Des étincelles sous le gui est le septième et dernier roman que j'ai eu l'opportunité de lire dans le cadre de la masse critique Babelio x Kobo Originals, je remercie donc Babelio ainsi que Kobo de m'avoir permis de le découvrir.
Sur le papier,
Des étincelles sous le gui avait tout pour me séduire : une romance, de Noël, (donc parfaite pour la saison), se déroulant au sein d'une librairie indépendante ! La fan de Noël et de livres que je suis ne pouvais rêver mieux et j'étais impatiente de m'y plonger.
Malheureusement, je suis ressortie de cette lecture un peu mitigée. Certaines choses m'ont plu, d'autres en revanche ont peiné à me convaincre.
Mais commençons par le positif : j'ai beaucoup aimé la plume de l'autrice, que j'ai trouvée fluide et agréable. le roman se lit vraiment tout seul, ce qui est toujours plaisant.
J'ai également particulièrement aimé le fait qu'il mette en scène une héroïne neuro divergente, à l'orientation sexuelle peu souvent représentée en littérature (du moins c'est la première fois que je croisais un personnage de cette orientation dans une de mes lectures). Et j'ai trouvé ça d'autant plus intéressant car je ne connaissais la demi-sexualité que de nom avant de lire ce livre, il m'a donc permis d'en apprendre davantage sur le sujet. de plus, le fait que l'autrice sache de quoi elle parle, étant elle-même concernée, est également appréciable.
Mais malheureusement, en ce qui concerne l'histoire, je n'y ai pas adhéré plus que ça. Elle se résume à peu de choses près à l'attirance et au désir dévorant de Gabriella pour Jonathan, qu'elle a pourtant en horreur, avec en toile de fond le destin incertain de la librairie dans laquelle ils travaillent tous les deux en tant que co-gérants.
D'une manière générale, ce qui m'a le plus dérangée c'est que j'ai eu beaucoup de mal à cerner les personnages. Par exemple, je ne suis jamais parvenue à déterminer quel âge pouvait avoir Jonathan : parfois j'avais l'impression qu'il avait la vingtaine, puis dans le chapitre suivant la quarantaine en fonction de la façon dont il se comportait ou s'exprimait. Je sais que ce n'est pas très important en soi, mais ça m'a tout de même empêchée de me faire une idée précise de lui. Surtout si on ajoute à ça le fait que la description qu'en fait Gabriella ne colle pas du tout avec l'impression que j'avais de lui.
D'ailleurs, j'ai également eu du mal à adhérer à la relation entre Gabriella et Jonathan, car je ne comprenais pas pourquoi elle le détestait à ce point. Elle avait beau le décrire comme détestable, froid, calculateur et j'en passe, je n'ai jamais réussi à percevoir ça chez lui, ce qui m'a un peu laissée perplexe. J'avais bien en tête que l'une des caractéristiques du trouble de Gabriella est la difficulté à lire et cerner les gens, mais même comme ça, son ressenti sur Jonathan était difficile à comprendre pour moi.
Je l'ai d'ailleurs trouvée incohérente à plusieurs reprises (et ce, toujours en prenant en compte ses spécificités), ce qui m'a un peu gênée. Je reconnais que je n'ai que peu de connaissances sur l'autisme, et c'est peut-être pourquoi certains de ses comportements m'ont paru paradoxaux alors qu'ils ne l'étaient pas forcément, mais en me basant sur ce qu'elle décrit de ses particularités et de la façon dont elle fonctionne, j'ai trouvé que sa façon d'agir ou de penser ne correspondait pas toujours à ce qu'elle expliquait quelques pages plus tôt, et j'ai donc eu un peu de mal à la comprendre. Et même si les détails que j'ai trouvé incohérents sont justifiés par la suite, ça m'a laissé un sentiment de maladresse dans la manière dont les éléments sont amenés.
En réfléchissant, je me suis dit que c'était peut-être une façon pour l'autrice de nous faire vivre ce que traverse Gabriella chaque jour de manière efficace et immersive. On partage sa confusion et ses difficultés à déchiffrer la communication non-verbale des autres. Si c'était volontaire, alors c'est effectivement très réussi car j'ai eu autant de mal que Gabriella à percevoir la véritable personnalité de Jonathan. Dommage que je ne puisse pas savoir avec certitude.
En tout cas, en raison de cette incompréhension, il m'a fallu la moitié du roman avant de commencer à apprécier les personnages, ce qui est un peu long. J'ai cependant fini par les trouver un peu plus attachants à la fin du livre.
En conclusion, malgré un pitch prometteur qui avait tout pour me plaire, des personnages atypiques et de bonnes idées,
Des étincelles sous le gui a finalement été une lecture en demi-teinte pour moi. Malgré les détails qui m'ont paru incohérents, l'ambiance était plutôt plaisante et l'histoire ne m'a pas déplu, j'ai même passé un plutôt bon moment en la lisant. Je regrette juste de ne pas avoir davantage apprécié les personnages.