Voilà
Gilles Macagno paré, à mes yeux, de toutes les qualités. La première est un incontournable et incompressible sens de l'humour. A ce titre, la couverture est un bijou... Et les pages intérieures sont de la même eau.
Par ailleurs (en plus d'exprimer parfaitement bien ma pensée et mes angoisses),
Gilles Macagno a une approche pédagogique, didactique et de vulgarisation qui me semble tout à fait adéquate.
Il démarre lentement sur la terre, et l'homme, l'évolution des espèces, les enjeux. Puis il enchaîne sur la pollution et ses effets. Il aborde la difficile question des espèces menacées ou éteintes. Puis il aborde les changements climatiques. Et il termine par ce que nous pouvons faire à notre toute petite et minuscule échelle, qui est cependant loin d'être inutile.
Chaque page présente succinctement une question. Celle-ci est traitée scientifiquement (sans excès) et détournée par l'humour. Cet humour est parfois cynique, parfois premier degré, parfois assez "prout-prout", bref
Gilles Macagno jongle avec toutes les possibilités pour faire entrer son discours dans nos petites cervelles étriquées. Mais jamais l'humour ne prend le pas sur l'information. Au terme d'une page, on retient clairement l'information, le message, et pas juste la vanne (parfois pourrie) lancée par un animal ou un personnage impliqué.
Je ne redirai pas assez à quel point cette lecture est salutaire. Néanmoins, j'y suis allé à petites doses... sinon le moral en prend un coup. Car les nouvelles (en doutez-vous) ne sont pas bonnes. Que cela soit la disparition des abeilles, la disparition des vers de terre par m³ de terre agricole, le territoire de chasse des tigres de Sibéries (s'il en reste...), etc. on est au bord du gouffre... et on s'apprête clairement à faire un grand pas en avant...
Les fanatiques opposants aux zoos seront rassurés, bientôt il n'y aura plus d'animaux à mettre dedans. Et nous peindrons le béton en vert pour se rappeler comment c'était une prairie. Bon,
Gilles Macagno ne va pas aussi loin, mais si on ne trie pas ses déchets au terme de son livre, je n'y comprends rien.