Je connaissais mes plus grands moments de bonheur, et je ne le savais même pas.
Nous sommes des créatures sournoises, pleines de charmes diaboliques.
Nous aspirons toutes à un bref moment d’évasion. À une bulle de répit loin de l’existence qui a été tracée pour nous.
Besoin désespéré du souvenir, mais profond soulagement de l’oubli.
Il existe un lieu secret au fond de nous, où ils ne peuvent ni nous voir ni nous atteindre. Ce qui brûle en toi brûle en chacune d’entre nous.
Nous sommes tout un monde, caché dans des gestes infimes que je ne pouvais pas voir auparavant. Un monde présent autour de moi depuis toujours.
La magie est bien réelle. Peut-être pas de la manière dont certains l’entendent, mais il suffit d’ouvrir nos yeux et notre cœur pour la sentir partout, autour de nous et en nous.
« Une fleur de thym est nichée sous un parterre de trèfle. Ce n'est pas une fleur noble mais dans le langage ancien, elle symbolisait le pardon. Mon premier réflexe est de penser à ceux que j'ai blessés, et à qui j'aimerais l'offrir - Ryker, Michael, mes parents, mes soeurs-, mais ils ne sont pas là, et je ne peux pas décider de leur pardon. Je connais en revanche quelqu'un qui en aurait bien besoin et dont je sais intimement les pensées : moi. J'ai fait de mon mieux quelles que soient les circonstances. Je n'ai jamais dérogé à mes principes. J'ai survécu contre vents et marées. Je suis tombée amoureuse et j'ai offert mon cœur en toute liberté, consciente que j'allais en souffrir. Je ne peux pas regretter les choix que j'ai faits, je dois donc les accepter. »
« Quand le portail se referme sur leurs visages troublés, il est évident que ces hommes nous considèrent comme des créatures haïssables, à enfermer pour le bien de tous, y compris le nôtre, afin d'exorciser les démons tapis en nous. Pourtant, même dans ce lieu maudit où la peur, la colère et le ressentiment grandissent en moi, je ne me sens toujours pas magique. Je ne me sens toujours pas puissante. Je me sens abandonnée. »