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3,68

sur 648 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le décor est banal, une petite ville de province, et des jeunes que l'on pourrait penser issus de quartiers sensibles. Pour découvrir que le lien ténu qui les y rattache, c'est la consommation de drogues. Et on traversera les chapitres dans les brumes d'une fumée psychédélique. Sauf quand il s'agit de boxe, ou de foot…
Autrement dit, ce n'est pas ma fête!

Le style ne m'a pas perturbée, car je sortais de la lecture de Grand frère, même lexique, même style. Et ce dialecte a parfois beaucoup de charme


Mais le propos général ne m'a pas séduite, en raison de la faiblesse des personnages auxquels il manque des tripes.

dommage car au coeur dur roman dont la colonne vertébrale me semble fragile, on trouve de belles épiphanies, comme celles des citations ci-dessous.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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«  Et le mec il arrive, il te tcheke et il te dit ouais, gros , bien ? »
«  Je dis wesh me parle pas de ça maintenant gros, et il fait scuse. »
«  Moi j'veux pas pécho une meuf qui nourrit les poules et qui fait sa pétasse le soir , et on rigole... »
Trois courts extraits de ce roman à la langue syncopée, orale, créative , pour le moins originale , dans les «  MOTS », pas facile à lire, entre tours et pavillons de banlieue .....

Un style d'écriture déroutant, l'histoire d'une bande de copains : Jonas, Poto , Sucré, Miskine, Ixe ... Lahuiss ...
Ils sont potes depuis l'enfance , habitent quelque part entre la banlieue et la campagne , l'endroit où leurs parents ont eux- mêmes grandi.

Jonas et ses amis tuent le temps comme ils le peuvent, fument des joints à gogo ——Dire « Oinj » ——-c'est impressionnant, boivent sec, jouent aux cartes., s'ennuient , font pousser de l'herbe dans le jardin., draguent les filles, pratiquent la boxe ....Ils disent : C'est flingué, j'éclate mon joint, on fumait en se demandant ce qu'on allait bien pouvoir foutre.... »

Entre La dictée, les jeux de cartes , la lecture de René Barjavel, ou Robinson Crusoé, ces jeunes s'ennuient ,ignorent comment sortir de leur quotidien , manque de courage ou d'imagination, torpeur ou ignorance ? .

Ils noient leur angoisse de vivre ,leurs tourments , leur colère, leur apathie , leur précarité,,

leur désir de briller et d'avoir une vie meilleure ... dans le shit..

Comment parler aux filles pour les séduire ?

On a envie de secouer Jonas : de la lecture de ce texte se dégage l'idée de vies sans perspective , jeunesse désoeuvrée qui se cherche, démotivée , un désoeuvrement terrible, qui fait mal....
Poto rappe , IXe fait des fautes d'orthographe ...
Un monde sans horizon avec quelques passages poétiques... Pratique de la langue, de son usage, son accès.
Un premier roman déroutant et original.. On se met dans la peau de Jonas grâce à l’usage de cette langue parlée, sa syntaxe, ses tournures , ses répétitions, ou ses réductions de phrases .

Je ne sais pas bien interpréter ce genre de texte, il faut le lire!
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Attention, mise en garde, ce livre ne plaira pas à tout le monde.

Il va heurter certains, les dérouter, les mettre mal à l'aise car l'écriture, la structure et le récit nous plongent dans l'univers d'un groupe de jeunes, environ 16 à 18 ans, pas des délinquants, pas d'une cité difficile, non mais d'une petite ville de 15 000 habitants, partagée en différentes zones : tours, pavillons et centre ville. On ne se mélange pas ou peu, on s'évite : les bourges, les jeunes, les autres.

Ils sont livrés à eux-mêmes, ont abandonné les bancs des études. Ils ont pour certains des talents :  Poto écrit des textes mais bourrés de fautes d'orthographe, il cherche du boulot. Ixe : ravitaille le groupe en cannabis, cultive son "jardin...", Lahuiss lui a fait des études s'est éloigné un peu de ses anciens amis mais revient de temps en temps les voir, Sucré lui travaille mais souffre de surpoids, Miskine, petite frappe, flambeur et Untel, le grossiste en cannabis et fournisseur du père de Jonas.

Jonas, le narrateur, nous livre son quotidien en une quinzaine de chapitres, sa bande de copains aussi désoeuvrés que lui, vivant au jour le jour, avec comme principale occupation le shit, la fumette, le cannabis, l'alcool, les jeux : cartes et vidéos. Ils sont sans projet, ne se voient pas d'avenir, sans idéaux. Il faut passer le temps.

Ils sont le plus souvent sans repères, livrés à eux-mêmes car les parents comme le père de Jonas, ne sont pas des exemples : on ne parle pas travail, les parents eux-mêmes sont consommateurs de shit. Pourtant lorsque Jonas parle de son père on sent du sentiment, même s'il n'est pas exprimé. On ne se dit pas ses choses là. Il y a des petits gestes, des frolements, des regards.

Son défouloir à Jonas c'est la boxe, mais même la boxe il va arrêter malgré Monsieur Pierrot, son vieil entraîneur, qui tente de motiver tous ces jeunes, qui l'encourage pour un dernier combat. Pour Jonas la vie ressemble souvent à un combat.

Et puis il y a Wanda, son amie, on ne dira pas sa petite amie car il n'y a guère de sentiment réellement dit, mais plus un plan c.. ou alors peut-être plus mais on ne parle pas non plus d'amour. On découvre, on expérimente, on performe..... le reste !

La lecture peut être déroutante car l'auteur a intégré tous les dialogues à la narration de Jonas ce qui donne un texte dense mais qui reflète bien, je trouve, leur façon de parler : untel dit que ...... et l'autre dit que ..... en plus dans un langage fait de verlan et autres mots que nous, plus vieux, nous ne connaissons pas toujours, langage des cités peut être. Donc à plusieurs reprises il m'a fallu relire à l'endroit, à l'envers ou essayer de comprendre.

Par contre les pensées, le ressenti de Jonas sont rédigés dans une forme de langage habituel et elles sont parfois de profondes  réflexions, ses interrogations sur le sens de la vie, de sa vie.

Il y a des passages savoureux en particulier lorsqu'on parle de Voltaire, de Céline, quand ils décident de faire une dictée pour savoir qui est le pire en orthographe ou du nettoyage de jardin car en fin de compte ils ne demandent ces jeunes qu'à s'occuper, à être reconnus. Mais il faut que cela vienne d'eux.

C'est un livre qui nous immerge totalement dans cette jeunesse où le seul point d'ancrage c'est les amis, le groupe, c'est leur famille, celle qu'ils ont choisie, celle sur qui ils peuvent compter, celle où ils existent. 

Bien sûr ce n'est pas mon univers ni le domaine de lecture que je préfère mais cela fait prendre conscience de leur monde, du vide de celui-ci.

C'est un premier roman original par l'écriture, osé où l'écriture est très détaillée (on vit les scènes) parfois trop pour certaines, assez crue et l'ambiance générale peut choquer mais pas par le texte, en fin de compte, mais par ce qu'il raconte et qui est une réalité notre monde.
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J'ai d'abord été intrigué par les dithyrambes au sujet de ce livre, puis agréablement surpris par l'humilité de David Lopez, notamment chez Ruquier. Puis, bam, Fief s'est retrouvé sur la liste du Renaudot, sur la liste du Medicis, sur la liste des vaccins contre le cancer, sur la liste des 23 de Deschamps pour la Coupe du Monde, et je n'en rajoute à peine.

Alors je l'ai lu. L'histoire, il n'y en a pas vraiment, mais c'est un parti pris assumé. On suit les errements et l'ennui d'une bande de lascars pas bien méchants et pas bien motivés. L'idée étant surtout de dépeindre un quotidien, de raconter, plus que de conter ou d'intriguer. Or, j'ai trouvé la manière de dépeindre le quotidien de cette bande de potes mi-banlieue/mi-province archi caricaturale, un peu à la façon de Benchetrit. Je n'ai rien trouvé d'authentique, de brut. Cette ode à la galère, au phrasé des quartiers, au bitume, tout ce qu'on m'avait vendu, je ne l'ai pas eu. Enfin, jusqu'à ce que l'auteur nous parle de boxe. Là, d'accord, rien à dire. C'est d'une pure justesse. D'ailleurs, les 2,5 points ( poings ) de ma notation sont uniquement pour la boxe. Il la décrit de manière clinique, chirurgicale et de façon passionnante. Pour le reste, ça me paraît un peu fade, et je dois avouer ne pas trop comprendre la hype entourant ce roman, et sa présence sur la liste des grands prix - bien que je souhaite tout le meilleur à David Lopez.
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Ixe, bien ou quoi mon gars sûr,…
David Lopez, titulaire d'un Master de Création littéraire, l'écrirait comment s'il n'avait pas ce diplôme ?
Jonas boit, fume, se drogue, joue aux cartes, chôme, s'ennuie, tout comme ses potes. Il a une passion : la boxe.
Une lecture fastidieuse, non pas à cause du langage de banlieue, mais avec des phrases incompréhensibles comme celle notée que je n'arrive pas à comprendre.
Les chapitres sont écrits sous forme de nouvelles avec les mêmes personnages. J'ai failli le lâcher et enfin le narrateur semble réel lorsqu'il rencontre Wanda. du coup, les autres personnages semblent prendre corps également. Et là, j'ai commencé à aimer ce roman. de belles descriptions détaillées de scènes de boxe et de sexe.
La sensation d'une odeur de pétard se dégage des pages. Parce que ça fume, ça fume… Déroutant. Je pense, qu'avec le recul, j'arriverai à dire si j'aime ou pas.

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Ce livre raconte l'adolescence, la vie de jeune adulte que je n'ai pas connu. Je n'ai jamais fumé de shit ni de cigarette, je n'ai jamais participé à de grandes beuveries (je buvais quelques verres en soirée mais jamais au-delà de ce mon corps était en capacité d'absorber), j'étais un ado assez sage, assez solitaire. Je ne me place là en aucun cas dans un jugement moral mais un simple énoncé factuel ; parfois je me dis même que j'aurais mieux fait de fumer quand j'étais ado, après tout c'est une expérience comme une autre, enfin je suppose que l'on idéalise toujours ce que l'on a pas connu.

Ce livre raconte donc les tourments d'une bande de potes habitant dans une ville de taille moyenne, ni vraiment la campagne, ni vraiment la grande métropole, au travers le regard de l'un des membres de cette bande (Jonas), obsédée par le shit, l'alcool, le sexe, les filles, l'argent facile.
Ayant grandi dans une agglomération de 20 000 habitants, cet entre deux décrit dans le livre me parle, je comprends parfaitement toutes les interrogations que cela engendre dans sa construction, pour savoir qui nous sommes, où est notre véritable place. Je me demande toujours (de façon un peu binaire et simpliste) si je suis fait pour la ville ou la campagne. J'ai d'ailleurs toujours pas de réponse à cette question, je me sens aussi bien (ou aussi mal) en déambulant sur les Champs Élysées à Paris qu'en me promenant sur un sentier rural !
Jonas justement, c'est lui la force du récit, l'intérêt majeur de ce roman. J'ai trouvé ce personnage très attachant, touchant, émouvant. Il me fait penser au Anthony de Nicolas Mathieu dans Leurs enfants après eux. Jonas personnage complexe, derrière la "petite" frappe de quartier, on devine une très très grande sensibilité chez ce garçon, on sent une tendresse, une conscience chez lui (je pense à la scène dans la forêt où il aimerait pouvoir nommer tous les arbres qui l'entoure), une puissante fragilité, une gravité profonde voir même malgré son jeune âge une mélancolie (l'évocation de ses vacances d'enfance dans le chapitre Baromètre). Mais voilà tout ça, il ne peut pas vraiment l'exprimer dans sa bande de potes, il doit se cantonner au rôle que les autres attende de lui. À ce titre le récit est très pertinent, très juste, il met en lumière la difficulté de parler sérieusement dans une bande de potes masculine, pourtant Jonas il aimerait bien avoir d'autres discutions que les parties de cartes, la planification des soirées. "Je ne trouve à m'affirmer qu'en affichant mes défauts".
Au fond ce Jonas, il est pas méchant, il n'est même pas vraiment un "lascar". Si tous les ados, jeunes adultes dit "à problème" était des Jonas, ça irait pas trop mal !

Quelques scènes sympathiques comme Jonas qui vient voir jouer son père au foot le dimanche matin ou la dictée ! "La feuille, notre nom en haut à gauche, la date, le stylo dressé, ce silence juste avant que le prof commence à dicter". Retour dans nos propres souvenirs scolaires garanti !
Une scène de sexe mémorable et là je dis bravo à David Lopez - bien qu'il en a strictement rien à faire de mon bravo et je le comprends - (chapitre Éponyme and Clyde). Sa scène de sexe, il réussit à l'installer sur la durée (sur 5 - 6 pages) sans sombrer dans une très grande vulgarité, je la trouve assez authentique cette longue scène de sexe entre Jonas et Wanda. Là je trouve qu'il y a du talent littéraire.

Malgré tout, quelques défauts et notamment cette utilisation massive, systématique du terme "il y a". Il y a revient à tout bout de champ, à longueur de pages, parfois "il y a" est présent deux fois dans la même phrase, sur la plage 176 "il y a" revient 6 fois !
Les personnages secondaires (les potes de Jonas) aurait peut-être mérité d'être un peu plus étoffé, la relation Jonas et son père aussi. Parfois ce livre peut faire penser à une succession de tranches de vie, il manque un p'tit approfondissement, un p'tit supplément pour vraiment emballer définitivement le lecteur.

Auteur à suivre, je lirai son second récit (je lui souhaite en tout cas de pouvoir en publier un second).
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Fief c'est le roman désabusé d'une génération désenchanté de banlieue pavillonnaire où la jeunesse n'a pas et plus grand-chose à attendre. Tout comme dans ce roman où certaines scènes traînent en longueur comme la vie même de ses personnages. Une bande de potes qui perdent leur temps et fumer du shit à longueur de journée.

Tout l'intérêt de ce premier roman tient sur la problématique de cette jeunesse sans avenir et sans rêve.

Surpris dans un premier temps par le langage et le vocabulaire plus proche de la langue de rue que de celle De Voltaire. Ce vocabulaire cru, met en contexte et donne forme à ce roman.

David Lopez fait lui-même la lecture de son roman, qu'il incarne parfaitement. Je ne sais pas s'il joue à merveille le jeu d'acteur, mais la tonalité est juste.

Avec ce titre, je suis sortie de mes sentiers battus et avec grande surprise, j'ai apprécié ce petit détour coincé entre banlieue et campagne.
Lien : http://www.bouquinovore.com/..
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Sympathique roman qui nous fait partager le quotidien désoeuvré de Jonas, un jeune chômeur qui habite une banlieue éloignée. Ses journées, il les passe à fumer des joints seul, avec son père, inactif aussi, ou ses copains. Parfois il rejoint la salle de boxe pour préparer un lointain combat perdu d'avance.
Le charme de ce petit roman est le passage au discours indirect du langage des cités. C'est aussi ce sentiment d'irréalité procuré non seulement par la monotonie des jours mais aussi par l'importance étonnante de la nature.
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C'est un livre qui avait tout pour me déplaire ! Ca « zone », ça « fume », Jonas fait de la boxe, son père du foot. Enfin, rien qui ne soit dans mes cordes.
Mais c'est la magie des mots. ! A part quelques longueurs, David Lopez à un réel talent d'écriture pour appréhender des sujets sans intérêt pour moi et me captiver.
Un bon premier roman. J'attends de découvrir son prochain livre pour savoir si ce talent se confirme.
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Tranches de vie de jeunes qui zonent dans l'espace indifférencié de la banlieue d'une petite ville, c'est cru, sans complaisance mais pas sans tendresse malgré le manque d'avenir, la seule lumière vient de la lecture qui peut mener à l'écriture, cela sent le vécu.
Au départ j'ai cru que je n'irai pas très loin et finalement j'ai été happé par les personnages et leur soif de vie, avec leurs codes et leur vocabulaire qui n'est pas sans poésie.
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