La réalité vient de lui péter à la gueule. Il n'est plus médecin mais complice. Il regarde cet enfant aux yeux bandés et se dit qu'il ne connaît même pas sont nom. C'est la règle ici. Que des corps à soigner et des matricules à inscrire sur un vulgaire registre. La honte et le dégoût lui percutent la boite crânienne et terrassent son cœur de médecin.
– Dites, m’sieur, vous m’apprendrez à me défendre ? Moi aussi j’aimerais bien avoir une armée de mots à mes côtés, surtout quand on me traite de gonze ou de marquise, juste parce que je joue du violon
Du haut de ses douze ans, elle le sait, c'est lui, c'est le bon. C'est avec ce garçon qu'elle veut rire, courir, chanter et danser. Elle s'imagine même vieillir avec son homme. Vieillir, bien vieillir, être à la limite de la mort, afin de prouver à la vie qu'ici, les rêves font de vieux os.
La mort n’a aucun amour-propre. On a beau l’ignorer, la détester, la haïr, elle rentrera toujours à la maison. À l’improviste, comme un courant d’air sous la porte. Redoutée, comme une vieille habitude de la famille que l’on voudrait oublier. Elle aura toujours sa gamelle posée près de la table. Elle aura toujours quelqu’un à se mettre sous la dent.
Et au fond de cette tombe, une boîte en métal contenant un vieux carnet qui n’en peut plus de ce silence obligé.
Et puis, il y eut cette fièvre, un soir d’été. La musique a cessé de résonner dans le foyer. Les finances ont filé avec le temps, le chagrin, lui, est resté.
Comment peut-on effacer un tel chef-d’œuvre ? Est-ce cela la vie ? Donner du rêve et tout reprendre.
Paris s’endort. Mais ce soir, les regrets, les peines et le mauvais coups ne fermeront pas l’œil de la nuit.
Ne laissons jamais tomber nos rêves d'enfants mais surtout qu'ils ne deviennent jamais éphémère
Eliott empoigne le mouchoir comme on empoigne une vie entière. a travers les fibres du tissu, il sent le lien profond qui le lie à Alexander et Gabrielle. une histoire qui aura commencé sur le quai d'une gare. celle d'un mouchoir chéri et précieux...