches de la société. Les gens sont pauvres, et, pour la plupart, n'ont pas vraiment d'autres priorités que de trouver pitance pour la journée.

C'est dans cette atmosphère si particulière, que Gu Shan, une ancienne garde rouge devenue dissidente, est exécutée simplement pour avoir douté de la doctrine. le parti sait se montrer intransigeant à l'égard des « traitres », il a aussi l'art et la manière d'étouffer dans son oeuf toute attitude qui pourrait s'avérer dangereuse en attirant l'attention du peuple, en créant de l'agitation.

Pourtant, ce jour là, c'est tout le contraire qui va se produire, une résistance populaire semble petit à petit s'organiser, sous l'impulsion de la mère de Gu Shan, morte de chagrin. Certains villageois vont alors prendre conscience des injustices dont ils sont victime, des inégalités qu'ils subissent au quotidien… le mouvement est en marche, même certains éléments de la presse commencent à s'identifier aux velléités de révolte du mouvement. Il y a des hésitations au parti, jusqu'à Pékin, des têtes vont tomber ? Les prémices d'une démocratie risque-t-elle de souffler sur les provinces chinoises ? de quoi troubler les esprits, comme une gentille pagaille spirituelle. Espérer, croire en un avenir meilleur…

Pas pour longtemps, on saura reprendre la main à temps en haut-lieu, et la formidable machine à détruire toute conscience personnelle parviendra à se remettre en marche, avec l'aide de bras endoctrinés et aveugles qui écraseront tout ceux qui tenteront de résister.

Un triste récit, qui laisse bien peu de place à l'espoir. le lecteur nage en eau trouble au milieu d'une galerie de personnages rongés par la misère et faim et qui n'a d'autre espoir que de subir et subir encore le joug d'une doctrine marxiste pourtant si certaine de ses bienfaits.
Lien : http://testivore.com/un-beau..
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Le printemps 1979 commence avec l'exécution de Gu Shan, une ancienne garde rouge. Ses parents essayent de comprendre comment leur enfant a pu devenir cette dissidente. En prenant pour point de départ cet événement, l'auteur nous fait suivre Nini, jeune fille, ainée de sa famille rêvant d'une vie meilleure, Bashi, jeune homme un peu simplet, Kai, Tang et d'autres…
Le Parti occupe une grande place dans la vie de ces personnes. Tout est contrôlé, personne n'est libre de ses actes. Yiyun Li parle de la misère humaine, de la solitude, de la famille à travers ses personnages. Chaque homme, femme, enfant, est dépeint de façon rigoureuse. Je me suis retrouvée au coeur de cette ville, connaissant personnellement chacun de ses êtres. Un roman sombre, mais une écriture limpide et poignante, qui montre l'absurdité d'un tel système.
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Ce livre m'a captivé. La justesse des personnages dans leur complexité face une vie qui semble toute tracée dictée par le politique. Rien n'est évidence, chacun se remet en question dans le tourbillon d'une vie quotidienne à gérer au sien d'un pays dur et impitoyable. Des envies de changement, une jeunesse en quête de nouveau et surtout d'expression, de révolte le besoin des autres entraver par la méfiance et la peur. L'intolérance et la générosité entremêlées. L'horreur d'un régime qui contrôle tout et récupère la moindre parcelle d'espoir pour la retourner contre ses porteurs de nouvelles aspirations.
Ce livre mérite effectivement le qualificatif de magistral ! Auteur à suivre pour ma part

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Une bombe ! On a beaucoup dit et écrit sur la Chine, surtout depuis les massacres de la place Tian'anmen, survenus à Pékin en 1989. Pourtant, la grogne faisait rage déjà depuis longtemps, et parfois loin de la capitale. Dans ce roman de Yiyun Li, magnifié par la traduction de Françoise Rose, nous sommes dans une petite ville de province, peu après la chute de la "bande des quatre", commandée par la veuve de Mao Zedong. Après les ravages de la "révolution culturelle", les aspirations à la démocratie se font jour même dans les endroits les plus reculés de l'empire. À l'occasion de la condamnation à mort de la jeune Gu Shan, une ex-garde rouge qui a osé critiquer le régime et demander pardon pour les atrocités qu'elle avait commises au nom de sa foi communiste, les consciences des villageois vont se réveiller. Pendant ce temps, dans la capitale, une lutte se joue entre deux clans opposés. Tel est l'arrière-plan de cette vaste fresque, qui peint le quotidien pour atteindre à l'universel. Les personnages sont nombreux, qu'il s'agisse de Nini, la jeune infirme avide d'amour, du professeur Gu, qui confond encore lâcheté et sagesse, de Kai, l'artiste à la voix d'or au service du Parti, de Kwen, Bashi, et tant d'autres, tous aussi attachants les uns que les autres. le temps de la lecture, nous vivons pleinement en compagnie des acteurs principaux du drame qui va se nouer. L'écriture est simple, sans artifices, il s'agit avant tout d'un témoignage, brutal, sur les ravages d'une pensée politique érigée en système mafieux.
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Dans la Chine postmaoïste, la terreur impose à tous le silence et la résignation. Pourtant la vie continue, une vie que la révolution n'a pas changé sinon pour apporter son lot de nouvelles injustices pour ce peuple opprimé depuis des siècles.
A l'aide d'une galerie de personnages aux destins bouleversés, Yiyun Li restitue dans son roman le chemin de chaque petite vie et en fait une oeuvre grandiose.
Une excellente découverte.
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l'histoire d'une petite ville où une contre révolutionnaire va être exécutée, dans une chine postmaoïste, où règne une terreur ordinaire, où "l'implacable machine à décerveler n'en finit pas de broyer les individus qui tentent de résister".

Histoire passionnante d'une civilisation du 21ème siècle si hors de notre imagination occidentale.
A lire car il faut savoir ce qui se passe près de chez nous.
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Un beau jour de printemps, parle de la vie de petites gens après la révolution culturelle dans une petite ville de campagne. Yiyun Li décrit dans un style très sobre les ravages que peuvent faire les idéologies qu'elles quelle soient. Un beau jour de printemps est un livre qui m'a beaucoup émue . Lorsque l'on le referme, on se dit qu'un sentiment fait figure de grand absent : c'est l'espoir.
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Ce livre n'a pas suscité mon enthousiasme, l'écriture ou la traduction ne m'ont pas convaincue. Ceci étant dit c'est un ouvrage de qualité qui nous fait saisir la difficulté de vivre en Chine à la fin des années 70. 10 ans après la révolution culturelle et 10 ans avant les évènements de la place Tien An Men quelques chinois d'une petite ville tente de s'exprimer mais le parti est si fort que cette tentative va immédiatement être enrayée et tous les protagonistes arrêtés. En parallèle à cet évènement on retrace la vie d'une petite bourgade avec les différentes classes de la société et le moins que l'on puisse dire c'est que la misère est immense.
Les différents personnages sont très touchants, surtout la petite Nini, handicapée, rejetée de tous mais tellement assoifée d'amour.
Ce que ce roman m'aura vraiment apporté c'est l'envie de mieux connaître l'histoire communiste de ce pays
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On commence par la condamnation à mort de Gu Shan, ancienne garde rouge, et autour d'elle se tisse différentes histoires passées, présentes, autour des personnes qu'elle a connues, autour des gens qui se retrouvent lors de son exécution. Des portraits et des situations très différents qui dressent une peinture de la Chine post-maoïste assez terrible et cruelle.
C'est un roman assez triste et émouvant, les personnages rencontrés au cours de la lecture ont tous un passé triste et difficile. Et, l'espoir n'apparaît pas comme une chose auquelle les personnages pourraient se raccrocher. Ils ont des rêves qui les font plus souffrir que plaisir. C'est un récit poignant. On se prend d'affection pour ces personnages qui aspirent à des choses simples mais où tout se complique car ils se heurtent à une machine politique bien plus puissante, une histoire d'amour, un enterrement : tout est complexe.
L'écriture est magnifique, je lui trouve beaucoup de poésie malgré un monde assez pitoyable qui peut être décrit. Certaines phrases sont très belles et j'ai particulièrement aimé le professeur Gu qui émaille ses conversations de proverbes ou de contes.
J'ai littéralement dévoré ce livre, on a envie de savoir ce que deviennent ces personnages. Chacun lié à la condamnation de Gu Shan, on ne sait jamais si on a pitié des personnages ou si dans l'instant qui va suivre, on ne va pas comprendre leur comportement et finalement les haïr. Tout est assez instable, rien n'est jamais acquis, les personnages se transforment comme la nature change finalement en ce printemps.
C'est aussi un roman historique. L'histoire nous fait réfléchir et certes nous montre une Chine cruelle où les parents paient la balle qui va tuer leur fille mais l'horreur peut aller encore plus loin. Les personnages ont du mal à exprimer leurs sentiments dans cette société qui les bride et souvent je les trouve assez durs envers les autres.
Un livre intéressant qui se lit rapidement mais aussi et surtout un livre triste et parfois cruel.
Lien : http://letempsdelire.over-bl..
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