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Citations sur Mémoires posthumes de Bras Cubas (13)

[...] mais il ne faut pas oublier que la nature est une grande capricieuse et l'histoire une éternelle inconstante.
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Braves bijoutiers, que resterait-il de l'amour sans vos joyaux et vos credits?
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- Lutter. Que tu les écrases ou non, l'essentiel est que tu luttes. La vie est une lutte. Une vie sans lutte est une mer morte au centre de l'organisme universel.
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"Bien, les siècles passent, le mien arrivera et passera aussi, jusqu'au dernier qui me donnera l'explication de l'éternité."
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Le monde était trop étroit pour Alexandre ; mais une mansarde sous un toit est l'infini pour les hirondelles.
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Après avoir bien respiré, je dis à Jacob qu'il venait de mentir quatre fois en moins de deux heures [...]. Jacob réfléchit un instant, puis il reconnut la justesse de mon observation, mais se défendit en disant que la sincérité absolue était incompatible avec un état social développé et que la paix des cités ne pouvait s'obtenir qu'au prix de mensonges réciproques...
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Mon idée était fixe, fixe comme... Je n'aperçois rien qui soit assez fixe en ce monde : peut-être la lune, peut-être les pyramides d'Égypte, peut-être la défunte Diète germanique. Que le lecteur choisisse la comparaison qui lui plaît le mieux, qu'il la choisisse et ne reste pas là à maugréer, sous prétexte que nous ne sommes pas encore arrivés à la partie narrative de ces mémoires.
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CLVIII
La demi-démence

Je compris que j’étais vieux et que j’avais besoin d’un soutien. Mais Quincas Borba était parti six mois auparavant pour Minas, en emportant avec lui la meilleure des philosophies. Il revint quatre mois plus tard, et entra chez moi, un matin, dans un état voisin de celui où je l’avais trouvé au Jardin Public. Seulement, son regard était autre. La folie avait fait son œuvre. Il me raconta que, voulant perfectionner sa doctrine de l’Humanitisme, il avait brûlé le premier manuscrit, et qu’il allait en écrire un second. La partie dogmatique était déjà achevée ; il ne lui restait qu’à la mettre sur le papier. Ce serait la véritable religion de l’avenir.
— Jures-tu par Humanitas ? me demanda-t-il.
— Tu le sais bien.

C’est à peine si la voix sortait de sa poitrine. Et d’ailleurs, je n’avais pas découvert toute la cruelle vérité ; Quincas Borba non seulement était fou, mais encore il avait la compréhension de son état, et ce reste de conscience, semblable à la faible lueur d’une veilleuse dans les ténèbres, compliquait encore l’horreur de sa situation. Pourtant, il ne s’irritait pas contre le mal. Au contraire, il disait que c’était un témoignage d’Humanitas, qui se jouait de lui-même. Il me récitait de longs chapitres de son livre, ainsi que des antiennes et des litanies spirituelles. Il reproduisit même devant moi une danse sacrée dont il avait réglé les pas pour les cérémonies de l’Humanitisme. La grâce lugubre avec laquelle il levait et secouait les jambes, était prodigieusement fantastique. D’autres fois il se mettait dans un coin, les regards en l’air, et, de temps à autre, une lueur persistante de raison y brillait avec la tristesse d’une larme.

Il mourut peu après, chez moi, répétant et jurant jusqu’au bout que la douleur est une illusion et que Pangloss, Pangloss si calomnié, n’était pas aussi sot que le disait Voltaire.
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I Décès de l'auteur
- Je me suis demandé pendant quelque temps si je devais commencer ces mémoires par le début ou par la fin, je veux dire placer en premier lieu ma naissance ou ma mort. En admettant que le commun usage soit de commencer par la naissance, deux considérations m'ont conduit à adopter une méthode différente : la première c'est que je ne suis pas à proprement parler, un auteur défunt, mais un défunt auteur, pour qui la tombe fut un autre berceau ; la seconde, c'est que l'ouvrage ne peut que gagner ainsi en agrément et en originalité. Moïse, qui lui aussi a raconté sa mort, ne l'a pas placée en exorde mais en conclusion : différence fondamentale entre ce livre et le Pentateuque.
Ceci dit, sachez que j'ai rendu le dernier soupir à deux heures de l'après-midi, un vendredi du mois d'août 1869, dans ma belle maison de campagne de Catumbi. J'avais quelque soixante- quatre ans, robustes et prospères. j'étais célibataire, je possédais environ trois cents contos de reis, et je fus accompagné au cimetière par onze amis. Onze amis... Il n' y avait eu, il est vrai, ni lettres, ni avis de décès, et j'ajoute qu'il pleuvait : une petite pluie fine, tamisée, triste et persistante, si persistante et si triste qu'elle incita l'un de ces fidèles de la dernière heure à intercaler cette image pleine d'à-propos dans le discours qu'il prononça au bord de ma tombe: " Vous, Messieurs, qui l'avez connu, vous pouvez dire avec moi que la Nature semble pleurer la perte irréparable d'un des plus beaux caractères qui aient honoré l'humanité. Ce jour sombre, ces gouttes d'eau tombant du ciel, ces nuages noirs qui recouvrent d'un voile funèbre la voûte azurée, tout cela, c'est le signe de la douleur qui ronge la Nature au plus profond de ses entrailles ; tout cela, c'est un sublime hommage rendu à notre illustre défunt ".
Brave et fidèle ami ! Non, vraiment je ne regrette pas les vingt actions que je lui ai laissées.
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En admettant que le commun usage soit de commencer par la naissance, deux considérations m'ont conduit à adopter une méthode différente : la première, c'est que je ne suis pas, à proprement parler, un auteur défunt, mais un défunt auteur, pour qui la tombe fut un autre berceau ; la seconde, c'est que l'ouvrage ne peut que gagner ainsi en agrément et en originalité.
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