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Critique de Diabolau


Il lui en a fallu, à Albert Londres, du courage et de la détermination, pour rentrer en RSFSR (la proto URSS) et faire ce reportage.
Après ses quatre ans de guerre en tant que reporter "embedded", et son reportage en Italie qui lui a coûté sa place au Petit Journal pour avoir déplu à Clemenceau, on comprend qu'il en ait marre de la censure et des demi-mesures, et, pour la première fois de sa carrière, il ne va pas y aller de main morte avec ce qu'il voit, préfigurant les charges tête baissée contre le bagne et biribi, qui arriveront 3 et 4 ans plus tard.
Certes, le reporter occidental a de quoi être scandalisé face à ce qu'il voit à Petrograd et à Moscou, et l'on peut à bon droit se demander pourquoi les communistes français ont, pour la plupart d'entre eux, attendu l'invasion de Budapest en 1956 pour se désolidariser de l'Union soviétique. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de voir dans ce reportage une bonne dose de partialité. Il arrive en Russie au printemps 1920, en pleine révolution doublée d'une impitoyable guerre civile. Il y voit donc famine et purges, et un régime paranoïaque (à juste raison), donc dictatorial et impitoyable, comme c'est toujours le cas dans des conditions aussi précaires (cf 1793-94 en France).
Sans doute était-il un peu tôt pour tirer des conclusions par trop hâtives sur le régime communiste soviétique en 1920 (et tout en disant cela, je ne dis pas que ce qui a suivi a été merveilleux, mais je me remets dans le contexte où le reportage a été écrit). D'ailleurs, ses interlocuteurs ne cessent de lui dire : oui, pour le moment c'est comme ça, mais ce n'est qu'une transition, après ce sera différent.
Certains passages, exigeant à mon avis des pré-requis d'époque, m'ont également semblé un peu nébuleux.
Mais l'ensemble reste malgré tout un témoignage essentiel de ce qui s'est passé dans cette période troublée où peu de choses filtraient hors des frontières russes.
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