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Critique de Patlancien


C'est grâce à mon amie babelionaute Nicolak que j'ai enfin remis les pieds chez Howard Phillips Lovecraft. J'ai fait la découverte de cet auteur en 1972 avec deux romans qui étaient parus aux éditions J'ai lu : l'affaire Charles Dexter Ward et Dagon un recueil de nouvelle. Il m'a fait naviguer ensuite à vue entre la folie et un imaginaire peuplé de monstres et de démons. Sa force de persuasion qui est aussi sa propre marque de fabrique, réside dans sa façon toute lovecraftienne de nous présenter et décrire ses monstres. Sans trop de détails, avec juste ce qu'il faut et de manière suffisamment précise, il sait nous faire peur jusqu'à nous empêcher d'éteindre avec sérénité notre lampe de chevet, une fois la lecture terminée.

Avec les montagnes hallucinées, j'ai eu pourtant un peu de mal à retrouver l'auteur de ma jeunesse. Si j'ai réussi à trembler une ou deux fois au détour d'un couloir, je n'ai pas retrouvé le côté immersif de l'écrivain fantastique. Les monstres était toujours là, l'aventure surnaturelle aussi, le héros scientifique et cartésien bien présent ; mais la sauce n'a pas pris et le soufflet est vite retombé. L'histoire avait pourtant bien commencée. Une expédition vers les terres australes avec géologue, biologiste et spécialistes de la survie en milieu polaire, qui partent ensemble étudier la faune et la flore antarctique. On se retrouvera bien vite avec un camp dévasté par une créature démoniaque, une fuite effrénée dans les solitudes glacées qui se terminera par la découverte d'une cité cyclopéenne ayant appartenue à cette fameuse race des Anciens, chère à Lovecraft.

On peut aussi se rassurer sur le style et la prose de notre ami Howard. Son écriture n'a pas pris une ride. Elle est toujours aussi fluide et permet de se tenir en haleine tout au long des 256 pages du roman. L'efficacité comme le rythme sont bien présents dans cette histoire. Si ses écrits restent sombres et angoissants, ils sont toujours aussi tranchants et puissants. Les personnages sont comme à leurs habitudes dans des situations sans espoir et vouées à l'échec. Enfin et sans surprise, on tombe sur le Necronomicon d'Abdul Alhazred. Souvent mentionné et jamais vu par le commun des mortels, le livre des grand Anciens est bien présent dans le scénario. On renoue ainsi pour notre plus grand plaisir avec les créatures extraterrestres sorties tout droit du cerveau enfiévré de cet écrivain qu'on dit maudit.

Vous l'aurez compris, si j'ai pu être légèrement déçu à la lecture des montagnes hallucinées, j'ai quand même retrouvé la patte de mon ecrivain hors du commun. S'il arrive que Les auteurs d'hier semblent moins percutants que ceux d'aujourd'hui, c'est souvent parce que nous devenons plus exigeants avec nos yeux de vieux lecteurs expérimentés. Je me replongerai certainement dans un autre Lovecraft, je pense qu'il a encore beaucoup de choses à nous dire et surtout à nous montrer. Il continuera toujours d'inspirer et d'effrayer les nombreux lecteurs de science-fiction comme de fantastique mais les autres aussi. Il est difficile d'imaginer pouvoir être un jour désabusé par un auteur de cet acabit.


« Il est absolument indispensable, pour la paix et la sécurité de l'humanité, qu'on ne trouble pas certains recoins obscurs et morts, certaines profondeurs insondées de la Terre, de peur que les monstres endormis ne s'éveillent à une nouvelle vie.»

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