Je ne le comprends pourtant pas, dit Bethsabée. Même si son amour est sans limites. L’amour aussi est incompréhensible.
Oui, dit le roi David, l’amour aussi est incompréhensible. L’amour est incertitude et doute. Le plus atroce est le doute.
Les récits des guerriers sont comme le jacassement des femmes au puits, dit-il fatigué. Les rumeurs et les commérages au puits de contemplation. Des mensonges et des fanfaronnades, rien d’autre.
Mon père me disait : A toi de veiller à ce que ton nom ait un sens. Ta vie et tes actes donneront à ton nom sa signification. P.237
Seuls les fous détestent la connaissance, ai-je dit. Aucune connaissance n'est si merveilleuse que nous ne puissions la supporter.[..] C'est toi qui recherches les ténèbres, ai-je dit. Il y a en vous les prophètes, quelque chose qui craint la lumière. Tu veux que nous restions enchaînés à l'ignorance et à la superstition. P.199
David a donné au Seigneur une ville dans laquelle il peut résider, Jérusalem. Auparavant, il était ballotté et n'habitait nulle part. [...]
Oui, auparavant, le seigneur n’était même pas établi à demeure dans son propre être, il avait deux aspects qu’il devait revêtir en alternance.
Tantôt il était le Dieu du peuple, le Très-Haut, celui qui manifestait dans le désert, celui qui était parfois feu, parfois une colonne de nuée, parfois un éclair dans le ciel, celui qui menait le peuple à travers les dangers et la crainte.
Alors, il s’appelait Yahvé. Certains l’appelaient la demeure.
Tantôt il était le Dieu de la vie, le Dieu du ciel et de la terre, celui qui créa le monde, celui qui soufflait son espoir dans nos narines, celui qui était dans le cœur des hommes.
Alors il s’appelait Shalom. Certains l’appelaient le Bonheur.
P. 253. (Editions Acte Sud, 1986)