AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 136 notes
5
14 avis
4
14 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis
mots-clés : Chine, politique de l'enfant unique, garçon, confucianisme, fleur d'osmanthus, gamine énervante

Meili et Kongzi ont déjà une fille Nannan lorsque Meili tombe enceinte une seconde fois. Kongzi descend de la prestigieuse lignée de Confucius et rien n'est plus important pour lui que de perpétuer cette lignée, il lui faut donc un fils. Mais la politique de l'enfant unique sévit et les services du planning familial prend des mesures dans toute la Chine. le couple donc doit fuir avec son enfant, abandonnant le village où des arrestations sont faites, des avortements forcés effectués sur les femmes enceintes, et celles qui ont déjà eu des enfants subissent des contraceptions dans des conditions toujours violentes et sanitairement insalubres.

Meili et Kongzi s'enfuient et trouvent refuge sur l'eau, espérant y trouver un refuge temporaire, les contrôles y sont moins fréquents. le couple s'organise, essaye de gagner sa vie en effectuant de petits boulots.

Ce roman est très dur à plusieurs moments (une fuite permanente, des espoirs détruits, des scènes très dures), la condition des femmes en Chine est vraiment mise en exergue et pointée du doigt avec courage par le célèbre dissident chinois. Au départ, la relation entre Meili et Kongzi est plutôt heureuse, Meili est plutôt contente d'avoir un second enfant, seule l'autorité de la politique en place pose un véritable problème de taille. En effet, s'ils arrivent à échapper aux autorités, si l'enfant est un garçon, il ne sera de toute manière pas reconnu par l'état, seul le premier enfant ayant des droits. de plus, on apprend petit à petit, que Meili et Kongzi viennent de la campagne et qu'ils n'ont droit de résidence qu'à la campagne et que s'ils se montrent en ville ils risquent d'être déportés dans des camps. Mais au fil des pages, Meili se rend compte que son époux aimant n'est qu'un homme borné comme les autres qui devient intransigeant, s'il a accepté sa première fille, il est inconcevable pour lui d'en avoir une autre, et fera tout pour avoir un garçon quitte a mettre toute sa famille en danger pour arriver à cet unique but.

J'ai vraiment apprécié cette lecture, le style est fluide et prenant, on a réellement l'impression d'être avec les personnages sur ce fleuve, dans ce milieu pollué, cette ambiance de peur constante, cette chaleur humide et nauséabonde, la crainte de cette femme qui refuse de subir les contraintes de l'État, des hommes, de son propre corps, qui aimerait exister en tant que femme et pas uniquement en tant que « vagin » selon sa propre expression.

La fin est tout à fait surprenante, je ne m'y attendais pas du tout, la dernière partie du roman part d'ailleurs dans une sorte d'onirisme qui mêle encore le réel mais également une espèce de magie mythologique, comme si la pollution ambiante et les esprits des morts ainsi que ceux des anciens dieux chinois s'étaient mêlés pour finir cette oeuvre.

Bref, même si ce n'est pas le roman le plus drôle qu'il soit, je pense qu'il est important et intéressant de savoir ce qu'il se passe en Chine, car même si je pensais que c'était il y a plusieurs années (dans les années 50-70 dans mes premières idées), on voit une ou deux fois la date de 1989 comme s'étant passée au moins 5-6 ans auparavant (même si je ne suis pas tout à fait sûre de moi), donc je situe le récit dans les années 90-2000 et c'est important de se rendre compte que de nos jours encore il existe des situations de ce genre. Je vous invite à lire et à me dire votre avis !
Lien : http://girlkissedbyfire.word..
Commenter  J’apprécie          90
Mon Dieu, quelle tristesse !

On peut dire que l’auteur n’aura pas cherché à embellir les choses dans ce roman ! Nous sommes à des années lumières de l’image lisse que les autorités chinoises tentent de présenter au monde….

Meili, le personnage principal de cette histoire, est une jeune paysanne pleine de courage et d’ambition. Elle sera le porte-parole de millions de femmes chinoises, écartelées entre tradition et modernité, désir d’émancipation et devoirs filiaux, sans oublier la soumission à l’Etat.

En lisant ce livre j’ai appris énormément de choses, des choses que je ne soupçonnais pas… j’étais bien au courant que la Chine et les droits de l’homme faisaient deux, comme tout le monde, mais là !!!

En suivant Meili durant une décennie, divers aspects sociétaux sont mis en lumière : d’abord et avant tout, les conséquences de la fameuse politique de l’enfant unique dans ce pays (dernièrement parait-il que cette mesure a été « assouplie »), c’est le cœur du travail de Ma Jian dans cette œuvre.

En parlant de cœur, il faut l’avoir bien accroché pour plonger dans la réalité des mesures mises en œuvres pour appliquer cette loi de l’enfant unique, et autant le dire tout net, c’est glauque !

L’héroïne étant une paysanne (pauvre donc), seules les conditions de vie de cette partie de la population sont dénoncées. Dans les campagnes, mais aussi sur les routes et le réseau fluvial, le destin souvent sombre de milliers de travailleurs itinérants condamnés à errer de ville en ville sans jamais pouvoir se poser légalement.

J’ai découvert à cette occasion qu’il existait en Chine ce qu’ils appellent « le permis de résidence » soit rural, soit urbain… difficile de concevoir qu’un citoyen n’est même pas libre de s’établir où bon lui semble, de tenter sa chance ailleurs que dans son village natal.

Pour ceux que ça intéresse, voici une explication détaillée sur le sujet :

http://eps.revues.org/4422

Parallèlement à tout cela, il y a la corruption, l’abus de pouvoir, des trafics humains en tous genres, et le problème de la pollution, largement évoqué dans ce récit.

Pour parler de la qualité d’écriture, je l’ai trouvée agréable, et les personnages attachants (surtout Meili), et malgré la noirceur du thème, l’histoire est addictive (en tout cas elle l’a été pour moi).

Bonne lecture à ceux qui auront le courage de se pencher sur cet univers.

Lien : http://lebouddhadejade.blogs..
Commenter  J’apprécie          85
Meili est une jeune chinoise qui attend son deuxième enfant. Elle est mariée à Kongzi un jeune instituteur d'une célèbre lignée qui est prêt à tout pour avoir un héritier mâle. Menacés par les interventions du planning familial et la politique de l'enfant unique menée par l'Etat ils sont obligés de fuir.
Ce livre est violent, intense et déstabilisant. J'ai eu l'impression que l'histoire datait de l'époque féodale...Le roman est bien trop ancré dans la réalité, il fait mal. Après cette lecture difficile je me sens moins naïve, je supporte encore moins l'inacceptable. Je vais filer commander et offrir des exemplaires aux personnes de mon entourage en commençant par ma fille.
Commenter  J’apprécie          80
Une histoire déchirante, difficile à croire, que je recommande à tout le monde.
Une histoire basée sur des faits réels, qui traite des horreurs de la politique de l'enfant unique en Chine.
Un pays où vous n'avez pas le droit de dépasser le quota qui vous est imparti.
Un pays où l'utérus de la femme appartient à l'État. Être enceinte sans en avoir l'autorisation est contraire à la loi.
Un pays où les femmes ne sont pas maîtresses de leur propre corps, dont les maris et l'État se disputent la possession : les maris pour satisfaire leurs besoins sexuels et engendrer des héritiers mâles, et l'État pour faire régner la terreur du planning familial.

La police du planning familial fait respecter avec un rare zèle cette politique. Les femmes qui ont déjà un enfant, sont obligées de se faire implanter un stérilet. S'il se trouve qu'elles sont enceintes d'un enfant supplémentaire sans permission, elles subissent un avortement forcé quelle que soit l'âge de la grossesse et payent une grosse amende. En outre, tous les foyers à la ronde sont punis s'ils ne la dénoncent pas aux autorités avant la naissance de l'enfant.

Années 2000. Kongzi et Meili ont une fille de 2 ans. Kongzi , instituteur, fier descendant de Confucius à la 76eme génération, estime qu'il est de son devoir spirituel d'avoir un garçon pour perpétuer la lignée familiale. Il met à nouveau sa femme enceinte sans attendre la permission légale. Pour échapper aux foudres de la police du planning familial, la famille quitte le village pour trouver un endroit où le bébé pourra naitre en toute sécurité. Puisque la terre leur est interdite, ce sera une existence fugitive, vagabonde sur les rivières à bord d'un bateau.

Cette histoire qui révèle un côté sombre de la Chine contemporaine, ne vous laissera pas insensible.

Commenter  J’apprécie          70
C'est un roman à la fois violent (très violent) et plein de tendresse qui met en scène une mère voulant à tout prix s'occuper de ses enfants malgré la politique de l'enfant unique en Chine dans les années 70.
Le lecteur est plongée dans l'horreur qui monte crescendo jusqu'à son paroxysme à la dernière page du livre. Mais chut, ne spoilons rien...
C'est fort, intense, insoutenable même parfois mais réel. C'est donc ça l'être humain? Qui, quand il est conditionné étouffe des bébés pour les vendre à des restaurants? Les arrache à leur mère pour les prostituer?
Et je passe les autres détails sordides...

L'intensité de la narration m'a poussé à mettre 5 étoiles. On ne sort pas indemne de ce roman. A lire absolument !

Commenter  J’apprécie          70
Mots-clefs : Chine, enfants, planning familial, corruption, pollution, fatalité, espoir ? .
Chaque chapitre de ce livre commence par l'énumération de mots clefs annonçant le récit qui sera fait et ces récits relatent la vie d'une pauvre famille rurale chinoise obligée de fuir leur village pour échapper au planning familial qui veut faire avorter la mère Meili, enceinte de son deuxième enfant.
En effet nous sommes en Chine dans les années 90 et la politique de l'enfant unique sévit. Konghi, le mari est issu de la dynastie de Confucius et veut impérativement un fils pour la continuation de la lignée. S'en suit une longue errance où la famille subit l'humiliation, la déchéance, la corruption, les métiers dangereux, les taxes, l'espoir. L'espoir c'est aussi pour Meili qui espère se libérer du joug de la domination des hommes, qui espère devenir libre, chef d'entreprise et maître de son corps.
Un livre dur, très dur, rien ne nous est épargné, les violences physiques, psychiques, les descriptions d'avortement sont insoutenables mais il faut lire ce livre pour découvrir la vraie Chine, vécue par les parias de la société et non les belles images renvoyées par les médias; Une découverte littéraire importante pour moi.
Commenter  J’apprécie          70
On m'a offert ce livre connaissant mon intérêt pour la Chine. Je ne connaissais que très peu le sujet: le contrôle des naissances. Et bien il vaut mieux être un lecteur averti car ce livre n'est pas édulcoré et relate toute la violence et l'horreur de cette politique. Les femmes qui sont séquestrées, avortées de force dans la rue (peu importe le stade de grossesse), violées pour les punir... Des foetus qui gisent dans des bassines qu'on se prend de pleine face. Horrible!
Ces femmes tiraillées entre leur mari qui souhaite à tout prix un descendant mâle et cette politique de répression de l'enfant unique. Ces femmes condamnées, assujetties à l'homme: à leur mari, au fils qu'elles doivent engendrées, à ces agents hommes qui les terrorisent. Ces femmes tiraillées entre les traditions très ancrées dans les villages et la modernité qui vient des villes. Cette modernité, le capitalisme communisme, qui s'imposent avec violence aux villageois: on détruit leur tradition, on détruit leur village, on détruit leur nature.
Ces traditions qu'on relègue aux musées, au tourisme, sont encore très présentes, sont l'identité des villageois.
Parmis tout ce récit sombre, il y a Meili, 20ans, femme de Kongzi. Son devoir: engendrer le descendant mâle de Confucius. Son mari est un érudit enfermé dans ses traditions, elle, elle a quitté l'école à 8ans. On suit l'émancipation de Meili. Elle rêve de modernité, de liberté, d'indépendance financière... Elle a un regard critique sur les traditions et sur les changements de son pays, n'en déplaise à son mari. Elle apporte beaucoup d'humanité au récit, sans quoi la lecture serait trop insupportable.
Commenter  J’apprécie          50
Un récit sublime autant qu'horrible, un tableau cauchemardesque du contrôle des naissances en Chine, où le Planning familial fait régner la terreur auprès de la population...
Cruel dilemme pour l'héroïne Meili, harcelée par un mari obnubilé par la nécessité d'une descendance masculine, afin de sauver l'honneur de sa famille, et la loi de la politique de l'enfant unique...
Politique qui interdit un deuxième enfant ou ne l'autorise qu'au prix d'une forte amende, beaucoup trop élevée pour les populations rurales, pauvres et ayant déjà du mal à survivre...
Les actions mises en oeuvre pour faire respecter cette loi, telles que la stérilisation et l'avortement forcés de milliers de femmes, sont extrêmement violentes et incitent certains à fuir leur terre natale et à partir comme vagabonds à travers le pays avec la peur au ventre ( des femmes ) d'être arrêter voire tuer par les agents du contrôle des naissances...
L'histoire de cette famille semble émerger d'un autre temps... pourtant il s'agit bien du notre... et l'on navigue tout au long du livre, comme sur un bateau par gros temps, le coeur au bord des lèvres tant le désarroi, la désolation, la tristesse sont palpables dans cette marée infecte et polluée...
Que dire quand l'utérus des femmes appartient à l'Etat ?...
A lire absolument - âmes sensibles s'abstenir -

Commenter  J’apprécie          50
La route sombre raconte comment la politique de l'enfant unique, mise en place à la fin des années 70 (quelque peu adoucie en 2013 seulement), a condamné des milliers pour ne pas dire des millions de familles à fuir pour échapper aux foudres du planning familial. Il s'agit bien d'un roman qui s'attache aux pas d'un couple qui attend un deuxième enfant, en toute illégalité donc, mais la fiction ne fait que refléter une réalité avérée d'une violence à peine imaginable. Avortements sauvages, viols, centres de détention et de "rééducation", corruption, bébés morts flottant sur les fleuves : le tableau est d'une horreur totale et la tentation est forte de refermer le livre avant la fin. Un cauchemar. En Chine, le ventre des femmes appartient au gouvernement et quiconque s'oppose à cet état de fait s'expose à toutes les "punitions" possibles, jusqu'à la mort.

Un roman terrible, atroce et insoutenable par instants. Ce livre raconte la condition féminine sous le joug d'une politique familiale de l'enfant unique. Les personnages évoluent en permanence dans un milieu pollué et nauséabond le délire de l'héroïne, à la fin du livre peut surprendre le lecteur, mais ce superbe roman reste un témoignage sur l'apocalypse humain et environnementale en Chine dans les années 1990.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          50
Aux analyses précédentes portant bien entendu sur l'abomination du contrôle des naissances dans la Chine contemporaine et sur la très grande dureté du récit, je soulignerai le thème récurrent du problème écologique dans ce pays et de la pollution avec le  « point d'orgue  »  de la ville de la Commune céleste (décharge de Guiyu, me semble-t-il) aboutissement du périple des personnages, véritable apocalypse environnementale et humain de notre époque.
Roman à la fois extrêmement réaliste mais aussi tour à tour lyrique et poétique-dans la lignée de la littérature chinoise actuelle-La Route sombre est un récit engagé et très courageux, un très gros « poids lourd » littéraire de cet automne 2014.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (297) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
129 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}