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Marie-Claude Peugeot (Traducteur)
EAN : 9782869307087
310 pages
Payot et Rivages (01/11/1993)
3.61/5   60 notes
Résumé :
Juillet 1935. Le décor idyllique d'une ancienne ferme dans un vallon boisé de l’État de New York. Dans ce lieu où elle a passé son enfance, Anna, qui dirige maintenant une école "progressiste", a invité pour le long week-end du 4 juillet deux couples d'amis, les Hubbard et les Zimmern, dont les fillettes, enfants uniques toutes deux, sont ses élèves.

De ce petit monde réuni dans un coin de campagne isolé (à l'abri de la crise qui ébranle l'Amérique)... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Honte à moi! Je ne connaissais pas cette auteure américaine, qui a pourtant reçu de nombreux prix. Elle est décédée l'an dernier. Les éditions Rivages ont eu la bonne idée de rééditer ses oeuvres en poche.

Nous sommes en 1935, en Nouvelle-Angleterre. Anna, directrice d'une école aux idées progressistes, a invité dans sa maison rudimentaire à la campagne deux couples de parents d'élèves qu'elle apprécie, ainsi que la fillette de chacun d'eux, Mary Ann et Lolly, âgées de neuf ans.

Très vite, une tension se crée dans ce huis-clos étouffant, exacerbée par la chaleur estivale et les rancoeurs , les non-dits que les uns et les autres ont accumulés...

Percutante, acide, est l'analyse faite par l'auteure des pensées et agissements de chacun. Ce que j'ai particulièrement apprécié , c'est cette réjouissante multiplicité des points de vue, qui permet au lecteur d'entrer dans l'intériorité de tous les protagonistes. L'auteure sait à merveille, notamment, rendre les pensées d'une enfant. Et les adultes se comportent souvent, en effet, comme des enfants.

le ton , volontiers ironique, se fait aussi mélancolique, l'écriture poétique, lorsqu'elle dépose des couleurs sur le paysage, au lever et au coucher du soleil.

Une superbe découverte! " Liaisons étrangères " m'attend. J'ai hâte !

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Quelques jours de vacances entre amis...Le pire et le meilleur! Deux couples, une femme célibataire ( l'hôtesse), deux petites filles uniques et un ado rebelle. Et tout ce petit monde joue, s'affronte, parle, pleure, rit et observe...
Le propos est intéressant. ça se passe en 1935. J'ai trouvé quelques longueurs toutefois. La narratrice est une petite fille de 8 ans. Cela ajoute à la naïveté du récit.
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En 1935, en pleine dépression, Anna, directrice d'une chic école privée, a invité pour les fêtes du 4 juillet les Hubbard, Bill, Honey et leur fillette Mary Ann, ainsi que les Zimmern, Dan, Celia, Lennie le fils de Dan d'un premier mariage, et leur fillette Lolly. Les deux filles sont dans la même classe de ladite école et, quoique extrêmement dissemblables, sont amies et savent bien jouer ensemble et inventer des histoires.
Les mères ne travaillent pas, Celia l'effacée aimerait pourtant mais son mari, publicitaire, ne le veut pas, quant à Honey, ça lui convient parfaitement, c'est l'exemple de la belle du sud, coquette et aimant le flirt.

Unité de lieu, la maison d'Anna, unité de temps, ces quelques jours de juillet. Un découpage en courtes séquences de quelques pages, certaines 'vues' par l'oeil d'un des fillettes, principalement Mary Ann. C'est toujours un exercice délicat de rendre compte d'événements par le prisme enfantin, que le vocabulaire soit adapté... Heureusement Mary Ann est une petite fille intelligente et observatrice, dont le papa aime répondre à ses questions, et même si ses réflexions sont à côté de la plaque, elle en sait beaucoup, et Lolly aussi, en tout cas bien plus que ne le pensent leurs parents!

Les adultes mènent aussi leur vie, même si les activités sont souvent communes, et comme le dit la quatrième de couverture, parfois leur comportement est moins adulte que celui des enfants...

Mais ce qui m'a encore une fois épatée, c'est l'art d'Alison Lurie pour raconter une histoire et plonger le lecteur dans les pensées des personnages sans grands développements. Des dialogues, parfois des phrases interrompues, des gestes, des regards, et le lecteur sait.

Par exemple un dialogue entre Anna et Celia au sujet du mariage. Anna vient de parler d'un homme qu'elle a connu et pas épousé, leurs vues sur le mariage n'étant pas les mêmes.
"Oh Anna, dit Celia avec une autre intonation -maternelle, impatiente. C'est juste parce que vous n'étiez pas amoureuse. C'est si différent quand on est amoureux.
Peut-être, dit Anna usant de l'indubitable manière des gens rejetant une déclaration mais désirant rester poli."
Plus tard :
"Leurs regards se rencontrèrent, les deux sourirent, pleines de pitié généreuse et pleine d'affection pour l'autre."
Le lecteur, lui, sait que quinze ans auparavant Anna et Dan (futur mari de Celia) se sont connus et c'est de lui que parlait Anna (et elle en était amoureuse). le mariage de Dan et Celia est délicat, surtout pour Celia qui en est malheureuse. Tout cela, on le sait sans immenses développements et, mieux même, on le devine (aisément!)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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1935, Deux couples de citadins New Yorkais se retrouvent pour le week-end du 4 juillet avec leur enfants chez Anna qui vit dans une ferme et qui est directrice d'une école progressiste. Les deux filles du couple sont élèves dans cette école.

On entre dans l'intimité et les pensées des deux couples, les petites jalousies, bassesses et comparaisons.

Alison Lurie nous fait explorer les rivalités et scènes entre adultes sous le regard de Mary-Ann, petite fille intelligente et curieuse qui a aussi son petit caractère, sait s'affirmer et défendre son point de vue. Cela donne une dimension très intéressante au roman et un ton innocent qui adoucit les tensions qui pourtant sont parfois extrêmes.

Le regard d'une enfant sur le comportement des adultes ainsi que son incompréhension  mettent souvent en relief l'absurdité de leur réaction. 

Ainsi des sujets graves entraînent des questionnements innocents, les événements qui peuvent paraître mineurs comme la perte d'un nounours prennent une ampleur bien triste. 

C'est une plongée intimiste dans le week-end de ces amis décrite avec justesse et une écriture très fluide. La psychologie de chacun nous est finement révélée à travers ses pensées ou ses actes.

Une très belle lecture.

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Week-end du 4 juillet 1935, Anna, directrice d'une école progressiste invite dans sa maison de campagne 2 couples d'amis, les Hubbard accompagnés de leur fille unique et les Zimmern, de leurs 2 enfants. Durant ces 4 jours de cohabitation le "vrai" visage des personnages va se révèler......

Les reflexions que Mary Ann Hubbard 9 ans, se fait quant au comportement parfois étrange des adultes m'ont beaucoup plu, parfois drôles, puériles et justes à la fois....Une chronique de vie que nous pouvons aisément transposer à notre époque... L'écriture est belle, simple, les personnages décrits avec justesse... Bref un bon moment de lecture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
* « Qu’est-ce que tu as contre l’amour ? finit-il par demander.
- Tout, fit-elle, mais sans sourire. C’est rassurant pour l’esprit. Comme toutes les illusions. Quand on est amoureux, on a l’impression que l’univers a une raison d’être… pour un certain temps. Tout… les pensées, les efforts, les projets… tout tend vers quelque chose. Quelque chose d’unique. Et c’est encore mieux que de croire en Dieu, parce que celui que tu adores, tu le vois et tu le connais. Ou au moins tu t’en persuades. Mais c’est comme toutes les religions. Ça mène à des crimes et à des excès odieux. Persécution, auto-destruction, martyre. Et en plus, ça t’empêche de faire quoi que ce soit d’autre, de te soucier de ce qui se passe dans le monde. Tu ne te préoccupes plus de personne. Tu ne penses plus qu’à toi et à l’autre.
- L’opium des masses, fit-il en attirant Anna.
- Absolument
- Si je comprends bien, dans ton univers modèle, personne n’aimera personne et ne s’attachera à rien.
- Ce n’est pas ce que j’ai dit. (Elle secoua la tête.) Les gens aimeront… je ne sais pas, moi… (Elle se laissa aller en arrière.) La liberté, la justice et, oui, bien sûr… la musique, la peinture, les sites superbes et…Tout ce qui leur fait du bien.

* « Prendre de l’âge a aussi des avantages, vous savez, « On est… disons… beaucoup plus libre. J’ai toujours pensé que la plus grande partie de la vie, c’est comme de marcher dans une épaisse forêt. Tenez, les bois, là-bas. (Par-delà le chemin et les champs, elle désignait au creux de la vallée un bouquet touffu d’arbres verts, le long de la rivière.) C’est continuellement envahi par les buissons et les ronces. Et gorgé d’eau par endroits, un vrai marécage. On a un mal fou à s’y frayer un chemin. Et la vie, c’est comme ça, un fouillis confus, une multitude de sensations, d’émotions violentes, de gens qui se collent à vous.
- Ça, je comprends. (Honey s’était départie de son intonation habituelle, indolente, traînante.) Tous ces gens qui vous touchent, s’accrochent à vous, qui veulent quelque chose de vous…
- Oui. Et on continue à marcher dans le sous-bois pendant le plus clair de son existence. On suffoque de chaleur, on est en nage, égratignée, piquée, mordillée, et on se bute partout. On se fait mal, on fait mal aux autres, oh, pas par méchanceté ou par rancune, le plus souvent. Non, parce qu’on a peur, ou parce qu’on cherche quelque chose qu’on ne trouve pas. Et la forêt est si épaisse que jamais on ne voit bien loin, ni devant, ni derrière, ni à gauche ni à droite. Alors on ne sait plus où on en est et on fait des bêtises. (Anna lança un regard vers la grange, fronçant les sourcils comme si elle y voyait quelque chose de laid. Puis elle inspira longuement et se retourna vers Honey.) C’est comme ça, reprit-elle. Et puis un jour enfin, quand on commence à n’en plus pouvoir, tout se met à s’éclaircir, les arbres, les buissons, les bruyères, et on débouche sur un terrain découvert, où on retrouve un peu de sa liberté de mouvement, on respire plus à son aise, on voit au loin dans toutes les directions. On voit le ciel et les nuages, on voit les montagnes, l’herbe couchée par le vent…
- Moi, j’aurais l’impression d’être un peu perdue. L’impression que c’est tout triste, tout vide.
- Oui, ça l’est quelquefois.
- Et vous réussissez à vous y faire ?
- Oui. Bon, quelquefois… l’envie me prend de faire marche arrière. Mais pas très souvent. Errer dans les bois, je l’ai suffisamment fait pour savoir ce que c’est.
- Han-han, fit Honey, après un bref silence. En tout cas, c’est sûrement pas toujours facile de s’en sortir, même quand on le veut. Mais à partir du moment où quelqu’un d’autre a besoin… bon, j’veux dire, si quelqu’un a de l’amour pour vous.
- Je hais le mot “ amour ”, dit Anna avec véhémence. C’est comme une saleté de sirop douceâtre qu’on répand sur les choses pour faire oublier leur vrai goût… Dans le temps j’ai connu un homme qui ne pouvait pas dire une phrase sans prononcer ce mot-là. Pour lui, ça excusait tout.
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La maladie d’amour, ça peut vous rendre méchant, fou, même. D’après l’idée qu’elle s’en faisait, c’était pareil que si on avait très faim, que si on mourait de faim pratiquement, mais que dans le monde entier y avait une seule chose qu’on pouvait manger. De la gelée à la framboise, par exemple, et encore, seulement si une seule et unique personne était là pour vous la faire manger cuillerée par cuillerée, comme à un bébé sur sa chaise. Alors forcément on avait faim presque tout le temps et on faisait n’importe quoi pour que cette personne-là reste auprès de vous à vous faire manger votre gelée.
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Je hais le mot « amour » dit Anna avec véhémence. C’est comme une saleté de sirop douceâtre qu’on répand sur les choses pour faire oublier leur vrai goût… Dans le temps j’ai connu un homme qui ne pouvait pas dire une phrase sans prononcer ce mot-là. Pour lui, ça excusait tout. Il ronflait très fort la nuit, il bougeait sans arrêt dans le lit en prenant toute la place, eh bien, d’après lui c’était parce qu’il m’aimait tant qu’avec moi il pouvait se détendre complètement, et si je l’avais aimé vraiment moi aussi, alors je n’aurais pas dû attacher d’importance à ces choses-là.
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« Je veux bien que la situation ait quelque chose d’exceptionnel, concéda Bill. Mais d’une manière générale. Si, par exemple, elle refait la même chose pendant que nous sommes ici. Il ne faut pas l’encourager à se comporter comme une enfant. »
Honey se retourna vers Bill, et elle se cabra, écumante de rage. « Pourquoi diable faudrait-il qu’elle se comporte autrement que comme une enfant ? C’est une enfant, non ? »
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