La Wehrmacht : La fin d'un mythe

Connaissez-vous Alfred Liskow ? Il y a peu de chances. Ce que l’on sait de lui se résume généralement à la simple mention de son nom dans les ouvrages traitant du conflit germano-soviétique. Il aurait été ce soldat allemand passé dans les lignes soviétiques pour prévenir du déclenchement imminent de l’opération « Barbarossa », l’invasion de l’Union soviétique en juin 1941. Héros pour les uns, traître pour les autres…

Pour motoriser l'ensemble de l'armée allemande "à l'américaine", il aurait fallu 1 million de camions, alors qu'il n'en existe que 404500, civils et militaires, dans tout le Reich. Autre évidence, la Wehrmacht aura besoin des trains pour ses transports. Là aussi, la réalité est amère: les chemins de fer allemands n'ont reçu aucun investissement dans les années 30. Ainsi, quand éclate la Seconde Guerre mondiale, leurs moyens sont inférieurs en quantité à ceux dont l'armée du Kaiser avait bénéficié en 1924: 21700 locomotives contre 26830, 700000 wagons contre 835000.

L'autre problème gravissime résulte du surmenage des colonnes de transport motorisées. Les routes (en URSS) sont pires que prévu. A la moindre pluie, tout ce qui n'est pas chenillé doit s'arrêter, enfoncé dans la boue sur 80 cm. Les essieux cassent, la poussière bouche les radiateurs, ce qui détériore les joints de culasse. Réparer? Impossible! Il y a 2000 types de véhicules, 1 million de pièces détachées différentes et... aucun stock.
Le problème des pneus se révèle insoluble: les 100'000 prévus en secours sont dévorés en un mois. Aussi les pertes grimpent-elles régulièrement. Au 31 décembre (1941), 40'000 camions seront définitivement hors service. Les livraisons neuves (27'535) laissent un déficit de plus de 12'000 véhicules, soit 60% des colonnes qui s'alignaient le 22 juin.