Cette bande dessinée est une dystopie, dans le genre
1984 de
George Orwell,
Fahrenheit 451 de
Ray Bradbury ou encore
le Procès de
Franz Kafka. Il présente une société où le chômage est combattu, les chômeurs aussi : “Sans vouloir diaboliser un catégorie de la population, il y a des individus qui ne veulent pas s'adapter aux mutations économiques et sociales de la mondialisation”. La grosse différence avec les dystopie que j'ai cité auparavant, c'est que celle-ci est construite sur des bases qui correspondent à la manière que voudraient voir appliquer une certaine catégorie de personnes de notre propre société, les discours de la classe dirigeante de cette histoire sont totalement calquées sur ce que pensent beaucoup de membres du MEDEF, et de grand nombre de dirigeants économiques actuels. Les méthodes de travail, la façon de gérer le personnel, il n'y a pas besoin d'aller chercher bien loin pour trouver des équivalents entre cette fiction et la réalité d'aujourd'hui, en fait, cette dystopie est vraiment glaçante parce que ce n'est pas vraiment une dystopie, c'est une critique, de notre monde du travail, de notre système économique actuel, travailler pour payer ses prêt, penser que des jours meilleurs viendront, se détruire l'esprit dans une vie qui n'a pas de sens, ou contraire à notre éthique, faire du chiffre, tout accepter pour ne pas perdre son travail... C'est une bande dessinée militante mais qui reste tout en subtilité, cynique et cruelle, et qui laisse à la poésie tenir le rôle de maintenir l'espoir. Magistral !
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