Au Bengale, le coeur de la vie du village est le puits. C'est là que les gens se réunissent et trouvent chaque jour l'eau dont ils ont besoin pour se laver, cuisiner, boire. C'est là aussi qu'ils peuvent partager les derniers potins du village. Mais souvent, ce genre de rassemblement est rendu stérile par toutes sortes de bavardages. Où trouver la vie en Dieu, la vie extatique et passionnée ? Se cache-t-elle derrière les cancans habituels de l'existence inconsciente ? Où sont donc les chanteurs et les danseurs de Dieu ?
Or, parfois un « fou » errant arrive dans le village, un Baul qui, par ses chants spontanés d'adoration, réveille chez chacun un sentiment d'émerveillement pour le Divin. Car les Bauls disent bien : « Dieu n'a qu'un seul attribut. Il est Amour. »
Nous avons Dieu dans notre corps. Mais ceux qui sont sous le charme du monde matériel ne peuvent pas percevoir ou comprendre ce Dieu intérieur. Trébuchant et à tâtons, ils avancent au sein de Mâyâ (le monde de l'illusion), tels des ivrognes.
Je ne me délecte que dans la joie de mon propre amour jaillissant.
En amour il n'y a pas de séparation, il n'y a que rencontre. Je me réjouis donc en chants et en danses avec chacun et avec tous.