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On ne devrait pas parler des livres.

On devrait les lire. Et garder ce moment ou l'ouvrage refermé, on reste dans le vague. Un peu étourdi, ému, touché.

Pourtant, je vais écrire quelques lignes.

Dans ce livre auto-édité, Nathalie Longevial évoque, sous forme de journal, la maladie de son papa. Elle raconte. Jusqu'à la fin, déjà connue. Ce cancer. Ce mot qui tombe toujours aussi abruptement au milieu d'une phrase, au milieu d'une vie.

C'est la maladie. C'est la vie. Au jour le jour, puisqu'il faut malgré tout pouvoir parfois sourire. C'est le compte à rebours qui n'en finit pas de s'égrener. C'est la fin qui devrait arriver et qui se fait attendre. C'est honnête, et bouleversant.

C'est le travail qu'il faut accomplir pour accepter l'inconcevable. Ces fameux stades de la douleur. de ce déni à cette drôle d'acceptation. Ce sont des mots qui se mélangent et qui racontent un homme à travers l'amour de sa fille.

C'est le récit de l'attente. de ces mots que Nathalie Longevial souhaite adresser à celui qui lui a donné la vie. C'est la colère, la tristesse, le rire aussi, le passé qu'il faut tenter de comprendre un peu, le futur incertain.
C'est le journal de ses pensées qui la traversent. Qui l'épuisent et la poussent en avant.

C'est l'envie de dire avant qu'il ne soit trop tard. C'est l'envie de vivre. C'est un au revoir. Et c'est beau. C'est une ode, une mélopée parfois terrible, tellement juste.

Ce sont ces graminées qu'il faudra continuer de semer. Malgré l'absence, surtout par absence. Pour ne pas renoncer. Pour continuer d'aimer.
C'est un livre qui se lit avec admiration et retenue.

C'est un livre auto édité qui mérite d'être lu. Pour le bien qu'il peut faire sur un sujet vécu. Ecrit avec la plus intense des sincérités.

Un cri d'amour. Un bras levé. Des graminées dans le vent.

Et quelque chose qui reste.
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Deuxième livre de Nathalie Longevial que j'ai l'occasion de lire et qui confirme tout le bien que je pense de cette autrice.

Dans "Semer des graminées" elle quitte le domaine du roman et livre un témoignage pudique, merveilleusement écrit sur la perte annoncée de son papa. Entre l'annonce du cancer et le décès de ce père chéri et taiseux, elle tient le journal de ses pensées, ses révoltes, ses regrets et ses sursauts...
Au-delà de la tristesse inhérente au sujet, ce témoignage est aussi une leçon de vie et un rappel en douceur de l'importance de chérir les nôtres et de le leur dire....
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A-t-on le droit de publier son journal intime ? C'est une des nombreuses questions que je me suis posée en lisant Semer des graminées. Spontanément, j'aurais répondu non. Après avoir lu ce livre, j'en suis moins certaine. Peut-être qu'on en a le droit, dès lors qu'on retravaille ce journal de manière à en extraire la partie qui suit un fil, de manière à le réorganiser pour qu'il se mette à ressembler plus à un livre dont le plan a été pensé qu'à une réflexion désordonnée au jour le jour. Le problème avec un vrai journal intime, c'est qu'il parle tellement des problèmes de son auteur qu'il finirait par ne plus trouver d'écho chez un éventuel lecteur, qui ne pourrait y voir qu'une plainte encombrante là où il aurait envie que le texte lui parle aussi de lui ; l'avantage avec un journal intime réécrit, c'est que l'auteur lui a appliqué le filtre nécessaire pour que le lecteur puisse se l'approprier et y superposer sa propre expérience, comme dans une fiction.

Oui, mais a-t-on le droit de partager des sentiments aussi intimes au sujet d'un moment aussi personnel ? Il s'agit des mois qui ont précédé la mort du père de l'auteure, du cheminement que l'on fait depuis le moment où l'annonce est faite que "papa va mourir" jusqu'au jour de cette mort. Rien que cette phrase est difficile à écrire. Alors la lire pendant une heure... il faut vraiment un auteur de talent pour que ce soit supportable et Nathalie Longevial démontre donc qu'elle a incontestablement un très grand talent d'écriture. Bravo.

Oui, mais a-t-on le droit de faire autant pleurer ses lecteurs ? La quatrième de couverture annonce sans fard le sujet du livre, et j'ai pris sur moi en décidant de le lire quand même. Pourtant, j'ai toujours reculé à l'idée de lire Une mort très douce, par exemple ; cette fois, je n'ai franchi le pas que pour suivre une auteure autoéditée dont j'avais beaucoup aimé le premier livre, Parce que la vie ne suffit pas. Alors oui, on pleure, autant à cause du sujet que de la très belle plume de l'auteure, et malgré sa capacité (carrément bienvenue) à nous faire très souvent sourire avec ses néologismes, son humour subtil et ses multiples trouvailles de style. On pleure, et c'est un vrai problème, infiniment troublant, car on pleure sur un des plus grands séismes de la vie sans être forcément en plein dedans au moment de la lecture. A chacun donc de décider s'il peut supporter d'affronter cela, en sachant qu'il accèdera, petit bonus, au secret du sens vraiment magnifique et bouleversant du titre du livre.
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Papa a un cancer… Nathalie Longevial l'annonce dès l'entame du livre, il est donc déjà mort !
Oups, est-ce politiquement correct d'être lucide à ce point ? Est-ce acceptable pour les lecteurs lambda qui ne connaissent ni l'auteur, ni l'auteur de ses jours ? Peuvent-ils, sans dégât pour eux-mêmes, entrer de la sorte dans l'implacable réalité ? Et puis, surtout, est-ce correct de la part d'une autrice de livrer son journal intime comme étant quasi une vérité universelle ?
A cette dernière question, je réponds : ‘Non !', Bien sûr. Mais il faut aller au-delà d'une première impression. L'autrice se montre humble, prudente dans son partage. Aucune posture péremptoire. Ici, il nous est seulement partagé qu'il est normal de nier, de refuser, de croire qu'on pourra dépasser et finalement d'accepter ce genre de combat que nous impose le cancer ou toute autre maladie dévastatrice. Mais il nous est dit, aussi, que l'accompagnement de ce combat est un chemin, un chemin de vie…
Le tout, sans aucune prétention de discours universel, aucun côté donneur de leçons ! Voilà pourquoi ce livre a le droit et le mérite d'exister, même s'il n'est pas unique en son genre. Un témoignage reste un témoignage mais n'en est pas moins un témoignage qui peut alimenter notre recherche de sens.
Et, dans cette approche, la lucidité ne peut pas être un défaut, un repoussoir à la lecture. de plus, la réalité ne nécessite pas qu'on en connaisse les acteurs de près pour être réelle, donc elle peut se partager. Mais pas n'importe comment…
Et c'est à ce difficile exercice d'équilibre que se livre Nathalie Longevial. Elle nous invite à une prise de conscience des possibles, à une ouverture sur les interrogations à propos de la vie, de son essence, de la persistance et de la richesse des partages, vécus ou manqués, peu importe.
Avec « Semer des graminées », Nathalie Longevial nous livre une histoire personnelle proposée de manière pudique et elle nous introduit à l'universel de la vie qui passe, du temps qui défile, des occasions à ne pas manquer, des opportunités à saisir pour reprendre pied sur le fil d'une histoire, ce câble tendu entre nous et l'avenir, entre nous et notre passé, surtout quand ce dernier est encore présent pour un temps seulement.
On entre dans ce récit, on prend ce qu'on veut, ce qu'on peut, et on repart sur la pointe des pieds avec la certitude qu'il reste quelque chose à faire avant que de tout perdre et, peut-être même avant… Semer des graminées !
J'aime cette image de ce qui apparaît futile aux yeux de bien des jardiniers de la vie, terre à terre comme ils peuvent parfois l'être. Semer des graminées équivaudrait à semer des mauvaises herbes, des ennemis futurs…
Et pourtant, dans un massif bercé par tous les vents du globe, qu'est-ce qui reste plus vivant et plus souple aux vents , même contraires, que les graminées ? A méditer.
Lien : https://frconstant.com/
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Ecrit comme un journal, à l'attention de son père, Nathalie confie son désarroi face à la maladie de son père & sa mort annoncée.
L'espoir d'une guérison s'amenuise au fur & à mesure que le temps passe, au point que l'attente devient insoutenable. L'impression que la narratrice n'arrive pas à s'extraire de ce temps qui se distord et redoutant la mort de son père, elle ne réussit pas à profiter des moments à partager. C'est en tous les cas, mon ressenti & mon interprétation.
Les retours sont plutôt excellents, mais personnellement, il m'a manqué qqch pour vraiment y adhérer même si cela fait écho à certains événements de ma vie. Elle s'adresse à son père, mais j'ai trouvé que cela restait malgré tout auto-centré, sans doute en raison de l'angoisse trop importante qui envahit trop l'esprit, sans réussir à se détacher de cette échéance attendue. J'ai presque été gênée d'être autant dans cette intimité, me sentant un peu de trop dans cette relation d'une fille avec son père.
Le titre est poétique & ce roman rappelle combien il est important de se parler, de se dire les choses, que chaque instant est précieux.
Merci à l'auteur pour l'envoi de son roman.
Lien : http://etlemondedesosso.cana..
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Je remercie Nathalie Longevial pour la confiance qu'elle m'a témoignée en m'adressant ce livre pour un service de presse.
Semer des graminées n'est pas un roman… C'est un journal intime et un témoignage personnel, une catharsis.

« Papa a un cancer.
Papa a un cancer et tout le monde se doute de la fin. de toute façon me direz-vous, il n'y a qu'une fin. Et à la fin, on meurt.
Papa a un cancer et c'est comme si j'écrivais : Papa va mourir.
Quand ? Bientôt ?
Papa a un cancer et c'est comme si j'écrivais « Papa est mort. » Déjà.
Ce livre n'est pas un roman.
Il n'y a aucun suspense.
Au début, vous connaissez déjà la fin ».

Je n'aurais pas dû me fier à la couverture, à la photo familiale couleur sépia devant une voiture qui ressemble à une traction avant, au titre qui évoque les fleurs ornementales des jardins… J'aurais dû me blinder un peu avant d'ouvrir ce livre…
Parler d'un texte qui m'a profondément touchée m'est toujours difficile… Ici, j'ai laissé passer quelques jours après la fin de ma lecture, une lecture volontairement fractionnée à raison d'un chapitre par jour, au gré des titres balisant le chemin du « déni » à « l'acceptation », en passant par la « colère », la « négociation » et la « dépression »…
Je serai donc brève.

« Semer des graminées » est le journal d'une fille, écriture à la première personne, précisément datée, qui rend compte des effets de la maladie du père tout au long des vingt mois qu'ont duré son combat, puis son agonie.
Je me suis retrouvée dans ce texte, notamment pour tout ce qui touche à la communication difficile entre une père et sa fille, aux excuses que l'on aimerait entendre et qui ne viennent jamais, à cette incompréhension mutuelle, à la pudeur qui fait éviter les contacts physiques, aux visites qui ne sont pas à la hauteur des espérances, aux obsèques fantasmées, à l'humour et à l'autodérision…
Nathalie Longevial et moi, nous avons des points communs dont nous parlerons peut-être un jour, des évènements heureux, des expériences. Bien sûr, ce type de récit, de surcroit superbement écrit, possède une grande part d'universalité et tous les lecteurs touchés peuvent penser qu'il a été écrit pour eux…
Vers la fin, il y a ce passage : « je me demande si c'est intéressant pour quelqu'un. Si c'est chiant à lire. Si ce n'est pas un foutoir sans nom ». Nathalie Longevial s'excuse d'être là… Je lui dirai simplement que non, ce n'est ni ennuyeux, ni désordonné, que c'est profondément humain et sincère, que son texte est porté par un souffle qui fait s'envoler les pollens des graminées et pique les yeux.

L'écriture est belle, parfois poétique, actuelle, rythmée, sans excès de pathos, toujours efficace et juste. Cette lecture m'a confortée dans mon désir de découvrir les autres livres de Nathalie Longevial, ses romans dans des registres peut-être moins intimes et personnels.

https://www.facebook.com/piratedespal/
https://www.instagram.com/la_pirate_des_pal/
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Tendre et cruel que ce chemin vers le deuil que nous décrit Nathalie Longévial avec des mots bien choisis, et parfois des mots crus de tous les jours. Tendre et cruel comme cet amour filial et paternel qui n'est pas dépourvu de doutes, de manques, et qui ne peut plus vraiment se dire, il n'est plus temps, hormis par l'écrit, pour ne rien en oublier. "Papa va mourir". Quoi de plus tendre et cruel que cette affirmation ? Et pourtant, cette courte phrase résume tout le livre, elle balise la route empruntée par la fille aînée qui essaie de suivre pas à pas le dernier voyage de son père, entre chagrin et souvenirs, regrets et questions sans réponse. On ne peut que se projeter dans ce texte, qui cerne au plus juste et au plus vrai la tempête qui souffle sous le crâne de celle qui se prépare impossiblement à la mort de son père.
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Nathalie nous raconte sous forme de journal, la maladie de son papa. le cancer dont on connaît l'issue fatale.
Elle nous livre au fil des jours, les effets de cette maladie sur son papa, sur elle, sur sa famille,...

Un texte très poétique malgré la dureté de son récit. Cette lecture m'aura profondément émue et touchée.
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Papa a un cancer.Papa a un cancer et tout le monde se doute de la fin. de toute façon me direz-vous, il n'y a qu'une fin. Et à la fin, on meurt. Papa a un cancer et c'est comme si j'écrivais : Papa va mourir. Quand ? Bientôt ?Papa a un cancer et c'est comme si j'écrivais « Papa est mort. » Déjà. Ce livre n'est pas un roman. Il n'y a aucun suspense. Au début, vous connaissez déjà la fin.
Nathalie nous livre ici en toute pudeur son journal intime des derniers mois vécus avec son père.
Les mots sont justes, décrivant son quotidien balayé par ce drame intense et cruel.
À la lecture de ce roman court, je me suis posée la question de ce que je souhaiterais laisser, transmettre, dire à mes proches avant de partir..
L histoire d'amour filial décrite ici est belle, même si douloureuse.
La plume de Nathalie est sincère, juste, poétique et doit être plus connue
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Ça n'a pas d'âge les parents. Ça ne vieillit pas. le seul âge qui existe, c'est celui qui reste. Mon père à moi aura toujours 44 ans et moi toujours un peu 19. Celui de Nathalie Longevial a 74 ans depuis qu'elle en a eu 50. Bougies éternelles qui ne se seront plus soufflées.

L'allergie aux graminées. le nez qui se bouche, les yeux qui gonflent, les larmes qui coulent. Ça fait ça quand le temps s'arrête. Des pollens en suspension. Des souvenirs en poussière, soulevés par une tempête de chagrin.

Ici, la maladie se fait point de départ d'un journal un peu spécial, celui de celle qui reste et qui consigne ce(lui) qui s'en va, doucement, douloureusement. Mais la mort est déjà écrite. le point final déjà posé. Et entre les deux, ce temps qu'on veut remplir d'aujourd'huis et d'hiers, qu'on ne veut pas tuer. Parce que trop court pour les demains. Trop incertain. Trop important. Trop. Et pas assez.

Que vous dire ? Je ne sais pas. Chacun son coeur, chacun sa cage de résonnance. le mien, la mienne, ont vibré, évidemment. Les cordes étaient sensibles, directement reliées aux glandes lacrymales. Ça m'a rappelé, forcément. Tout. J'ai vu les ressemblances. J'ai noté les différences. Je me suis dit que peu importe, c'est toujours absolument incomparable.

Finalement, je ne vous dirai rien ou pas grand chose sur ce livre si ce n'est que je l'ai aimé. Et c'est bien pour ça que si je devais écrire quelque chose en le refermant, c'est à mon père que je le ferais. Je lui dirais moi aussi comme j'ai fermé les yeux pendant des mois, comme je les ai ouvert aussi parfois, comme je le regardais mais que je ne voulais plus voir. Comme je sais qu'il me regardait sans plus réussir à me voir. Et je lui demanderais s'il a été heureux et pourquoi. Et qui il était. Oui. Tu étais qui, au fond de toi? Dis moi. Mais c'est trop tard, n'est-ce pas ? Quand on meurt, c'est pour de bon. Une fois pour toute. Et après, et un peu avant parfois, tout ce qu'il reste, ce sont des poussières dans les yeux. Nathalie Longevial a raison, il faut demander avant, quand on croit qu'on a le temps. Quand ça n'a pas encore d'importance. Quand on peut encore avoir les réponses.
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