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Critique de Ambages


Dans la nuit s'en vont Solal, Paul, Khalia, et Olympe. Tous vont prendre un chemin qui leur appartient et qui surprend quand on ne les connait pas, ils sont si indociles.

L'un ira dans sa grotte, son refuge qu'est devenu son garage, lui Solal « l'anachorète bourrin » le « vagabond immobile », dont Olympe a su « réveiller la flamme endormie » du peintre pour « l'inciter à créer encore » ;
Paul ira sonder le tréfonds de l'espace au Chili, l'homme « rare, bon intègre, qui tente d'avancer dans ce monde généreusement. Loyalement. Fidèle » mettra le feu à sa vie ;
Une autre quittera sa famille et les règles de vie de son milieu social, pour continuer à regarder des tableaux sans entendre les préjugés des siens. Khalia... « plus indocile que les Gitans eux-mêmes, puisqu'elle brave même les Gitans. »
Et la dernière cherchera encore à voir le Dos de Berdasco parce qu'Olympe la « Don Juane (...) n'appartient à personne, et si l'on y pense elle n'a pas d'addiction si ce n'est celle qui fait sa gloire : l'art. ».

Ce sont des indociles. Est-ce qu'ils le savent ? Non, ce serait contraire à leur nature. « Des marcheurs de côté. Des êtres qui échappent à la définition. » «  Ils dansent sur les fils de leurs émotions, et de leur intelligence, passant de l'un à l'autre quand on les attend ailleurs. » « Leurs succès ou leurs échecs ne sont que les rebondissements d'une vie qui s'écrit chaque jour. Les tiroirs dans lesquels on voudrait les ranger ne ferment pas. Les indociles débordent. Calmement réfractaires. Rarement militants. Souvent discrets. Ils font dans l'ombre ou la lumière un chemin qui échappe à ceux qui ont besoin de repères. »

J'ai apprécié ce roman qui se déroule dans le domaine de l'art. Olympe, galeriste veut exposer Solal, un peintre âgé, retiré depuis fort longtemps du microcosme parisien, de cette « putasserie qui va avec l'art, soi-disant l'art. L'art (...) devenu le grand ami des banquiers, des investisseurs, et des intermédiaires comme elle, qui cherchent la bonne recette. Rien n'est plus calfeutré et ouaté et insonore que le monde de l'art aujourd'hui. » A cette occasion, elle va rencontrer Paul, un homme marié et père de famille, dont elle s'amourache violemment, « elle suit toujours son instinct. Et elle ne s'interdit rien. » Résistera-t-il à ses charmes ?

Ce roman est intéressant en ce qu'il ne juge pas l'attitude des personnages mais suggère des explications au jaillissement de leur indocilité.

La plume de l'auteur est dynamique, syncopée par moment ce qui donne une impulsion très agréable car c'est fait fort à propos et on ressent encore plus violemment les troubles de l'esprit de certains protagonistes avec ces retours à la ligne.

Un roman très séduisant.
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