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Critique de belette2911


Lorsque j'entendis parler de ce livre pour la première fois, je pensais que le roman concernerait un tueur en série, nommé Ockham et utilisant un rasoir pour trancher la gorge des victimes.

Une fois que je lus le quatrième de couverture, je compris ma grande erreur.

D'ailleurs, j'étais bien loin puisque cela concerne un principe de raisonnement philosophique entrant dans les concepts de rationalisme et de nominalisme. Appelé aussi principe de simplicité, principe d'économie ou principe de parcimonie et peut se formuler comme suit :

"Pluralitas non est ponenda sine necessitate" ou "Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité".

Bien que la formule de la simplification soit souvent attribuée à Guillaume d'Ockham, il n'y a aucune trace dans ses écrits.

Après la minute de culture (en un mot, je vous prie !), venons-en à ce roman policier ésotérique français qui se voulait "à l'américaine".

Ne le dites à personne, mais pour lire et apprécier ce roman, il vaut mieux faire abstraction de votre cerveau. Demandez à votre esprit d'aller faire un tour ailleurs et signifiez à votre intelligence de se mettre en grève sauvage pour la durée de la lecture.

Bref, adoptez un Q.I de gant de toilette (ou de jeune chanteur pour midinettes bien connu) et tout ira pour le mieux...

Non, je vous jure que si vous voulez vraiment apprécier le bouquin comme il se doit, il ne faut pas creuser trop loin, comme le fait par exemple Kedric qui a publié une excellente critique sur le site. N'ayant pas mis son cerveau en "stand-by", il nous a fait un magnifique relevé de toutes les erreurs du livre.

C'est jubilatoire à lire (sa critique), mais malheureusement, si vous vous posez trop de questions, le livre ne vous goûtera pas du tout.

Pourquoi ? Parce qu'il comporte des fautes et qu'elles risquent de gâcher la lecture. Et pas des petites, d'erreurs !

Lorsque je m'en suis rendue compte (lors de ma lecture du roman, il y a quelques temps), cela a douché la joie que j'avais ressentie en l'ouvrant.

Alors, comme je n'étais pas en mode "maso", j'ai demandé à mon cerveau de faire grève et de me ficher la paix.

Une fois que ce dernier fut allé voir ailleurs si je n'y étais pas, j'ai profité pleinement de ce livre et j'ai passé un bon moment.

C'était la seule condition : pas de cerveau ou sinon...

1. J'aurais ricané lorsque le héros, Ari Mackenzie (il bosse aux RG comme spécialiste des sectes), décrit comme LE spécialiste ès ésotérisme, est obligé d'aller voir dans une encyclopédie ce qu'est un astrolabe...

Que vous ou moi ne sachions pas exactement ce que cela représente, c'est normal, mais pour un spécialiste en ésotérisme et tout le tralala, c'est un peu fort de café...

2. Je serais tombée de ma chaise lorsque notre spécialiste (quinte de toux) confond Francs-Maçons et Compagnons de France...

3. J'aurais soupiré en constatant que toutes ses aides sont féminines (toutes des expertes) et qu'il a déjà couché avec elles ou le fera plus tard...

4. J'aurais eu une impression de "déjà lu" en découvrant que l'intrigue reposait sur le fait qu'une loge (encore une !) protège un secret (une nouveauté, tiens !) qui ne doit surtout pas être révélé sous peine de catastrophe (laquelle ?).

Comme vous n'êtes pas capable de deviner la suite, je vous la confie : "une page de ce livre - qu'il faut garder secret à n'importe quel prix sinon la fin du monde arrivera, au moins - est confiée à chaque membre d'une loge vachement secrète que t'as même pas connaissance de son existence.

Mais bouffez-les, vos pages de livres secrets, bordel ! Au moins, les nazis qui vous courent derrière ne se les accapareront pas ! Oui, il y a des espèces de nazis aussi. Quand je vous dis que ça sent le "déjà lu".

Et comment cette page qui ne doit jamais être divulguée arrive dans les mains de notre Ari de service ? vous demandez-vous parce que vous n'avez pas encore viré votre cervelle.

Tout simplement parce que son meilleur ami la lui a envoyée.

Pourquoi il a fait ça ? Il se sentait menacé... D'ailleurs, il est retrouvé mort, le cerveau liquéfié puis aspiré (pas de chance pour les ménagères de moins de 50 ans, l'auteur ne nous donne pas la marque de l'aspirateur, mais sûr que c'était du bon matos).

Alors, notre héros national, muni de la précieuse photocopie de cette non moins précieuse et mystérieuse page, s'envole vers une chasse au trésor, puisque, vous l'aurez deviné si votre cerveau est présent : la page sert d'indice pour cette chasse au trésor. Nooon ? Si !

Comme dans un roman américain qui a fait couler beaucoup d'encre, le héros court donc de lieux historiques en lieux historiques tout en suivant les indications cryptées et glissées dans les pages soi-disant perdues d'un vrai incunable.

Entre deux courses ou deux cogitations, notre héros solitaire peste sur l'amour impossible, sur la politique interne des RG, sur l'aide qui bosse dans le petit magasin de livres rares qu'il fréquente, sur le fait que ses bosses l'inspire...

Magnifiques scènes de baston particulièrement explosives, réalisées sans trucages et à coup de grenade, de fusil mitrailleur et de tout ce que compte un arsenal militaire.

Oui, notre Ari s'est vu adjoindre l'aide d'un ancien légionnaire (il était beau et il sentait bon le sable chaud, son légionnaire).

Pendant ce temps là, notre tueuse à l'aspirateur fou continue de sévir dans les ménages des Gardiens du Grimoire Secret Qui Ne Va Plus le Rester Secret. Les scènes de crime sont gores, dégueu, pleines de sang au mur et sur le parquet.

Les Gardiens n'avaient pas payés leurs cotisations aux "Titres Services", donc, pas de nettoyage chez eux. On aspire la cervelle et basta. Comme dans le titre d'un San-Antonio "On liquide et on s'en va".

La confrontation finale avec les Vilains Méchants Même Pas Beaux où vous aurez droit à la révélation sur ce fameux Grand Secret ?

Heu... Ari, arrivé à quelques encablures du trésor, se casse et quand il reviendra, sa hiérarchie sera passée par là et aura fait boucher l'entrée du sanctuaire. du coup, vous ne saurez rien de rien sur la nature du roman.

Arnaque ? Grève de l'auteur dans le final ? Les deux ? J'en sais fichtre rien.

Oui, Dan Brown avait ses défauts mais il ne m'avait pas plantée comme une conne dans le fossé !

Henri Loevenbruck a tenté de me faire baver avec les mystères de Reims, le tout mélangé à un complot des compagnons de France et nos bons vieux Méchants de roman, je veux parler des casques à pointes nazis de Thullé qui m'ont bien entubés.

Donc, pour en profiter, faite comme moi : offrez des vacances à votre cerveau et mettez-le à l'arrêt le temps de lire le livre.

Sérieux, sans me poser des questions durant ma lecture, j'en ai profité à fond, sauf sur la fin parce que, même sans cerveau, c'est un peu se foutre de la tête des lecteurs.

Hormis tout cela (la fin), il n'est pas trop mal... Ok, allez lire "Da Vinci", ça pulse plus.
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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