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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans la campagne chinoise ou coule le Yangtze, l'instituteur du village et Meili attendent leur deuxième enfant. Tout pourrait être pour le mieux, mais ils n'ont pas la permission légale d'en avoir un autre, leur fille aînée ( 2 ans) n'étant pas assez âgée (5 ans) .
Kongzi a décidé de passer outre les lois. Il est le descendant de Confucius, il doit perpétuer la lignée avec un fils.

Ma Jiam dans La Route Sombre se met dans les pas de Meili pour en faire un personnage d'une grande puissance, il se dégage de ce récit une figure d'un féminisme animal, violent, puissamment ancrée dans une volonté de s'affirmer par la maternité, une réelle folie dans ce pays qui nie à la femme le droit de maitriser sa fécondité.

La route sombre est lourd, glaçant, insoutenable.

Meili " découvre que les femmes ne sont pas maîtresses de leur propre corps, dont leurs maris et l'État se disputent la possession […]. Ces intrusions constantes dans les régions les plus intimes de son corps l'ont coupée de son identité profonde."

Le couple décide donc de fuir vers le sud du pays.
Le planning familial les rattrapent !

L'horreur les cueillent, et les responsables du contrôle des naissances sont devenus des bourreaux, « étranglez le répond la femme en blanc.Il ne restera qu'à l'enregistrer comme un enfant mort-né...le Dr gang le jette dans un sac plastique...je vais manquer le bateau ! »
La froide et absurde obéissance à des ordres, surgit jusqu'à l'angoisse de ne pas faire « nos objectifs d'avortements »

Le couple décide donc de fuir"de nouveau.
Ils vont vivre pendant des mois sur des péniches insalubres, au milieu d'odeurs nauséabondes.Traverser un véritable décor chaotique jusqu'à ce qu'ils s'installent sur la terre promise.

«  La Communauté Céleste », le paradis selon Meili, puisque la toxicité y est si forte que les hommes deviennent stériles !
Elle décide de se révolter contre son mari et contre l'État. Meili se rêve en femme qui travaille et qui se peint les ongles en rouge. Elle reprend provisoirement le contrôle de son corps.
Au fil des pages et du chemin qu'ils parcourent, ils croisent de nombreuses personnes et affrontent des épreuves terrifiantes, voire aberrantes, d'autant plus que certaines scènes ne sont que le reflet de la réalité.

Ce roman a parfois des allures de cauchemar.La Route sombre décrit le combat d'une femme qui refuse d'être réduite à un simple utérus.
la beauté de Meili et de ce personnage si profondément humain raconté par Ma Jian bouscule, dérange et choque volontairement son lecteur.

C'est un livre sur la destruction aveugle de la nature, une dégradation sauvage et systématique, avec son corollaire, les dépotoirs où la toxicité des lieus devenant insupportable devient un refuge pour le couple !

Un roman qui parle plus de recherche de gains immédiats. Tout se monnaye les enfants comme les oies, un enfant mutilé peu même être vendu plus cher! A qui Kongzi a t-il vendu "enfant née sur l'eau "?.

Un roman sur la violence, gratuite, aveugle.
Où est Confucius dans tout cela ?

Un formidable réquisitoire pour cet écrivain Chinois interdit de publier dans son pays, un implacable plaidoyer pour le respect de la femme d'aujourd'hui en Chine.
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Kongzi n'est pas n'importe qui, à ses yeux au moins...il est l'un des descendants de Confucius...à la 76ème génération..il faut absolument qu'il ait un fils afin que cette longue filiation ne soit pas interrompue...Une fille, ça ne compte pas. Malheureusement sa femme Meili lui a donné une fille qui va sur ses 2 ans.
Alors en infraction avec la politique nationale de l'enfant unique, il a tout fait pour avoir un garçon. Mais c'est sans compter avec les agents du planning familial qui font la chasse aux femmes enceintes de leur deuxième enfant, afin de les faire avorter contraintes et forcées, de leur poser un stérilet, et ceci dans des conditions d'hygiène et d'asepsie déplorables.
Avant bien sûr d'imposer de lourdes amendes, de lourdes punitions pouvant aller jusqu'à la destruction des maisons....
Certains en auraient fait une comédie, tant cette politique est risible et absurde, Ma Jian, qui lui aussi est un homme en fuite, un dissident, en a fait un drame, un réquisitoire à charge contre le régime chinois.
Un drame autour de quatre Personnages principaux : La Chine, le Parti communiste, Kongzi image de l'homme chinois et enfin Meili, La Femme Chinoise. Les mauvais d'un coté : les hommes et le Parti, les bons de l'autre, les personnages féminins, la Chine et la femme chinoise.
Une Chine dont les valeurs, le passé, la culture, les monuments anciens ont été détruits par le Parti communiste, par les Gardes rouges qui ont éliminé la pensée de Confucius, Une chine détruite maintenant par les grands travaux qui noient des villages anciens et par les activités des hommes et la pollution partout présente.
Des femmes considérées uniquement pour leur vagin "ce long couloir de chair" indispensable pour le plaisir des hommes, des femmes qui ne peuvent décider et gérer leur maternité, le Parti est "propriétaire du vagin des femmes" et enfin des gamines enlevées pour alimenter des réseaux de prostitution ou de mendicité...Des femmes qui pourtant dirigeront des entreprises. Considérées comme secondaires et faibles par le Parti et les hommes qui les briment, elles sont les personnages forts du roman.
La seule solution qui s'offre à ce couple est la fuite, vers des coins plus reculés, moins contrôles par cette police...la vie sur les fleuves d'abord, afin de rejoindre les villes les plus polluées de Chine, poubelles du monde dans lesquelles sont brûlés et recyclés tous nos déchets électroniques arrivant par porte-containers entiers... villes si polluées que les hommes en deviennent stériles, villes et fleuves dans lesquelles les permis de résidence sont moins demandés.
Une longue fuite de plusieurs années, afin d'échapper aux foudres et aux amendes du planning familial, attend notre couple
Un réquisitoire contre la destruction de la Chine, destruction de la culture ancestrale, des sites, du monde rural. Un réquisitoire contre le machisme et les violences faites aux femmes - violence morale, physique, contre la prostitution, contre le sexisme, la vente des fillettes...
L'agent est au coeur de ces relations, les amendes infligés aux couples, l'argent facile à gagner avec la contrefaçon, l'argent qui fait oublier la pollution qui détruit la Chine, l'argent de la prostitution, l'argent de la mendicité, rapporté par ces gamines qu'on estropie, qu'on vend... le fric qui gère le monde
Un roman noir, cauchemar, très violent parfois, insoutenable souvent, dérangeant toujours et qui semble parfois forcer le trait.
Mais n'est-ce pas le rôle de ces dissidents de nous alerter, de nous déranger

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Je suis arrivée épuisée à la dernière page, la dernière ligne, de ce roman insupportable. Jamais titre de roman n'aura été plus juste. La Chine d'aujourd'hui est-elle si sombre, partout ? Rien ne manque au tableau.
Certes le thème majeur du roman repose sur les excès de la politique de l'enfant unique et tout ce qu'elle a entraîné d'horreurs : avortements jusqu'au 8ème mois, assassinats de bébés, stérilisations forcées, amendes à n'en plus finir pour une grossesse non autorisée, non-citoyens n'ayant pas eu le droit de naître, donc ne pouvant officiellement exister.
Le tout immergé – le roman se passe largement sur l'eau – dans une conception de la place des femmes réduites à un trou ou un ventre, selon le cas, la femme servante, la femme procréatrice, la femme élément de confort, travailleuse des champs ou des usines, prostituée de force à 20 ans ou à 12 ans, si tant est qu'elle ait eu le droit de vivre.
Le tout obscurci par la fumée et la pollution, car le roman se déroule dans les zones les plus polluées de la Chine prise dans son irrésistible et soi-disant miraculeuse croissance, croissance à quel prix ? Monceaux de vieux ordinateurs, murailles de téléphones portables dépassés, montagnes de déchets en tous genres, sacs de plastiques déchirés qui couvrent la surface des rivières. Bébés malformés, air irrespirable, eaux rougies de liquides toxiques, maladies galopantes, peaux abrasées. Rien n'est épargné de ce tableau apocalyptique d'un développement non maîtrisé.
Rien n'est épargné de la violence des autorités, de la corruption de la police, de la dépravation comme remède à la misère.
Au milieu de tant d'horreurs, Meili est une femme lumineuse, courageuse, éblouissante, à qui la vie n'a rien donné mais qui toujours se redresse, poussée par son envie de vivre, de réussir, d'être heureuse enfin.

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Mon Dieu, quelle tristesse !

On peut dire que l’auteur n’aura pas cherché à embellir les choses dans ce roman ! Nous sommes à des années lumières de l’image lisse que les autorités chinoises tentent de présenter au monde….

Meili, le personnage principal de cette histoire, est une jeune paysanne pleine de courage et d’ambition. Elle sera le porte-parole de millions de femmes chinoises, écartelées entre tradition et modernité, désir d’émancipation et devoirs filiaux, sans oublier la soumission à l’Etat.

En lisant ce livre j’ai appris énormément de choses, des choses que je ne soupçonnais pas… j’étais bien au courant que la Chine et les droits de l’homme faisaient deux, comme tout le monde, mais là !!!

En suivant Meili durant une décennie, divers aspects sociétaux sont mis en lumière : d’abord et avant tout, les conséquences de la fameuse politique de l’enfant unique dans ce pays (dernièrement parait-il que cette mesure a été « assouplie »), c’est le cœur du travail de Ma Jian dans cette œuvre.

En parlant de cœur, il faut l’avoir bien accroché pour plonger dans la réalité des mesures mises en œuvres pour appliquer cette loi de l’enfant unique, et autant le dire tout net, c’est glauque !

L’héroïne étant une paysanne (pauvre donc), seules les conditions de vie de cette partie de la population sont dénoncées. Dans les campagnes, mais aussi sur les routes et le réseau fluvial, le destin souvent sombre de milliers de travailleurs itinérants condamnés à errer de ville en ville sans jamais pouvoir se poser légalement.

J’ai découvert à cette occasion qu’il existait en Chine ce qu’ils appellent « le permis de résidence » soit rural, soit urbain… difficile de concevoir qu’un citoyen n’est même pas libre de s’établir où bon lui semble, de tenter sa chance ailleurs que dans son village natal.

Pour ceux que ça intéresse, voici une explication détaillée sur le sujet :

http://eps.revues.org/4422

Parallèlement à tout cela, il y a la corruption, l’abus de pouvoir, des trafics humains en tous genres, et le problème de la pollution, largement évoqué dans ce récit.

Pour parler de la qualité d’écriture, je l’ai trouvée agréable, et les personnages attachants (surtout Meili), et malgré la noirceur du thème, l’histoire est addictive (en tout cas elle l’a été pour moi).

Bonne lecture à ceux qui auront le courage de se pencher sur cet univers.

Lien : http://lebouddhadejade.blogs..
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Meili est une jeune chinoise qui attend son deuxième enfant. Elle est mariée à Kongzi un jeune instituteur d'une célèbre lignée qui est prêt à tout pour avoir un héritier mâle. Menacés par les interventions du planning familial et la politique de l'enfant unique menée par l'Etat ils sont obligés de fuir.
Ce livre est violent, intense et déstabilisant. J'ai eu l'impression que l'histoire datait de l'époque féodale...Le roman est bien trop ancré dans la réalité, il fait mal. Après cette lecture difficile je me sens moins naïve, je supporte encore moins l'inacceptable. Je vais filer commander et offrir des exemplaires aux personnes de mon entourage en commençant par ma fille.
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Une histoire déchirante, difficile à croire, que je recommande à tout le monde.
Une histoire basée sur des faits réels, qui traite des horreurs de la politique de l'enfant unique en Chine.
Un pays où vous n'avez pas le droit de dépasser le quota qui vous est imparti.
Un pays où l'utérus de la femme appartient à l'État. Être enceinte sans en avoir l'autorisation est contraire à la loi.
Un pays où les femmes ne sont pas maîtresses de leur propre corps, dont les maris et l'État se disputent la possession : les maris pour satisfaire leurs besoins sexuels et engendrer des héritiers mâles, et l'État pour faire régner la terreur du planning familial.

La police du planning familial fait respecter avec un rare zèle cette politique. Les femmes qui ont déjà un enfant, sont obligées de se faire implanter un stérilet. S'il se trouve qu'elles sont enceintes d'un enfant supplémentaire sans permission, elles subissent un avortement forcé quelle que soit l'âge de la grossesse et payent une grosse amende. En outre, tous les foyers à la ronde sont punis s'ils ne la dénoncent pas aux autorités avant la naissance de l'enfant.

Années 2000. Kongzi et Meili ont une fille de 2 ans. Kongzi , instituteur, fier descendant de Confucius à la 76eme génération, estime qu'il est de son devoir spirituel d'avoir un garçon pour perpétuer la lignée familiale. Il met à nouveau sa femme enceinte sans attendre la permission légale. Pour échapper aux foudres de la police du planning familial, la famille quitte le village pour trouver un endroit où le bébé pourra naitre en toute sécurité. Puisque la terre leur est interdite, ce sera une existence fugitive, vagabonde sur les rivières à bord d'un bateau.

Cette histoire qui révèle un côté sombre de la Chine contemporaine, ne vous laissera pas insensible.

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C'est un roman à la fois violent (très violent) et plein de tendresse qui met en scène une mère voulant à tout prix s'occuper de ses enfants malgré la politique de l'enfant unique en Chine dans les années 70.
Le lecteur est plongée dans l'horreur qui monte crescendo jusqu'à son paroxysme à la dernière page du livre. Mais chut, ne spoilons rien...
C'est fort, intense, insoutenable même parfois mais réel. C'est donc ça l'être humain? Qui, quand il est conditionné étouffe des bébés pour les vendre à des restaurants? Les arrache à leur mère pour les prostituer?
Et je passe les autres détails sordides...

L'intensité de la narration m'a poussé à mettre 5 étoiles. On ne sort pas indemne de ce roman. A lire absolument !

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Un récit sublime autant qu'horrible, un tableau cauchemardesque du contrôle des naissances en Chine, où le Planning familial fait régner la terreur auprès de la population...
Cruel dilemme pour l'héroïne Meili, harcelée par un mari obnubilé par la nécessité d'une descendance masculine, afin de sauver l'honneur de sa famille, et la loi de la politique de l'enfant unique...
Politique qui interdit un deuxième enfant ou ne l'autorise qu'au prix d'une forte amende, beaucoup trop élevée pour les populations rurales, pauvres et ayant déjà du mal à survivre...
Les actions mises en oeuvre pour faire respecter cette loi, telles que la stérilisation et l'avortement forcés de milliers de femmes, sont extrêmement violentes et incitent certains à fuir leur terre natale et à partir comme vagabonds à travers le pays avec la peur au ventre ( des femmes ) d'être arrêter voire tuer par les agents du contrôle des naissances...
L'histoire de cette famille semble émerger d'un autre temps... pourtant il s'agit bien du notre... et l'on navigue tout au long du livre, comme sur un bateau par gros temps, le coeur au bord des lèvres tant le désarroi, la désolation, la tristesse sont palpables dans cette marée infecte et polluée...
Que dire quand l'utérus des femmes appartient à l'Etat ?...
A lire absolument - âmes sensibles s'abstenir -

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La route sombre raconte comment la politique de l'enfant unique, mise en place à la fin des années 70 (quelque peu adoucie en 2013 seulement), a condamné des milliers pour ne pas dire des millions de familles à fuir pour échapper aux foudres du planning familial. Il s'agit bien d'un roman qui s'attache aux pas d'un couple qui attend un deuxième enfant, en toute illégalité donc, mais la fiction ne fait que refléter une réalité avérée d'une violence à peine imaginable. Avortements sauvages, viols, centres de détention et de "rééducation", corruption, bébés morts flottant sur les fleuves : le tableau est d'une horreur totale et la tentation est forte de refermer le livre avant la fin. Un cauchemar. En Chine, le ventre des femmes appartient au gouvernement et quiconque s'oppose à cet état de fait s'expose à toutes les "punitions" possibles, jusqu'à la mort.

Un roman terrible, atroce et insoutenable par instants. Ce livre raconte la condition féminine sous le joug d'une politique familiale de l'enfant unique. Les personnages évoluent en permanence dans un milieu pollué et nauséabond le délire de l'héroïne, à la fin du livre peut surprendre le lecteur, mais ce superbe roman reste un témoignage sur l'apocalypse humain et environnementale en Chine dans les années 1990.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Un livre d'une violence inouïe.
Non ça ne passe pas à l'époque féodale mais en Chine de nos jours, la politique de l'enfant unique a été assouplie en 2015.
Mélie jeune paysanne pauvre est la femme de Kongzi un descendant de Confucius.
Elle a 20 ans et une petite fille du nom de Nannan, mais Kongzi veut un fils et Mélie est de nouveau enceinte sans avoir reçu l'autorisation du Parti d'avoir un second enfant.
Alors quand les représentants du planning familial arrivent dans leur village ils choisiront de fuir pour éviter un avortement de force
S'ensuivront des années d'errance et de clandestinité dans un pays dans lequel il vous faut un permis pour chaque chose de la vie.
Ce livre nous décrit la vie de ces millions de femmes chinoises, entre avortements d'office, meurtres des bébés, enlèvement des enfants pour les vendre à des trafiquants ou aux filières d'adoption à l'étranger.

Âmes sensibles, abstenez-vous.
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