Je remercie
Nathalie Longevial pour la confiance qu'elle m'a témoignée en m'adressant ce livre pour un service de presse.
Semer des graminées n'est pas un roman… C'est un journal intime et un témoignage personnel, une catharsis.
« Papa a un cancer.
Papa a un cancer et tout le monde se doute de la fin. de toute façon me direz-vous, il n'y a qu'une fin. Et à la fin, on meurt.
Papa a un cancer et c'est comme si j'écrivais : Papa va mourir.
Quand ? Bientôt ?
Papa a un cancer et c'est comme si j'écrivais « Papa est mort. » Déjà.
Ce livre n'est pas un roman.
Il n'y a aucun suspense.
Au début, vous connaissez déjà la fin ».
Je n'aurais pas dû me fier à la couverture, à la photo familiale couleur sépia devant une voiture qui ressemble à une traction avant, au titre qui évoque les fleurs ornementales des jardins… J'aurais dû me blinder un peu avant d'ouvrir ce livre…
Parler d'un texte qui m'a profondément touchée m'est toujours difficile… Ici, j'ai laissé passer quelques jours après la fin de ma lecture, une lecture volontairement fractionnée à raison d'un chapitre par jour, au gré des titres balisant le chemin du « déni » à « l'acceptation », en passant par la « colère », la « négociation » et la « dépression »…
Je serai donc brève.
«
Semer des graminées » est le journal d'une fille, écriture à la première personne, précisément datée, qui rend compte des effets de la maladie du père tout au long des vingt mois qu'ont duré son combat, puis son agonie.
Je me suis retrouvée dans ce texte, notamment pour tout ce qui touche à la communication difficile entre une père et sa fille, aux excuses que l'on aimerait entendre et qui ne viennent jamais, à cette incompréhension mutuelle, à la pudeur qui fait éviter les contacts physiques, aux visites qui ne sont pas à la hauteur des espérances, aux obsèques fantasmées, à l'humour et à l'autodérision…
Nathalie Longevial et moi, nous avons des points communs dont nous parlerons peut-être un jour, des évènements heureux, des expériences. Bien sûr, ce type de récit, de surcroit superbement écrit, possède une grande part d'universalité et tous les lecteurs touchés peuvent penser qu'il a été écrit pour eux…
Vers la fin, il y a ce passage : « je me demande si c'est intéressant pour quelqu'un. Si c'est chiant à lire. Si ce n'est pas un foutoir sans nom ».
Nathalie Longevial s'excuse d'être là… Je lui dirai simplement que non, ce n'est ni ennuyeux, ni désordonné, que c'est profondément humain et sincère, que son texte est porté par un souffle qui fait s'envoler les pollens des graminées et pique les yeux.
L'écriture est belle, parfois poétique, actuelle, rythmée, sans excès de pathos, toujours efficace et juste. Cette lecture m'a confortée dans mon désir de découvrir les autres livres de
Nathalie Longevial, ses romans dans des registres peut-être moins intimes et personnels.
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