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Critique de Livretoi


7ème roman d'Alison Lurie publié en 1984, prix Pullitzer 1985.

Les aventures sentimentales et les rencontres de deux professeurs universitaires en voyage d'études à Londres, une femme de 54 ans désabusée, un jeune homme fraîchement marié mais déjà séparé.

Comparaisons entre américains et anglais, réflexions amères sur la place congrue faite à la littérature enfantine dans le monde littéraire, dénonciation de l'attitude de certains critiques littéraires qui cherchent à se mettre en valeur aux dépens de l'objectivité, dénonciation de l'hypocrisie des relations sociales, pointage des préjugés humains forgés sur la base de stéréotypes, regard sur le vieillissement et la place faite aux femmes mûres dans une société qui privilégie le jeunisme, réflexions sur l'art de bien vieillir, autant de thèmes abordés dans ce roman intelligent, fin, parfois drôle, profond et léger à la fois.

Alison Lurie excelle dans le récit des histoires sentimentales et les portraits psychologiques de ses personnages. Ici encore le thème de l'amour est omniprésent. Les jeunes couples sans enfants "La ville de nulle part", avec enfants "Les amours d'Emily Turner" ou "Comme des enfants" , ou avec adolescents dans "Conflits de famille" des premiers romans nous amènent ici à l'âge mûr en la personne de Virginia Miner.

Virginia Miner est décrite au tout début du roman ainsi : "âgée de cinquante-quatre ans, elle est petite, laide et célibataire, bref le genre de personne qu'on ne remarque pas : mais qui enseigne dans une université prestigieuse de l'est des Etats-Unis, a publié plusieurs livres et a une réputation bien établie dans le domaine florissant de la littérature enfantine."
Or Alison Lurie née en 1926 a 58 ans en 1984 à la sortie du roman, est professeur, écrivain, spécialiste de littérature enfantine, et a eu un visage abîmé suite à l'accouchement au forceps de sa mère, avec une atrophie des muscles faciaux qui déformait sa bouche et son sourire. Mariée en 1948 et divorcée en 1985. Je me plais à voir en cette Virginia Miner célibataire et désabusée le double inspiré d'Alison Lurie.

Pour que j'aime un roman il faut que je puisse aimer un ou plusieurs personnages, si possible m'identifier à eux. Ici j'ai particulièrement aimé les portraits de Virginia Miner et de Chick Mumpson, cet américain rencontré dans l'avion, rustre, peu cultivé, direct dans ses relations, caricatural dans sa façon de s'habiller, mais tellement plus généreux, plus simple, plus authentique que tous les anglais bien éduqués de la sphère mondaine. L'intellectuelle n'était pas faite pour s'entendre avec le rustre, mais Alison Lurie conduit habilement son intrigue pour nous prouver le contraire.

J'ai mis quatre étoiles à ce roman pour le nombre des thématiques abordées. Je le trouve plus riche que les autres. J'ai trouvé le début du roman particulièrement brillant : voir extrait en "Citations."
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