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Citations sur Bethsabée, en clair comme à l'obscur (11)

p 74 … elle avait sombré dans son rêve de prédilection : rêve de marée montante, de grand large et de grandes largesses, de plénitude d’être et fertilité de femme. Elle voyait son corps au-dedans comme une vaste prairie de fleurs et d’écume à la surface des flots, mobile comme eux, soulevée et affaissée, rythmiquement, comme si les eaux antérieures respiraient au fond, par-delà toutes racines, dans la ténèbre de la terre féconde, avec des mouvements et une rumeur de poitrine, en quoi elle reconnaissait indistinctement le souffle de l’amant, endormi à ses côtés, et le brassage marin du ciel et de la campagne en fleurs, à Noorstrand, les nuits de printemps
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Dans le petit atelier, clos, silencieux, pénombreux comme un cabinet d'intimités, Hendrickje goûtait, sans jamais se lasser le sentiment d'un temps hors de la vie, immobile et infini. Le Maître ignorait toute précipitation. Il avait les gestes lents même lorsque, cessant d'appuyer sa touche, il effleurait la toile et amenait les couleurs à la transparence, à de sourdes émanations de lumière dont la ténuité faisait vibrer et palpiter l'espace nocturne du tableau tout entier. C'était un travail d'extrême délicatesse et d'extrême patience qui ne pouvait se dérouler que dans la longueur d'une méditation contemplative. P 8
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Quand elle posait, nue, dans l’atelier, assise sur un monceau de tapis et draperies, Hendrickje n’en revenait pas d’exposer son ventre immense au regard du Maître et de tous les hôtes de la nuit, cachés dans les recoins, qu’elle ne pouvait distinguer, mais qui l’observaient et dont le désir rendait l’ombre sensible comme la corde d’une vielle.
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Il ne fut pas seulement saisi par la beauté délicatement sensuelle de la jeune fille, mais profondément troublé par un indice de noirceur capté dans le regard, et dans lequel il reconnut un signe qui lui appartenait en propre
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Rembrandt peignait par obligation, par entraînement de la vie, tout comme il se mouvait et agissait, par ailleurs, parce que l'être vivant ne peut se fixer dans le repos et l'immobilité.
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Le Maître aimait l'éclat solaire des chaires dénudées, les seins gonflés de vie, les cuisses palpitantes dans la lumière.
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De son pinceau délicat et fort, tout à la fois, il créait le corps désiré de la fille du Soleil, il lui dressait les seins, l'un dans la pénombre, l'autre dans les commencements de la lumière, il lui courbait les reins, il lui faisait offrande, comme d'une promesse d'éternité de vie, d'un vaste flanc, apte à loger en lui non seulement le membre du Taureau, mais toute l'énergie d'Eros qui renouvelle sans fin la Nature et les Äges.
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"Il a beau s'appliquer, il a beau crier, au fond de son propre désir, au fond de son désert, invoquant le Temps contre l'histoire et ses enchaînements, le mythobiographe, dresseur de figures de songe, n'a aucune chance de ressusciter la morte dont il fut épris et qui imprégna tellement sa mémoire qu'il en vint à quêter la forme et l'esprit dans son culte tout personnel de l'éternel féminin." (p. 150)
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"De cette relation qui ne s'épuisait pas dans les anecdotes de la biographie mais paraissait bien relever de la métaphysique de l'amour, une interrogation se dégageait, avec insistance : quelle qualité d'être appartenait en propre à Hendrickje jusqu'à l'associer aussi intimement et nécessairement à la création de Rembrandt [...] Naturellement, une telle affirmation, même sous sa forme de questionnement, soutient un caractère purement subjectif. L'homme du texte n'en a cure. Il poursuit son rêve éveillé et sa rêverie mémorielle. Il songe, hors du temps et sans s'encombrer de l'artifice des preuves..." (p. 89)
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Pourquoi faut-il que nous soyons mortels, tandis qu'à peine nous sommes nés ?
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