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Critique de kuroineko


Très souvent associé à des récits d'aventures dans le Grand Nord ou dans les mers du Sud, Jack London démontre avec les nouvelles réunies dans ce recueil qu'il a plus d'un tour dans son stylo.

Ces histoires datent de différents moments de la vie de l'auteur, certaines du jeune homme débutant, d'autres rédigées peu de temps avant sa mort en 1916. La nouvelle qui donne le titre au recueil offre un récit d'anticipation visionnaire et inspiré du carnage de la première guerre mondiale sur le continent européen. Jack London narre l'irruption en 2013 d'une terrible et foudroyante peste dite écarlate au motif de ses premiers symptômes. On découvre comment l'humanité disparaît dans sa quasi totalité numérique par les souvenirs d'un vieil homme qui, soixante ans après, raconte à ses sauvageons de petits enfants la période apocalyptique où tout a basculé. L'humanité - en tant que civilisation - s'est effondrée avec une incroyable rapidité, laissant place à la barbarie plus qu'à la solidarité, dans le même temps où des millions de gens mouraient. Depuis, les quelques survivants sont revenus à un quasi âge de pierre, et les nouvelles générations n'entendent plus rien à tout ce qui est autre que la survie et le moment présent. Un récit qui fait froid dans le dos par sa description des faits et le désespoir porté par le vieillard, dernier représentant de ce que fut la civilisation. L'aspect pandémique de la peste écarlate rappelle le Fléau de Stephen King par son élimination de la quasi totalité de l'espèce humaine.

Les autres nouvelles traitent de sujets où se mêle le fantastique et une science digne de Frankenstein ou du Dr Moreau comme dans "Mille morts". "La seconde jeunesse du Major Rathbone" m'a fait penser aux transhumanisme avec les discours de Dover sur la possibilité de repousser la mort en la considérant comme un problème "technique" à régler. Si c'est le récit le moins sombre du recueil, avec un côté léger par les agissements du fameux Major qui passe de grabataire moribond au domptage d'un fougueux cheval, il donne à réfléchir sur la vision des limites toujours à repousser de la science et, par sa référence à l'alchimie, au rêve immémorial des hommes d'accès à l'immortalité et l'éternelle jeunesse.

Un recueil des plus passionnant à lire. Jack London y fait à nouveau la démonstration de la puissance fertile de son imagination, de sa réflexion sur des sujets touchant à l'essence de l'humanité et de la force énergique et évocatrice de son écriture.
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