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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une jeune fille finlandaise s'installe dans un wagon-lit pour une traversée de la Russie soviétique, jusqu'à Oulan-Bator. Juste au moment du départ, un homme rejoint le compartiment et y prend ses aises. Admettant le fait de cette promiscuité forcée, le lecteur se trouve coincé lui aussi dans ce compartiment, heureux d'y échapper lors des arrêts ou quand la jeune femme regarde le paysage par la vitre maculée. En effet, l'homme est un rustre, ou du moins se complaît à passer pour tel, se curant les ongles, mangeant salement, assenant ses avis, racontant des histoires vécues plus dérangeantes les unes que les autres. La jeune fille s'échappe en pensée, revient aux derniers temps qu'elle a passés à Moscou.
J'ai été gênée par une certaine complaisance dans le sordide, notamment avec les éructations verbales de l'homme, mais pas seulement. Les descriptions sont aussi bien « chargées » et cela ne me semble pas très justifié, que, pour contrebalancer les beaux paysages naturels, les évocations de lieux habités soient trop souvent alourdies d'adjectifs à connotation négative, que la neige soit forcément souillée de cadavres d'animaux ou d'urine de chien ! D'ailleurs, d'une manière générale, ce roman est trop chargé d'adjectifs, ce qui me rend toujours méfiante.
Il s'en dégage toutefois un certain charme, un peu vénéneux, assez typiquement russe, dû davantage au rythme de l'écriture, aux images évoquées, qu'aux personnages, qui n'attirent pas la sympathie… Une sorte de film lent, contemplatif, se déroule sous les yeux du lecteur, rendant assez bien compte, j'imagine, du lent et long voyage à travers la Sibérie. Je reste un peu mitigée à l'issue de cette lecture, que j'ai toutefois poursuivie jusqu'au bout. J'ai même préféré la fin, sans que cela vous incite à croire à une fin qui sorte de l'ordinaire : non, elle est à l'image du reste du roman, avec un petit quelque chose en plus dans l'atmosphère, très ténu, qui laisse à penser que les personnages ont évolué… C'est assez subtil, et prouve aussi que l'écriture et la traduction sont les atouts principaux de ce texte.
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Le train brinquebale lentement à travers les paysages de la Russie, entraînant la jeune finlandaise vers le nord, vers la ville d'Outan-Bator. L'atmosphère se fait lente, comme suspendue entre deux décisions, entre deux amours, entre deux vies possibles. le train est le symbole du passage, d'un temps et d'un monde à part, à l'orée du monde pour la jeune femme indécise. Les phrases sporadiques épousent les mouvements lancinants du train :

"Tout est en mouvement, la neige, l'eau, l'air, les arbres, les nuages, le vent, les villes, les villages, les gens et les pensées." (p. 158)

« La forêt jaillit, ce n'est plus Novossibirsk : une colline, une vallée, des broussailles. le train se rue vers la toundra, vers l'inconnu, et Novossibirsk s'écroule au loin en un tas de pierres. le train fonce dans la nature, gronde à travers le pays enneigé, désert. » (p. 93)

Ce trajet est le prétexte de rencontres improbables possibles, comme cette confrontation avec l'homme qui partage le compartiment de la jeune femme, un alcoolique, désabusé, qui voit en la jeune fille fragile et discrète une oreille attentive. le contraste est saississant entre ce russe, amoureux de la vodka, des prostituées, symbole du pays en déliquescence, et cette jeune femme diaphane, qui essaie de rester transparente et qui fuit dés qu'elle le peut pour découvrir les villes où le train fait des haltes.

Rosa Liksom signe là un roman au charme nordique indéniable, cotonneux, typique des romans du nord...


Ce que j'ai moins aimé :

- L'action est réduite au minimum, il s'agit davantage d'un roman contemplatif.
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Dans ma période scandinave, je me suis ruée sur ce récit en finnois. La rencontre imprévue d'une jeune fille finlandaise et d'un homme russe dans le transsibérien d'une URSS sur le déclin. Elle l'écoute déblatérer, ivre ou à jeun (mais plus souvent ivre), sur une vie qui ne l'a pas épargné. Il l'apostrophe, l'insulte, la désire... Elle rêvasse, souhaiterait l'éviter et pourtant revient toujours à ce flot de paroles aussi hypnotique que le roulis du train
L'écriture est belle, les paysages, les ambiances du grand Nord tout y était; le confinement, la promiscuité, et le malaise sont palpables. La confrontation de deux sociétés, de deux générations, de deux êtres se met en place. Pourtant l'on aurait tout de même souhaité que Liksom affirme la jeune fille autrement que petit oiseau pour le chat et que la confrontation ne soit pas que dans le non-dit (si tant est qu'elle y soit vraiment). Un roadmovie ferroviaire entre petite déception et jolie découverte.
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Une jeune finlandaise traverse l'URSS à.bord du transsibérien pour réaliser seule un projet qu'elle avait avec un ami russe. Elle partage son compartiment numéro 6 avec un russe qu'on pourrait qualifier de "rustre" qui ne pense qu'au sexe et à la vodka.
Durant ce long voyage se tisse des connivences entre les 2 personnages, l'homme raconte des bribes de sa vie et ainsi relate l'URSS au moment de la guerre d'Afghanistan et la jeune femme monologue intérieurement sa vie personnelle à Moscou.
Le train traverse des régions, des villes isolées et sinistres. Tout est sinistre dans ce livre, déprimant, froid. On ne sait pas trop où veut en venir l'auteure, les vues des paysages aperçus du compartiment sont parfois lassantes par le style d'écriture ( phrases très longues où s'égrainent les descriptions de ce qu'elle voit ou ressent comme la longueur du train, ponctuées de virgules).
La fin du livre laisse songeur, la jeune femme a fait son voyage initiatique ou libératoire et peut rentrer et nous, nous restons sur le quai de la gare d'Oulan-Bator en nous demandant ce que nous y sommes venus faire.
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Dans les années 1980 une jeune fille quitte Moscou à bord du transsibérien qui doit la mener à Oulan Bator. Un périple de milliers de km qu'elle va partager avec un vieil ouvrier russe alcoolique, violent, rustre, qui a connu les coups, une vie dure et lui racontera des bribes de sa vie.
Le voyge se passe lentement, au rythme des repas, des paysages froids, emplis de neige sale, de combinats qui polluent, de villes tristes, de gens qui font la queue pour trouver à peine de quoi manger.
Un style qui n'est pas aisé à lire, ce n'est pas fluide. Des personnages dont on apprend peu. On imagine cette Union Soviétique exangue, cruelle, finissante, sans peine.
Mais à aucun moment on ne se sent proches des personnages. On ne comprend pas. C'est une expérience de lecture mais sans enthousiasme et avec une pointe de déception. C'est un classique de la littérature finnoise étudiée dans les lycées. Bizarre.
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