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Critique de Charybde2


Violente et désespérée, la traque imaginaire d'un criminel nazi en Amérique du Sud dans les années 1970.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/04/26/note-de-lecture-la-traque-herbert-lieberman/

Publié en 1978, deux ans après « Nécropolis » pour lequel l'auteur recevra le Grand Prix de Littérature Policière, « The Climate of Hell », traduit en français au Seuil en 1979 par Serge Grunberg sous le titre « La traque », est le sixième roman d'Herbert Lieberman, grand maître new-yorkais du roman policier et du thriller (avec même une incursion dans le carrément fantastique, « le Maître de Frazé », en 1993), aujourd'hui quelque peu passé de mode, après ses grands succès internationaux dans les années 1970, 1980 et 1990.

Poursuivant Gregor Grigori, ancien médecin du Reich surnommé l'Ange de la mort d'Auschwitz (qui emprunte logiquement la plupart de ses éléments biographiques à l'authentique Josef Mengele), se cachant à peine, sous de hautes protections, dans la zone des trois frontières entre Argentine, Paraguay et Brésil, « La traque » raconte la lutte entre un commando israélien presque « rebelle » désormais, décidé à aller au bout de son action et les séides dégénérés ou simplement grassement stipendiés du docteur nazi et de sa folie, qui poursuit sur place, auprès d'Indiens mal en point d'une réserve locale, ses expériences criminelles.

En dehors des scènes d'action et d' »espionnage », qu'il maîtrise à la perfection, Herbert Lieberman réussit dans ce court roman à haute densité (qui nous rappelle aussi, au passage, le caractère légèrement superflu quoiqu'efficace de la beaucoup plus récente « Disparition de Josef Mengele » de Jérôme Guez) à nous faire partager, d'une manière réellement angoissante in fine, l'absence totale de scrupules et de remords du médecin nazi et de sa clique mesquine, cruelle et nostalgique, le cynisme des complices que lui garantit l'argent abondant dont il dispose, et la relative impavidité de gouvernements dictatoriaux estimant avoir bien peu de comptes à rendre à qui que ce soit – état de fait qui dépasse largement hélas la seule traque des criminels du troisième Reich, ce que Herbert Lieberman nous rappelait ainsi subrepticement, à un moment où les juntes sud-américaines exécutaient leurs opposants sans même les compter, sous couvert de son thriller historique glaçant.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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