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Comme un seul homme, ils ont gagné la guerre. Comme sur la couverture du livre, l'homme et ses deux ombres, la tête et les jambes, le père et ses deux fils ont remporté la bataille du divorce contre une épouse et mère fainéante et alcoolique, indigne. Avec de grands mots tels que « solidarité » et « loyauté », le père convainc ses deux garçons, 12 et 14 ans, de larguer les amarres du Kansas pour commencer une vie – meilleure, évidemment – au Nouveau Mexique. Un nouveau départ après des années de galère à supporter cette femme nuisible, que peut-on rêver de mieux ? Et pourtant, dès le début, le père, sous ses airs de super-héros, apparaît éminemment antipathique et sournois. Et pourtant, on ne connaîtra jamais les prénoms des personnages. Avouez qu'en matière de convivialité, on peut mieux faire. Et donc, malgré la grandeur du projet, la décadence a tôt fait de s'installer. le père n'est pas seulement un rebutant bon à rien, mais s'avère être un sale type manipulateur, pervers narcissique et escroc, qui maintient ses fils sous son emprise à coup de chantage affectif, voire en les dressant l'un contre l'autre si nécessaire. Les gamins cernent bien vite la situation, y compris le fait que l'odeur de ses cigares nauséabonds ne sert qu'à en masquer une autre, bien plus addictive et coûteuse. Face à l'instabilité et aux mensonges de leur père, les garçons sont assez démunis, isolés malgré eux dans ce triangle infernal. Une solidarité fraternelle très forte (pourtant soumise à rude épreuve) leur permet de résister en douceur à ce père de plus en plus monstrueux, mais la tension ne cesse de monter et la catastrophe semble imminente.

Pouf pouf pouf, en voilà un huis-clos étouffant, un personnage de père pathologiquement toxique comme je n'en ai jamais lu jusqu'ici, et deux gamins qui comprennent que tout part en vrille mais qui n'ont que peu de moyens d'arrêter la spirale. Une mère qui renonce, un père qui s'entête dans ses délires, deux frangins qui font le gros dos en attendant une éventuelle sortie de crise, le scénario est simple et dramatique. Raconté par le plus jeune des fils, le récit est froid, sec, presque détaché, une carapace de protection contre l'innommable. Court et enlevé, ce roman d'une descente aux enfers est d'une rare noirceur. Dommage que l'épilogue tombe à plat. On comprend bien le contraste que l'auteur a voulu montrer entre le début du rêve et la fin du cauchemar, mais ça ne colle pas. Peut-être manque-t-il un prologue pour faire contre-poids...

En partenariat avec les Editions Fayard via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Intriguée par ce livre, j'ai fait confiance à mon instinct et je n'en sors aucunement déçue. » Comme un seul homme « est le premier roman implacable de l'américain Daniel Magariel, paru en 2018 aux éditions Fayard.
Ils viennent de remporter la guerre, comme un seul homme. le narrateur, un jeune garçon de douze ans, son frère aîné et leur père ont vaincu l'ennemie absolue. Alcoolique, irresponsable et fainéante, elle vient de perdre la garde de ses enfants. Désireux de repartir à zéro, ils quittent tous les trois le Kansas.
p. 11 : » – Est-ce qu'elle t'a frappé ?
-Je crois pas qu'elle l'a fait exprès.
Il m'a attiré à lui, a passé son bras autour de mes épaules, m'a tapoté le dos au rythme des essuie-glaces. C'était une drôle d'étreinte. le genre d'accolade qu'on donne à un inconnu qui a du chagrin. «
Sur la route en direction d'Albuquerque au Nouveau-Mexique, le jeune garçon se remémore le plan qu'ils ont manigancés pour obtenir gain de cause. Un plan démoniaque fomenté par un père manipulateur, n'hésitant pas à impliquer ses propres fils… Les services de la protection de l'enfance ont ainsi décidé du sort des garçons, certains d'avoir extirpés ces enfants de la négligence et de la maltraitance de leur mère, en les confiant exclusivement à leur père.
Mais loin de leur mère, les deux jeunes garçons vont vite s'apercevoir que celui-ci n'est finalement pas le sauveur qu'ils pensaient. Toxicomane et pervers narcissique, il éprouve de plus en plus de difficultés à assumer son rôle de conseiller financier. Il met alors à contribution ses enfants pour relancer ses clients. Très vite, l'argent commence à manquer et l'aîné doit travailler à la supérette du coin pour subvenir aux besoins de la famille.
p. 106 : » – On a besoin qu'il revienne, a-t-il dit. Dis-lui qu'on peut pas y arriver tout seuls. «
Violent dans ses phases de manque, le père s'enferme des jours durant dans sa chambre, laissant ses enfants livrés à eux-mêmes. Et lorsqu'il refait surface, c'est pour mieux jouer la carte de l'affectif. Ce grand-huit émotionnel détruit petit à petit l'innocence des deux garçons. Très soudés, ils font front tant bien que mal. Diviser pour mieux régner, ce père démoniaque les monte l'un contre l'autre. Usant de la violence physique tout autant que la manipulation psychologique, le lecteur est pris dans ce huit-clos étouffant et cruel.
p. 122 : » Mon père nous avait montés l'un contre l'autre – c'était sa technique pour avoir l'ascendant sur nous. «
Sous l'emprise de ce père innommable, le narrateur prend conscience que leur mère n'était peut-être pas responsable de tous les maux dont le père l'accusait. Entre une mère qui renonce et un père destructeur, l'amour et la complicité de ses deux frères fait leur force. Mais cette résistance suffira-t-elle à les sauver ?
p. 161 : » Je lui ai dit que j'avais vu notre père fumer du crack. J'ai insisté sur la paranoïa qui le rongeait. Et j'ai prévenu mon frère que mon père était en pleine vendetta contre lui. «
La situation se détériore chaque jour un peu plus, et la police tente vainement de rentrer en contact avec ce père. Mais chaque fois, il obtient le soutien de ses enfants, jusqu'au jour où…
p. 98 : » – On va pas s'en sortir, il a dit. Rien de tout ça n'est normal. Tu sais que j'ai raison. Reconnais-le. «
Sacré meilleur livre de l'année par les critiques littéraires du New York Times, le premier roman de Daniel Magariel est poignant. D'une écriture nerveuse, la narration est sèche et presque détachée. En ne nommant pas ses personnages, l'auteur tente de mettre une distance. Malgré cela, le lecteur s'attache et vit les événements, dans une terrible impuissance ! La tension va monter crescendo, jusqu'à l'irrespirable.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Coup de coeur absolu pour ces deux frères unis par dessus tout, et surtout malgré la vie que leur fait mener leur père manipulateur qu'ils aiment malgré tout.
Qu'il écrit bien, cet auteur, comme il parle bien des sentiments, sans jamais en faire trop, sans alourdir les sensations du lecteur, ni l'émotion qui ressort de telle ou telle scène particulièrement touchante.
Il parait difficile de se dire qu'en peu de pages (188), Daniel Magariel puisse passer tant de sentiments et de psychologie sur ses personnages !
Les deux frères sont des personnages inoubliables, tant séparément qu'ensemble, liés d'instinct, par cet amour fraternel qui ne s'explique pas. Quelle émotion de les suivre, de suivre leurs batailles, leurs idées pour se soutenir et vivre le meilleur malgré tout, puis de les quitter, au bout du chemin.
La fin est d'ailleurs très belle et aussi bien trouvée à mes yeux que la couverture, avec cette silhouette d'homme viril ayant deux ombres plus petites et ressemblantes...Elle résume à elle seule, avec sobriété, cette histoire très touchante.
Ne résistez pas à ce petit bijou de la rentrée littéraire.
Merci aux Editions Fayard et à Léa, du blog Léa Touch Book et fondatrice extra du non moins extra Picaboo river book club, pour la découverte de ce superbe roman. Et merci à Daniel Magariel pour cette histoire si touchante.
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Un père emmène ses deux fils loin du Kansas, loin de leur mère. Il a gagné la guerre, le divorce, elle n'aura pas la garde de ses deux garçons. C'est lui l'homme, le père, qui les élèvera. Les deux adolescents vont bientôt s'apercevoir que leur mère n'avait peut-être pas tous les torts.

Toxicomane, le père, violent et manipulateur, se transforme en monstre à chaque crise de manque.

Huis clos terrible et étouffant dans un triste quartier d'Albuquerque au Nouveau-Mexique.

Les deux garçons vont devoir faire front et se défendre comme un seul homme.

Les héros du mince roman de Daniel Magariel n'ont pas de nom. le père toxique c'est tous les pères maltraitants, les fils apeurés et pourtant si courageux ce sont tous les enfants martyrs.

Un style noir et brutal traversé par des éclairs de tendresse, « Comme un seul homme » est récit sec et nerveux qui nous parle de l'enfance brisé. Redoutablement efficace.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Comme un seul hommeDaniel Magariel publié chez Fayard le 22 août 2018#CommeUnSeulHomme #NetGalleyFrance

Un homme et ses deux fils roulent vers le Nouveau Mexique. Ils sont heureux, ils ont gagné la "guerre", comprenez que le père a gagné le divorc et obtenu la garde de ses fils..Le rêve est là ,à portée de main mais c'est oublier trop vite les travers de ce père enlisé dans l'addiction .
Commence alors pour les deux frères un combat quotidien pour leur survie physique et mentale, ils vont apprendre à ne faire qu'un afin d'essayer de parer coups, menaces et violences de ce père qu'ils vont très vite honnir ..
Un roman d'une violence extrême, l'écriture est sèche et rugueuse, les phrases par leur brièveté claquent et font mal . Comment peuvent ils supporter ce calvaire? Auront ils l'énergie et la possibilité de résister? Daniel Magaviel nous offre un roman d'une noirceur absolue à la limite du supportable mais qu'il est impossible de lâcher. Par contre j'ai été déboussolée par l'épilogue final, je n'ai compris ni sa présence ni son utilité...
Merci aux éditions Fayard pour ce partage .
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Des fois, on attend avec impatience de pouvoir lire LE livre qu'on a coché dans tous ceux de la rentrée littéraire, on est tout en joie lorsqu'on le possède, se souvenant des chroniques enthousiastes chez les copinautes et patatra, on arrive pas à ressentir les émotions qui se trouvent dans ce roman.

Ne me demandez pas où ça a foiré, je ne saurais pas vous le dire…

Est-ce dû au fait que nous ne saurons jamais les prénoms des deux garçons ?

Effectivement, on s'y attache moins puisque nous ne connaissons pas leurs prénoms et que leur père s'adresse à eux en disant toujours "fils".

Est-ce dû au trop plein de violence dont fait preuve le père envers les autres ? Son côté illogique ? Son côté manipulateur ? Son côté pervers narcissique ? Sa paranoïa ? Ses mensonges et fausses promesses ?

Non, ce genre de personnage n'est pas nouveau dans ma bibliothèque et niveau violences, je pense que j'ai connu bien pire que ça, la preuve, ce roman ne finira pas au congélateur (comme certains romans de Joey, dans Friends).

De plus, la descente aux enfers est bien décrite, elle arrive sournoisement, petit à petit. C'est larvé avant d'éclater, telle une pustule pleine de pus sur laquelle on aurait appuyé.

Mais nom de dieu, mon problème c'est qu'il me fut impossible de ressentir de l'empathie pour ces deux gamins dont le père va se transformer petit à petit en monstre de violence et de sournoiserie ! J'aurais dû avoir mon quota d'émotions et j'ai survolé le récit comme déconnectée de tout.

Alors que j'avais face à moi deux gamins qui adulaient leur père et qui, après le divorce de leurs parents ont tout fait pour rester avec lui, qui ont fustigé leur mère lorsqu'elle se faisait battre par leur paternel et maintenant qu'ils ont déménagé au Nouveau-Mexique et que papa a promis bien des choses, ils le voient descendre en enfer, les entrainant tout doucement avec lui.

Ajoutons à cela une mère qu'on aurait sois-même envie de tabasser tant elle est indigne (fainéante et alcoolique, aussi) et qu'elle nous fait de la non assistance à ses enfants en danger et nos deux frères qui se serrent les coudes alors qu'on tente de les monter l'une contre l'autre…

Sérieusement, j'aurais dû avoir le coeur en vrac.

Je m'avance un peu en déduisant que mon impassibilité vient sans doute du récit fait par le narrateur (le plus jeune des fils) qui est assez froid, sec, donnant l'impression d'un compte-rendu détaché, comme s'il continuait de faire le gros dos durant cette narration afin de se protéger de la toxicité de son père.

Lorsque je suis arrivé à l'épilogue, je n'ai pas tout à fait compris ce que ce récit venait faire là, puisqu'il aurait dû se situer au début du récit, durant leur déménagement et puis, au fil des phrases, là, j'ai compris et j'ai senti ma salive passer difficilement, pensant à ce que ces gamins avaient cru, ce qu'on leur avait donné à voir, ce qu'on leur avait promis et ce qu'ils ont eu, au final.

Malheureusement, c'était trop tard, le mal était fait, pour les gamins et pour mon impression de lecture aussi.

Passée à côté, ce qui est regrettable car ce roman avait tout pour me filer ma dose d'émotions : sa violence latente avant d'être exacerbée, son côté huis clos, ce père qui devient terrible de par sa dépendance et cette mère aux abonnés absents.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Attention, âmes sensibles, vous entrez ici dans un récit qui ne vous laissera pas indemne. Mené tambour battant, sans réel temps de respiration, la tension monte crescendo et vous prend aux tripes après une lecture presque en apnée. Malgré sa brièveté (188 pages), certains éprouveront peut-être le besoin de le poser quelques instants pour respirer un peu. Mais on ne peut qu'être admiratif de la force qui se dégage de cette narration tendue qui ne ménage pas le lecteur.
Il y est question de l'emprise que peuvent exercer des adultes irresponsables sur leurs enfants adolescents ; les figures du père et de la mère qui alternent les rôles de méchant et de gentil sont tout simplement monstrueuses. Impression accentuée par l'apparente normalité du départ qui est également ce que peut percevoir l'extérieur.
L'auteur (dont c'est le premier roman) raconte tout ceci avec une authenticité qui ne se dément pas et emporte le morceau grâce à la tendresse qui perce sous l'horreur, une tendresse matérialisée par la relation des deux frères qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour tenter de se sortir d'une situation qui s'envenime chaque jour au point de menacer leur existence même.
Vraiment, chapeau à l'auteur, ce n'est pas mon type de romans préféré mais je me suis vraiment laissé capter.
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Un roman qui ne peut laisser personne indifférent.
Un récit mené tambour battant, qui nous laisse à peine respirer, la tension monte à chaque page, on se demande jusqu'où le père va aller dans sa déchéance et sa manipulation.

Même si l'histoire m'a captivé et touché j'ai tout de même été quelque peu gênée par le style de l'auteur assez froid et le fait que l'on ne connaissait aucun prénom, cela m'a fait manquer d'empathie, d'attachement aux personnages.

Autre bémol, la fin, je ne veux pas spoiler donc je serai très brève, j'ai été très déçue, j'ai même soufflée ! A quoi sert l'épilogue ???

Merci au Picabo River Book Club pour le partenariat, j'ai passé un bon moment de lecture.
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Un père et ses deux fils de 12 et 14 ans quittent le Kansas pour se rendre au Nouveau -Mexique à Albuquerque. On comprend qu'il vient de divorcer et a obtenu la garde des enfants, c'est un nouveau départ possible. Les adolescents sont ravis de vivre avec leur père. Or, au quotidien, il apparaît que le père se drogue, boit, ne travaille presque plus et se montre violent avec ses fils. Il les frappe plusieurs fois à l'aide d'une ceinture sans raison valable.
Il tombe de plus en plus dans la drogue et n'est plus capable d'assumer le quotidien, alors le fils aîné travaille dans une supérette après le lycée.
La situation devient critique et intenable, les frères font appel à leur mère mais celle-ci est sous l'emprise de son ex-mari également et pas assez solide pour s'opposer à lui.
Un roman fort, violent. Ce roman a une portée universelle car ni le père ni les enfants n'ont de prénom, ça peut être nos voisins, quelqu'un de notre entourage. Mais pour moi, cela n'aide pas à entrer dans l'histoire, je suis restée un peu à distance.
Disons que c'est un premier roman prometteur mais pas parfait.
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 Ce petit roman (moins de 200 pages) m'a déchiré le coeur.

La guerre est finie. le divorce est réglé et la bataille pour la garde des enfants est gagnée. Un père emmène ses deux fils loin de chez eux, le Kansas, pour commencer une nouvelle vie au Nouveau-Mexique. Dorénavant c'est eux contre le monde ! Il promet aux garçons une vie meilleure loin de leur « mauvaise » mère.

Mais ce père charismatique et manipulateur ne tarde pas à devenir erratique et toxique. Il se transforme émotionnellement et physiquement en raison de son addiction aux drogues. Ce père, qu'ils aiment plus que tout au monde, devient irresponsable, ingérable, puissamment dangereux.

Tout dans ce roman est tragique, violent.. Difficile d'écrire une chronique appropriée sans en dévoiler trop.
C'est une histoire d'une cruauté incroyable sur la maltraitance psychologique et physique racontée par le plus jeune des fils âgé de 12 ans.
Un court roman claustrophobe que l'on lit en quelques heures, consumé par la tension et le malaise grandissants.

Un premier roman et wow ... quel début!
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