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EAN : 9782213704647
192 pages
Fayard (22/08/2018)
3.51/5   39 notes
Résumé :
Le combat fut âpre. Mais, ensemble, le narrateur, un garçon de douze ans, son frère aîné et leur père ont gagné la guerre c'est ainsi que le père désigne la procédure de divorce et la lutte féroce pour la garde de ses fils. Ensemble, ils prennent la route, quittant le Kansas pour Albuquerque, et un nouveau départ. Unis, libres, conquérants, filant vers le Nouveau-Mexique, terre promise, ils dessinent les contours de leur vie à trois.
Les garçons vont à l'éco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Comme un seul homme, ils ont gagné la guerre. Comme sur la couverture du livre, l'homme et ses deux ombres, la tête et les jambes, le père et ses deux fils ont remporté la bataille du divorce contre une épouse et mère fainéante et alcoolique, indigne. Avec de grands mots tels que « solidarité » et « loyauté », le père convainc ses deux garçons, 12 et 14 ans, de larguer les amarres du Kansas pour commencer une vie – meilleure, évidemment – au Nouveau Mexique. Un nouveau départ après des années de galère à supporter cette femme nuisible, que peut-on rêver de mieux ? Et pourtant, dès le début, le père, sous ses airs de super-héros, apparaît éminemment antipathique et sournois. Et pourtant, on ne connaîtra jamais les prénoms des personnages. Avouez qu'en matière de convivialité, on peut mieux faire. Et donc, malgré la grandeur du projet, la décadence a tôt fait de s'installer. le père n'est pas seulement un rebutant bon à rien, mais s'avère être un sale type manipulateur, pervers narcissique et escroc, qui maintient ses fils sous son emprise à coup de chantage affectif, voire en les dressant l'un contre l'autre si nécessaire. Les gamins cernent bien vite la situation, y compris le fait que l'odeur de ses cigares nauséabonds ne sert qu'à en masquer une autre, bien plus addictive et coûteuse. Face à l'instabilité et aux mensonges de leur père, les garçons sont assez démunis, isolés malgré eux dans ce triangle infernal. Une solidarité fraternelle très forte (pourtant soumise à rude épreuve) leur permet de résister en douceur à ce père de plus en plus monstrueux, mais la tension ne cesse de monter et la catastrophe semble imminente.

Pouf pouf pouf, en voilà un huis-clos étouffant, un personnage de père pathologiquement toxique comme je n'en ai jamais lu jusqu'ici, et deux gamins qui comprennent que tout part en vrille mais qui n'ont que peu de moyens d'arrêter la spirale. Une mère qui renonce, un père qui s'entête dans ses délires, deux frangins qui font le gros dos en attendant une éventuelle sortie de crise, le scénario est simple et dramatique. Raconté par le plus jeune des fils, le récit est froid, sec, presque détaché, une carapace de protection contre l'innommable. Court et enlevé, ce roman d'une descente aux enfers est d'une rare noirceur. Dommage que l'épilogue tombe à plat. On comprend bien le contraste que l'auteur a voulu montrer entre le début du rêve et la fin du cauchemar, mais ça ne colle pas. Peut-être manque-t-il un prologue pour faire contre-poids...

En partenariat avec les Editions Fayard via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Intriguée par ce livre, j'ai fait confiance à mon instinct et je n'en sors aucunement déçue. » Comme un seul homme « est le premier roman implacable de l'américain Daniel Magariel, paru en 2018 aux éditions Fayard.
Ils viennent de remporter la guerre, comme un seul homme. le narrateur, un jeune garçon de douze ans, son frère aîné et leur père ont vaincu l'ennemie absolue. Alcoolique, irresponsable et fainéante, elle vient de perdre la garde de ses enfants. Désireux de repartir à zéro, ils quittent tous les trois le Kansas.
p. 11 : » – Est-ce qu'elle t'a frappé ?
-Je crois pas qu'elle l'a fait exprès.
Il m'a attiré à lui, a passé son bras autour de mes épaules, m'a tapoté le dos au rythme des essuie-glaces. C'était une drôle d'étreinte. le genre d'accolade qu'on donne à un inconnu qui a du chagrin. «
Sur la route en direction d'Albuquerque au Nouveau-Mexique, le jeune garçon se remémore le plan qu'ils ont manigancés pour obtenir gain de cause. Un plan démoniaque fomenté par un père manipulateur, n'hésitant pas à impliquer ses propres fils… Les services de la protection de l'enfance ont ainsi décidé du sort des garçons, certains d'avoir extirpés ces enfants de la négligence et de la maltraitance de leur mère, en les confiant exclusivement à leur père.
Mais loin de leur mère, les deux jeunes garçons vont vite s'apercevoir que celui-ci n'est finalement pas le sauveur qu'ils pensaient. Toxicomane et pervers narcissique, il éprouve de plus en plus de difficultés à assumer son rôle de conseiller financier. Il met alors à contribution ses enfants pour relancer ses clients. Très vite, l'argent commence à manquer et l'aîné doit travailler à la supérette du coin pour subvenir aux besoins de la famille.
p. 106 : » – On a besoin qu'il revienne, a-t-il dit. Dis-lui qu'on peut pas y arriver tout seuls. «
Violent dans ses phases de manque, le père s'enferme des jours durant dans sa chambre, laissant ses enfants livrés à eux-mêmes. Et lorsqu'il refait surface, c'est pour mieux jouer la carte de l'affectif. Ce grand-huit émotionnel détruit petit à petit l'innocence des deux garçons. Très soudés, ils font front tant bien que mal. Diviser pour mieux régner, ce père démoniaque les monte l'un contre l'autre. Usant de la violence physique tout autant que la manipulation psychologique, le lecteur est pris dans ce huit-clos étouffant et cruel.
p. 122 : » Mon père nous avait montés l'un contre l'autre – c'était sa technique pour avoir l'ascendant sur nous. «
Sous l'emprise de ce père innommable, le narrateur prend conscience que leur mère n'était peut-être pas responsable de tous les maux dont le père l'accusait. Entre une mère qui renonce et un père destructeur, l'amour et la complicité de ses deux frères fait leur force. Mais cette résistance suffira-t-elle à les sauver ?
p. 161 : » Je lui ai dit que j'avais vu notre père fumer du crack. J'ai insisté sur la paranoïa qui le rongeait. Et j'ai prévenu mon frère que mon père était en pleine vendetta contre lui. «
La situation se détériore chaque jour un peu plus, et la police tente vainement de rentrer en contact avec ce père. Mais chaque fois, il obtient le soutien de ses enfants, jusqu'au jour où…
p. 98 : » – On va pas s'en sortir, il a dit. Rien de tout ça n'est normal. Tu sais que j'ai raison. Reconnais-le. «
Sacré meilleur livre de l'année par les critiques littéraires du New York Times, le premier roman de Daniel Magariel est poignant. D'une écriture nerveuse, la narration est sèche et presque détachée. En ne nommant pas ses personnages, l'auteur tente de mettre une distance. Malgré cela, le lecteur s'attache et vit les événements, dans une terrible impuissance ! La tension va monter crescendo, jusqu'à l'irrespirable.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Coup de coeur absolu pour ces deux frères unis par dessus tout, et surtout malgré la vie que leur fait mener leur père manipulateur qu'ils aiment malgré tout.
Qu'il écrit bien, cet auteur, comme il parle bien des sentiments, sans jamais en faire trop, sans alourdir les sensations du lecteur, ni l'émotion qui ressort de telle ou telle scène particulièrement touchante.
Il parait difficile de se dire qu'en peu de pages (188), Daniel Magariel puisse passer tant de sentiments et de psychologie sur ses personnages !
Les deux frères sont des personnages inoubliables, tant séparément qu'ensemble, liés d'instinct, par cet amour fraternel qui ne s'explique pas. Quelle émotion de les suivre, de suivre leurs batailles, leurs idées pour se soutenir et vivre le meilleur malgré tout, puis de les quitter, au bout du chemin.
La fin est d'ailleurs très belle et aussi bien trouvée à mes yeux que la couverture, avec cette silhouette d'homme viril ayant deux ombres plus petites et ressemblantes...Elle résume à elle seule, avec sobriété, cette histoire très touchante.
Ne résistez pas à ce petit bijou de la rentrée littéraire.
Merci aux Editions Fayard et à Léa, du blog Léa Touch Book et fondatrice extra du non moins extra Picaboo river book club, pour la découverte de ce superbe roman. Et merci à Daniel Magariel pour cette histoire si touchante.
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Des fois, on attend avec impatience de pouvoir lire LE livre qu'on a coché dans tous ceux de la rentrée littéraire, on est tout en joie lorsqu'on le possède, se souvenant des chroniques enthousiastes chez les copinautes et patatra, on arrive pas à ressentir les émotions qui se trouvent dans ce roman.

Ne me demandez pas où ça a foiré, je ne saurais pas vous le dire…

Est-ce dû au fait que nous ne saurons jamais les prénoms des deux garçons ?

Effectivement, on s'y attache moins puisque nous ne connaissons pas leurs prénoms et que leur père s'adresse à eux en disant toujours "fils".

Est-ce dû au trop plein de violence dont fait preuve le père envers les autres ? Son côté illogique ? Son côté manipulateur ? Son côté pervers narcissique ? Sa paranoïa ? Ses mensonges et fausses promesses ?

Non, ce genre de personnage n'est pas nouveau dans ma bibliothèque et niveau violences, je pense que j'ai connu bien pire que ça, la preuve, ce roman ne finira pas au congélateur (comme certains romans de Joey, dans Friends).

De plus, la descente aux enfers est bien décrite, elle arrive sournoisement, petit à petit. C'est larvé avant d'éclater, telle une pustule pleine de pus sur laquelle on aurait appuyé.

Mais nom de dieu, mon problème c'est qu'il me fut impossible de ressentir de l'empathie pour ces deux gamins dont le père va se transformer petit à petit en monstre de violence et de sournoiserie ! J'aurais dû avoir mon quota d'émotions et j'ai survolé le récit comme déconnectée de tout.

Alors que j'avais face à moi deux gamins qui adulaient leur père et qui, après le divorce de leurs parents ont tout fait pour rester avec lui, qui ont fustigé leur mère lorsqu'elle se faisait battre par leur paternel et maintenant qu'ils ont déménagé au Nouveau-Mexique et que papa a promis bien des choses, ils le voient descendre en enfer, les entrainant tout doucement avec lui.

Ajoutons à cela une mère qu'on aurait sois-même envie de tabasser tant elle est indigne (fainéante et alcoolique, aussi) et qu'elle nous fait de la non assistance à ses enfants en danger et nos deux frères qui se serrent les coudes alors qu'on tente de les monter l'une contre l'autre…

Sérieusement, j'aurais dû avoir le coeur en vrac.

Je m'avance un peu en déduisant que mon impassibilité vient sans doute du récit fait par le narrateur (le plus jeune des fils) qui est assez froid, sec, donnant l'impression d'un compte-rendu détaché, comme s'il continuait de faire le gros dos durant cette narration afin de se protéger de la toxicité de son père.

Lorsque je suis arrivé à l'épilogue, je n'ai pas tout à fait compris ce que ce récit venait faire là, puisqu'il aurait dû se situer au début du récit, durant leur déménagement et puis, au fil des phrases, là, j'ai compris et j'ai senti ma salive passer difficilement, pensant à ce que ces gamins avaient cru, ce qu'on leur avait donné à voir, ce qu'on leur avait promis et ce qu'ils ont eu, au final.

Malheureusement, c'était trop tard, le mal était fait, pour les gamins et pour mon impression de lecture aussi.

Passée à côté, ce qui est regrettable car ce roman avait tout pour me filer ma dose d'émotions : sa violence latente avant d'être exacerbée, son côté huis clos, ce père qui devient terrible de par sa dépendance et cette mère aux abonnés absents.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Comme un seul hommeDaniel Magariel publié chez Fayard le 22 août 2018#CommeUnSeulHomme #NetGalleyFrance

Un homme et ses deux fils roulent vers le Nouveau Mexique. Ils sont heureux, ils ont gagné la "guerre", comprenez que le père a gagné le divorc et obtenu la garde de ses fils..Le rêve est là ,à portée de main mais c'est oublier trop vite les travers de ce père enlisé dans l'addiction .
Commence alors pour les deux frères un combat quotidien pour leur survie physique et mentale, ils vont apprendre à ne faire qu'un afin d'essayer de parer coups, menaces et violences de ce père qu'ils vont très vite honnir ..
Un roman d'une violence extrême, l'écriture est sèche et rugueuse, les phrases par leur brièveté claquent et font mal . Comment peuvent ils supporter ce calvaire? Auront ils l'énergie et la possibilité de résister? Daniel Magaviel nous offre un roman d'une noirceur absolue à la limite du supportable mais qu'il est impossible de lâcher. Par contre j'ai été déboussolée par l'épilogue final, je n'ai compris ni sa présence ni son utilité...
Merci aux éditions Fayard pour ce partage .
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critiques presse (2)
LeMonde
07 septembre 2018
« Comme un seul homme », un premier roman américain, met en scène un ogre paternel sous le regard effaré de ses jeunes fils. Poignant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Culturebox
07 septembre 2018
"Comme un seul homme" de l'Américain Daniel Magariel (Fayard), est le récit de l'enfer vécu par deux frères pris dans l'étau du divorce de leurs parents, piégés dans les plans diaboliques d'un père violent et manipulateur et d'une mère démissionnaire. Un premier roman coup de poing, sacré meilleur livre de l'année par les critiques littéraires du New York Times.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Jusqu’à maintenant, il n’avait jamais traité aucun de nous deux avec une telle violence. Jusqu’alors, sa brutalité avait été réservée à notre mère.
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Il m’a soudain hurlé à la figure :
– Pourquoi n’es-tu pas aussi en colère que moi ? Qu’est-ce qui déconne chez toi ? C’est elle qu’il a choisi plutôt que nous. Toi aussi tu veux aller habiter avec elle ? C’est ça ? Tu es un sale traître, toi aussi ?
J’ai essuyé ses postillons sur mon visage. Mes joues sont devenues rouges, comme toujours, juste avant que je me mette à pleurer. Il me demandait de choisir entre mon père et mon frère. J’avais besoin qu’il recule de quelques pas. J’avais besoin d’espace pour réfléchir. J’ai sorti mes jambes du lit pour poser les pieds au sol, j’ai baissé la tête, fait semblant de réfléchir à sa question.
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Son rythme était à peu près le suivant : au bout d’une semaine à se défoncer dans sa chambre, les cigares ne masquant plus l’autre odeur, il se pieutait, dormait une journée entière. Le deuxième jour de la redescente, il fallait marcher sur la pointe des pieds, c’était un ours. Et les jours suivants il redevenait notre père de manière de plus en plus reconnaissable. Il arrivait à être présent aux repas, aux matches de basket, et les samedis, il nous emmenait même au terrain, dans le parc derrière notre appartement.
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"En fait, certaines fois, elle était tellement terrorisée face à lui qu'elle baissait les bras, tout son être renonçait, comme s'il ne restait plus en elle que le seul recours d'implorer sa clémence. Elle se serait accusée du mauvais temps si cela avait pu écouter d'une seconde ce déferlement de violence."
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Quand on change, il faut toujours un temps d’adaptation, a dit mon père. Écoutez, je me suis toujours considéré comme quelqu’un de persévérant, je ne suis pas du genre impulsif. Les habitudes, on peut les changer. Ça demande juste un peu de volonté. Je dis, changeons nos habitudes. Changeons notre nom. On peut être qui on veut, ici. On peut tous devenir une nouvelle personne.
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